Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont parvenus mercredi soir à une position commune sur un nouveau plan de sauvetage financier de la Grèce et sur une participation du secteur privé, à quelques heures d'un sommet extraordinaire de la zone euro jeudi 21 juillet à Bruxelles. La teneur du compromis obtenu au terme de sept heures de discussions, impliquant aussi le patron de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, n'est pas connue pour le moment. Parmi les idées évoquées figurent un rachat d'une partie de la dette grecque, une taxe sur les banques pouvant rapporter 50 milliards d'euros, ainsi qu'une réduction de la dette du pays jusqu'à 90 milliards d'euros via un échange des obligations détenues par le secteur privé.
L'accord a été soumis au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a précisé l'Elysée, "afin qu'il intègre ces éléments dans les consultations qu'il conduit en vue de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro". Après des semaines de tergiversations, les marchés financiers attendent des résultats tangibles. A défaut, ils risquent de jeter à nouveau leur dévolu sur les pays considérés comme fragiles, tels l'Italie, l'Espagne, voire la Belgique.
José Manuel Barroso a lancé mercredi un avertissement d'une gravité inhabituelle aux dirigeants de la zone. Ce sommet extraordinaire doit déboucher sur une solution convaincante à la crise de la dette grecque sous peine de déstabiliser l'économie mondiale, a averti le président de la Commission européenne, dans une critique à peine voilée des réticences manifestées jusqu'à présent par l'Allemagne quant aux solutions proposées par ses partenaires.
RÉTICENCES ALLEMANDES
Au centre des tractations : la mise sur pied d'un deuxième plan d'aide à la Grèce pour lui éviter la faillite. Le premier, décidé au printemps 2010, de 110 milliards d'euros, ne suffit déjà plus. Les négociations ont buté jusqu'au bout sur une exigence politique de Berlin de voir cette fois les banques contribuer au financement, quitte à ce que cela provoque un "défaut de paiement" du pays. Plusieurs de ses partenaires, à commencer par la France, ainsi que la BCE, sont réservés en raison des risques.
L'ancienne ministre française de l'économie Christine Lagarde participera au sommet pour représenter le Fonds monétaire international, qui a d'ores et déjà recommandé aux dirigeants de la zone euro de renflouer le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et de lui permettre d'acheter des obligations souveraines sur le marché secondaire. Mais ces deux mesures nécessiteraient une modification des règles du FESF et la ratification des Parlements nationaux, et pourraient donc se heurter à l'opposition de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Finlande.
La chancelière allemande avait déjà refroidi l'atmosphère mardi soir en soulignant que le sommet de jeudi n'était pas la seule étape du processus et qu'il ne fallait pas en attendre de résultat miracle. Mercredi, la France s'employait à l'inverse à assurer qu'un signe fort serait émis afin de parvenir à une "solution durable" à la crise grecque.
jeudi 21 juillet 2011
Paris et Berlin parviennent à un accord sur la Grèce avant le sommet de la zone euro
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