mercredi 25 avril 2012
Séduire l’électeur de Marine…
Refusant le statut d’arbitre du second tour – « Ce sont les Français qui sont l’arbitre »,
a-t-elle déclaré lundi soir sur France 2 – Marine Le Pen n’en apparaît
pas moins comme celle qui tient en main la principale clef de l’élection
du 6 mai. Elle a imposé les thèmes dont elle a encore rappelé qu’ils
sont essentiels : « Les électeurs qui se sont portés sur Marine
Le Pen savent pertinemment ce dont ils ne veulent plus, et ils savent
pertinemment ce qu’ils veulent : ils veulent du protectionnisme, ils
veulent l’arrêt de l’immigration… le retour de la sécurité… la priorité
nationale à l’emploi, au logement… la proportionnelle, le référendum
d’initiative populaire. »
Si aux législatives le « Rassemblement Bleu Marine » maintient ses
scores de dimanche dernier, les candidats du Front national et leurs
alliés pourront prétendre se maintenir dans 353 circonscriptions où les
12,5 % des inscrits ont été dépassés. C’est une force, un poids
formidable que cette menace de triangulaires qui, à lui seul, annonce
plutôt un raz-de-marée socialiste (et même socialocommuniste) à l’heure
où le Sénat, l’immense majorité des régions et bien des municipalités
sont déjà à gauche. Allons-nous vers un règne sans partage de Hollande
et des siens, alors que d’aucuns donnent déjà la défaite de Sarkozy
comme « pliée » ?
Sarkozy, qui a bien compris le message, a manifestement choisi
d’orienter sa campagne d’entre les tours à droite toute, alors qu’on
l’attendait plutôt tournée vers le centre et les électeurs de François
Bayrou. Pffft… Ils ne sont pas au rendez-vous. Et dès son premier
meeting en Touraine, lundi, il a interpellé ceux de Marine : « Je n’ai
pas à donner de leçon de morale à ceux qui ont fait ce choix… J’ai vu
qu’on leur faisait le reproche d’avoir voté pour les extrêmes, et
notamment en faveur de la candidate du Front national. Moi je ne leur
reproche pas… Mon devoir de président et de candidat, c’est d’écouter ce
que disent les Français, pas de nier ce qu’ils ont dit… Nous les avons
entendus et notre façon de les respecter sera de leur répondre par des
engagements précis. »
Des engagements ? Des promesses ? Nous savons ce que cela vaut en
période électorale. Nous sommes sans illusions. Mais après une campagne
totalement menée à droite, et ces paroles que la gauche et les médias ne
lui pardonneront pas, Sarkozy peut avoir davantage intérêt à les
honorer un peu. A inverser, ou en tout cas à imposer une halte –
fût-elle provisoire – au déclin de la France française et à l’explosion
de la culture de mort.
Et l’intérêt, dans le jeu électoral, est un puissant moteur.
Ses proches s’y sont mis : Xavier Bertrand, déjeunant en Gironde
avec une centaine de convives, a déclaré lundi : « La France qui s’est
réveillée ce matin ne veut pas de fonctionnaires en plus, elle n’a pas
envie de payer des impôts en plus, n’a pas envie d’avoir de
l’immigration en plus ou le vote des étrangers aux élections locales. »
La France, hélas – crise et dette et dénatalité et pression
migratoire obligent – aura des impôts en plus, et Sarkozy n’est pas
celui qui aura le moins présidé à l’entrée d’immigrés sur son sol. Mais
la tendance profonde exprimée lors du premier tour est nette, et nous
savons que François Hollande promet bien pire.
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