Le président-candidat a beau répéter qu’il n’en tient aucun compte,
les enquêtes d’opinion récentes le donnant en tête du premier tour l’ont
convaincu d’accélérer son entreprise de démolition de son adversaire
socialiste.
Alors, dans une salle de la banlieue lyonnaise remplie
de plusieurs milliers de partisans, 12000 selon l’UMP, et chauffée à
blanc aux cris de «on va gagner, on va gagner» ou «Hollande en Corrèze,
Sarkozy président», il a lâché ses coups sans retenue pendant près d’une
heure.
Et, loin de s’en contenter, il a pour la première fois
agité le chiffon rouge d’une victoire de la gauche. «Comment cela se
passerait-il si le parti socialiste gagnait les élections? Comme en
1981, comme en 1988, comme en 1997?», a-t-il raillé sous les huées de la
foule..., «toutes les vannes ouvertes et après il faudra des années
d’effort pour reprendre le contrôle de la situation».
Joel Philippon |
Pendant de longues minutes, Nicolas Sarkozy a pilonné la gauche tous azimuts. D’abord la politique anti-criminalité de Lionel Jospin (1997-2002) qui, a-t-il asséné, a provoqué «l’explosion de la délinquance». Et puis la volonté de François Hollande de bloquer les loyers ou le prix de l’essence.
«A quand l’interdiction des licenciements? A quand l’interdiction des délocalisations?», a ironisé le chef de l’Etat, «tout cela serait risible si ça ne risquait pas d’avoir des conséquences dramatiques».
Nicolas Sarkozy n’a pas manqué non plus, c’est devenu une figure imposée de ses derniers meetings, de moquer la volonté de son rival de supprimer le mot «race» de la Constitution. Mais en termes encore plus virulents.
«Le mot race a été écrit dans le préambule de 1946, et ici (à Lyon) on comprend que ce mot a été écrit avec le sang, le sang des Français libres, le sang des Résistants, le sang des fusillés et le sang des déportés des camps d’extermination (...) pour que nul n’oublie jamais les millions de victimes de la plus grande entreprise raciste que le monde ait connue», a-t-il lancé.
Pour le plus grand plaisir de son auditoire, le président-candidat a aussi dénoncé les «donneurs de leçons» de la gauche «qui ont commis tant de fautes et qui s’avèrent parfaitement incapables de les regarder en face».
Entre autre exemples, il a accusé les socialistes d’avoir «saigné à blanc la sidérurgie dans les années 1980», d’avoir «abandonné les quartiers et, pour avoir la paix, toléré pendant des années la loi des bandes» ou encore d’avoir «laissé entrer la Grèce dans l’euro».
«J’en ai assez des leçons de morale d’une gauche qui, au cours des 30 dernières années, a été à l’origine des plus grands scandales de la République: l’affaire Urba, la corruption dans les Bouches du Rhône (...) les écoutes de l’Elysée», s’est-il emporté en concluant sa diatribe.
Et même s’il n’a pas répété le «on va gagner» lâché pour la première fois vendredi à Meaux, Nicolas Sarkozy n’a pas voulu masquer son optimisme. «Ils pensent que c’est joué d’avance. Rien n’est joué. Ils préfèrent se répartir les postes. Ils ne les ont pas», a-t-il assuré. Avant de conclure par cette ultime exhortation sortie tout droit de la plume d’Henri Guaino: «Peuple de France, ne te laisse pas voler cette élection présidentielle!»
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