vendredi 4 mai 2012
Sarkozy a maintenu le rang de la France
Maintenir notre modeste Hexagone dans la cour des grands de ce monde ne va pas de soi. C'est un combat permanent.
C'est l'heure des bilans. Quoi qu'il arrive, un mandat présidentiel
s'achève. Au cours de la campagne, la politique étrangère a été réduite à
la portion congrue. Les relations avec la Chine, l'Inde et leurs deux
milliards et demi d'habitants ? Billevesées. Les rapports avec la Russie
? Anecdotiques. Les menaces de guerre en Iran ? Accessoires. L'avenir
de l'Afrique (2 milliards d'individus en 2050) ? Détail sans importance.
Sans parler du Proche-Orient, de la Turquie. Seules les questions
européennes ont été, très superficiellement, abordées.
François Hollande
ne souhaitait pas se risquer sur ce terrain qu'il connaît mal et, à ses
yeux, pas assez "clivant". En vérité, il n'avait pas grand-chose à
reprocher à Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'est efforcé pendant cinq ans de maintenir la France
dans la cour des grands. Cela ne va pas de soi. L'Hexagone représente 1
% de la population mondiale et est désormais relégué au sixième rang
(au mieux) des puissances économiques de la planète. Il possède quelques
atouts : un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU,
une dissuasion nucléaire, une armée en mesure de dépêcher une force
d'intervention, des positions historiques en Afrique et, surtout, une
capacité d'influence cruciale en Europe, à condition d'agir en
coordination avec l'Allemagne.
Mais,
à vrai dire, depuis de Gaulle, la France joue un cran au-dessus de sa
catégorie. Et, pour s'imposer sur la scène internationale, il faut
déployer une forte dose d'énergie, avoir le sens du compromis et une
grande rapidité de réaction. À sa manière, parfois brouillonne, Nicolas
Sarkozy a su le faire. Que ce soit pour mettre sur les rails le traité
de Lisbonne après le fiasco du "non" ; pour juguler la crise financière ;
pour éviter que la guerre de Géorgie ne dérape vers un affrontement
incontrôlable ; pour faire triompher la légalité en Côte d'Ivoire ou
mettre à bas la dictature de Kadhafi. Bien sûr, il y eut quelques ratés
et retards à l'allumage à propos de l'Union pour la Méditerranée, dans
les relations avec la Libye ou face au Printemps arabe. Mais,
globalement, la France a, pendant cinq ans, maintenu son rang.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire