dimanche 22 avril 2012
L’austérité citoyenne
Les petits et gros porteurs de la Bourse maudissent sans doute cette
semaine. Elle a effacé pratiquement tous les gains du CAC 40 depuis le
début de l’année. La faute à l’Espagne : pour dégonfler sa dette, son
gouvernement double le prix des médicaments et triple celui des études
supérieures, ce qui va diminuer le pouvoir d’achat et brider la relance.
S’il n’applique pas ces mesures, ce sera pire. Mais avec ça et le
reste, ça n’ira pas mieux. Cela s’appelle une crise.
Si la Bourse
voit rouge, ce serait aussi la faute à la présidentielle, propice à
toutes les rumeurs sur les notations, la politique énergétique, les
accords européens. Ces marchés qui ont réglé le compte aux dirigeants
des Etats européens les plus endettés pour imposer davantage de rigueur à
leurs successeurs, se méfient de ces Français si cabochards dans
l’urne. Ils ont tort. Le citoyen est lucide face à la crise à en croire
les chiffres de la semaine. La consommation de carburants a diminué de
3,5 %, la circulation sur les autoroutes de 4,2 %. Les « limonadiers »
s’alarment : nous n’avons jamais bu aussi peu de vin, de café, de
Coca-Cola et d’alcool dans leurs établissements. La SNCF lance des TGV
low-cost, les grandes enseignes de la distribution tassent les prix, le
marché de l’immobilier est atone. Les organismes de crédits à la
consommation… licencient. Les livrets d’épargne se remplissent. Les
Français n’ont pas attendu le CAC 40 ni les élections pour s’appliquer
eux-mêmes une certaine austérité.
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