samedi 24 décembre 2011
C'est une émotion profonde qui nous saisit quand apparaît celui que l'on attendait : ce petit être si fragile, mystère de la vie qui pousse indéfiniment l'humanité vers l'avenir.
Mystère de ce destin qui débute. Interrogation sur l'homme que deviendra cet enfant. Chaque naissance provoque en nous à la fois joie profonde, retenue, respect, interrogation, espérance.
« Nous sommes entre deux abîmes, celui du passé et de l'avenir et celui de l'infime et de l'immense. » (1). Et là, au milieu, surgit par millions cette petitesse qui porte en elle la capacité extraordinaire de croissance et d'intelligence. Cette fragilité initiale devient l'humanité qui, peu à peu, s'élève après avoir, au prix de mille efforts, échappé à la glèbe pour devenir pensante et créatrice à son tour.
Noël c'est cela, ce début toujours recommencé, et c'est plus encore, car l'enfant dont aujourd'hui nous commémorons la naissance plus de 2000 ans après qu'elle eut lieu, devint un être si exceptionnel qu'on vit en lui l'homme dans sa plénitude, l'homme accompli, le modèle nous montrant que chacun porte en soi sinon la perfection, du moins la possibilité de la perfection.
Pour le grand mystique Teilhard de Chardin (1), l'arrivée de cet homme, Jésus, loin d'être due au hasard, était le fruit d'une longue préparation : « Il ne fallait rien moins que les labeurs effrayants et anonymes de l'homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l'attente inquiète d'Israël, et le parfum lentement distillé des mystiques orientales, et la sagesse cent fois raffinée des Grecs pour que sur la tige de Jessé et de l'humanité la fleur pût éclore ». La fleur, c'est-à-dire le Christ créature et créateur qui, « lorsqu'il apparut dans les bras de Marie venait de soulever le monde ».
(1) La Croix du 17 décembre 2011, Henri Madelin.
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