samedi 24 décembre 2011
Le festival sécuritaire de Claude Guéant
Quelle mouche a donc piqué le ministre de l'Intérieur? Aucune. Fidèle et dévoué compagnon de Nicolas Sarkozy, le premier flic de France est comme qui dirait en service commandé. La feuille de route est claire : mettre au cur de la campagne présidentielle l'immigration, la délinquance et l'islam, et ramener au bercail les électeurs de droite qui se seraient laissé distraire par Marine Le Pen. Pour faire une omelette avec ces thèmes, il faut casser des ufs. Claude Guéant a la main leste. Il multiplie les écrans de fumée sur la sécurité, agite le chiffon rouge de l'étranger. A chaque jour, sa loi, son projet, sa circulaire. A chaque problème, sa réponse spécifique. Au grand dam des magistrats qui, plutôt que des strates au Code pénal, préféreraient qu'on leur ajoute des moyens. Un jour, il veut prendre une loi pour lutter contre la « délinquance étrangère » ; qu'importe que son mentor ait abrogé la double peine. Un autre, étendre les peines planchers aux « réitérants », à ne pas confondre surtout avec les récidivistes. Un autre encore, il veut restreindre la possibilité pour les étudiants... étrangers de rester en France après leurs études, quitte ensuite à revoir sa copie, face au tollé. C'est la matière grise qu'on reconduirait aux frontières ! Il était arrivé place Beauvau auréolé d'une réputation de grand commis rigoureux. Il serait le pilier sécuritaire d'une droite raisonnable. Il est devenu, singulière conception du service de l'Etat, un agent électoral compulsif. Un derviche tourneur. Un passeur de plats rances. Une manière de Sarko-robot. Pour le projet politique, pour la sérénité des débats, on attendra...
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