Le président du MoDem justifie sa position par «la course à
l'extrême-droite» à laquelle s'est livrée Nicolas Sarkozy entre les deux
tours, mais il refuse toutefois de donner «une consigne de vote
générale».
Cyril Chadé, membre du conseil national et militant dans le Rhône, a salué «un instant historique». «C'est la logique de l'indépendance du centre. Jamais nous ne serons inféodés à la droite», a-t-il poursuivi. Florence Bistagne, élue MoDem de Marseille, a évoqué «une vraie rupture historique avec vingt ans de centrisme».
«On a gagné», a écrit sur son compte Twitter Sophie Goy, responsable du MoDem à Marseille, favorable, comme Jean-Luc Bennahmias ou Christophe Madrolle, au soutien à François Hollande.
Vote blanc en 2007
Lors d'une réunion du comité stratégique, jeudi matin à huis clos, les quelque vingt-cinq membres sur quarante avaient demandé à François Bayrou, à la «quasi-unanimité» selon l'un d'eux, de «prendre une position nette». En 2007, l'ancien troisième homme de la présidentielle avait refusé de rendre un avis tranché. Et avait juste indiqué qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Bien plus tard, il confiera avoir alors voté blanc.Mercredi soir, pourtant, François Bayrou semblait se diriger vers une «non-consigne de vote», accompagnée d'un «jugement personnel» sur «les forces et faiblesses» des deux finalistes de la présidentielle. Mais voilà! Après le discours de Toulouse de Nicolas Sarkozy sur les frontières, ou encore après l'appel du pied de son ministre de la Défense Gérard Longuet en direction du Front national, de très nombreux militants centristes ont fait remonter leur «trouble» auprès du siège.
Jeudi matin, dans une tribune au quotidien Le Monde, l'ex-ministre Philippe Douste-Blazy, cofondateur de l'UMP qui soutenait François Bayrou au premier tour, expliquait pourquoi il ne voterait pas pour le président sortant: «Ce que je reproche à Nicolas Sarkozy, c'est d'abîmer l'idée de frontière et de proposer aux générations futures comme idéal une porte blindée car, à l'opposé de lui, je pense que le propre d'un homme politique est d'aider son peuple à embrasser de nouvelles frontières.»
Tout au long de la journée, selon des témoins, François Bayrou a écouté les intervenants, «sans préciser son opinion». Une piste évoquée, racontait un élu, était qu'il «appelle finalement à voter pour François Hollande tout en se déclarant premier opposant du même». Un «titre» dont le président du MoDem s'était déjà honoré en 2009 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Jeudi, il a assuré n'avoir mené aucune négociation avec personne et affirmé que le MoDem ne siégerait pas dans le prochain gouvernement.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire