Le président-candidat ne le propose plus aujourd'hui parce que l'esprit du temps est au repli sur soi, et qu'il faut mobiliser fortement à droite pour espérer battre un candidat de gauche qui a le vent en poupe.
En réalité, le droit de vote des étrangers aux élections locales ne devrait pas scinder la France entre droite et gauche, mais entre républicains convaincus et républicains vacillants.
La nation française version républicaine est bâtie sur le principe d'une adhésion d'individus libres et égaux à un projet commun. La notion de citoyenneté est donc pour nous étroitement liée à celle de nationalité. La République étant une et indivisible, la citoyenneté, et donc le droit de vote, le sont tout autant.
Le maire détient une part de souveraineté qui pour être locale n'en est pas moins légitime, d'autant qu'il exerce un certain nombre d'attributions au nom de l'État. Un « morceau » de peuple c'est encore le peuple. Il exerce sa souveraineté dans le cadre d'institutions qui se complètent et ne se divisent pas. Cette continuité est démontrée par l'élection de sénateurs, représentants nationaux, par un collège d'élus locaux.
Pour ses partisans, ce qui légitime le vote des étrangers aux élections locales, c'est qu'ils paient des impôts. Étrange argument qui réhabilite le suffrage censitaire. Dans ce cas, il faudrait interdire aux citoyens français non imposables de voter. Personne ne l'a encore proposé !
Une certaine gauche ne reconnaît plus son héritage politique républicain et ne veut plus rien d'autre que l'extension infinie des droits.
Une certaine droite promeut, à travers cet élargissement du droit de vote, la disparition de la notion de communauté de citoyens au profit d'une agrégation d'individus défendant, y compris le jour du vote, des intérêts circonstanciels. L'électeur devient, lui aussi, un consommateur.
Dans tous les cas, on oublie que ces étrangers peuvent voter, et à toutes les élections, en devenant français. Encore faudrait-il que la société française ait en ce moment assez de coeur, de force, et de confiance en elle pour encourager et faciliter ces naturalisations. On n'en est pas sûr.
Un « morceau » de peuple c'est encore le peuple.
Il exerce sa souveraineté dans le cadre d'institutions qui se complètent et ne se divisent pas.
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