dimanche 18 mars 2012
Décès du chef de la plus importante église chrétienne
Elu primat de l'Eglise copte orthodoxe en 1971, et 117e successeur de l'évangéliste et père fondateur Saint-Marc, cet homme à l'allure frêle et aux rares apparitions publiques a conduit d'une main de fer sa communauté confrontée à l'islamisation de la société égyptienne.
Le chef de la plus importante église chrétienne d'Orient avait dû annuler son sermon la semaine dernière en raison de ses ennuis de santé. Selon l'agence officielle MENA, le pape Chenouda III souffrait d'insuffisance hépatique et de tumeurs dans les poumons.
Au militantisme islamiste, la réponse de cet ancien moine et ermite, né Nazir Gayed Rafaik le 3 août 1923 près du Caire, fut un conservatisme proche de la crispation, n'acceptant aucune contestation.
Il n'a jamais hésité à expulser de l'église les «dissidents» sur les sujets théologiques. Il refusait d'écouter les appels pressants pour une politique plus souple concernant l'interdit quasi absolu du divorce.
Destitué en 1981
Durant 40 ans, il est passé de la confrontation à la conciliation avec le pouvoir en Égypte. Ces dernières années, il a dû faire face à une progression des violences contre les Coptes - attentats ou affrontements meurtriers.
Après son intronisation, ses relations avec le défunt président Anouar al-Sadate tournèrent rapidement à l'orage, Chenouda III s'opposant fermement à la normalisation des relations de l’Égypte avec l'état hébreu. Il avait été destitué et assigné à résidence en 1981.
Il a été rétabli en 1985 chef de l'Eglise copte par décret du président Hosni Moubarak à qui il n'a jamais retiré son soutien. La révolte populaire de janvier-février 2011 le prend au dépourvu alors que nombre de ses fidèles sont dans la rue pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak, poussé à la démission.
Craintes pour l'avenir
Il laisse aujourd'hui une communauté inquiète face au raz-de- marée des partis islamistes, qui ont remporté les trois quarts des sièges aux récentes élections législatives.
Chenouda III, dont la communauté est l'une des Églises orientales orthodoxes à ne pas reconnaître la primauté de la papauté catholique ni celle du patriarcat orthodoxe de l'Est, a été à la tête du Conseil Mondial des Eglises ainsi que du Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Licencié de l'Université du Caire et du séminaire Copte d'Egypte, il fut ordonné en 1954 au monastère de Deir al-Sourian, dans le Wadi Natroun, avant d'être sacré évêque puis élu pape, à 48 ans.
Les Coptes sont estimés entre 6 et 10% des quelque 82 millions d'Egyptiens. L’Église copte, elle, parle de 10 millions de fidèles.
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