vendredi 4 mai 2012
Tesson : "La haine poursuit Sarkozy depuis 2007"
Hollande a attaqué sauvagement le bilan du président sortant.
Nicolas Sarkozy a entamé mercredi soir, en situation de faiblesse, le débat qui l'a opposé à François Hollande.
À double titre : d'une part, le succès de son concurrent au premier
tour de l'élection le mettait en position de challenger et, d'autre
part, il avait à défendre un bilan de sortant, ce qui n'est jamais
confortable, à plus forte raison lorsque ce bilan est sauvagement
attaqué par l'adversaire. Il aurait pu néanmoins franchir brillamment
l'épreuve et en retirer un avantage non pas décisif, mais appréciable.
Ce ne fut pas le cas.
Aussi convaincu, éloquent et même flamboyant que sait l'être devant
les foules le président-candidat, aussi réservé est-il apparu en face
d'un concurrent mordant et sûr de lui-même. Était-ce un choix tactique ?
Voulait-il amener son adversaire à offrir de lui-même une image
d'agressivité et d'arrogance inattendue ? Auquel cas, il y a réussi. Le
fait est que Hollande s'est livré sur tous les sujets à une attaque
implacable du bilan de Sarkozy, forçant celui-ci à la défensive et lui
interdisant d'élever le débat.
L'exercice manqua d'intérêt. Il s'enlisa le plus souvent dans des
querelles de chiffres qui échappent au commun des mortels. Il ignora les
grands bouleversements qui secouent actuellement le monde. Il n'apporta
rien que de conventionnel sur la vision de l'avenir des deux
concurrents, sur leur projet politique respectif et sur leur
philosophie. L'échange sur le thème du rassemblement fut une caricature
d'un dialogue de sourds indigne du souci de vérité affiché par les deux
candidats. On attendait de la gravité, on a eu en spectacle une bataille
de chiffonniers.
Le coup est nul. Cette campagne n'aura décidément pas été à la
hauteur de ce qu'exige la situation d'urgence dans laquelle est plongé
le pays et de ce que mérite le peuple dont on répète si volontiers qu'il
souffre. On l'appelle à se rassembler et l'on n'utilise que le langage
de la revanche, sinon de la haine, cette haine qui poursuit depuis mai
2007 le président sortant.
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