TOUT EST DIT

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jeudi 21 juillet 2011

La grande majorité des Grecs se montrent sceptiques

Pour les Hellènes, le sommet européen n'est qu'une réunion de plus entre dirigeants européens. Et de dénoncer le plan de rigueur qui a été adopté il y a trois semaines.

Entre température caniculaire et troisième jour de grève des taxis contre la déréglementation, le sommet européen laisse la grande majorité des Grecs sceptiques quant au résultat. «C'est seulement une réunion entre dirigeants européens, une de plus », regrette l'économiste Panagiotis Bratsos. «Angela Merkel ne veut pas aller vers une solution globale, même si son refus risque de semer le chaos en Europe. Elle exerce une véritable dictature économique. Les autres pays membres devraient pouvoir la raisonner », déplore-t-il.
Alors que le gouvernement essaie tant bien que mal de contrôler la situation, les réunions de crise se succèdent autour d'Evangelos Venizelos. Le ministre grec des Finances espère, lui, aboutir à une entente, «même la pire des solutions trouvée sera une solution ». Quand au porte-parole, Ilias Mossalios, il affirme que le premier ministre Georges Papandréou se prépare à livrer une bataille «pour garantir que la Grèce restera debout sur ses deux pieds ».
Mais le pays est dans l'impasse. Les 110 milliards d'euros prêtés par l'Union européenne et le FMI, il y a 18 mois, n'ont pas suffi. La récession a freiné l'activité, la dette culmine toujours à 340 milliards d'euros, le déficit se creuse. Et Athènes sera incapable de revenir sur les marchés en 2012.
Les principaux créanciers internationaux reconnaissent tous la nécessité d'un nouveau prêt, en échange de mesures d'austérité supplémentaires parmi lesquelles un large programme de privatisations de 50 milliards d'euros.
«En fait, le gouvernement n'aurait jamais dû adopter ce nouveau plan de rigueur, il y a trois semaines. Au final, les Européens n'arriveront jamais à s'accorder pour nous sauver», prédit Makis Kasidiaris, vice-président du syndicat des chauffeurs de taxi. «Ils veulent nous détruire, en déréglementant notre profession, comme celle des avocats ou des pharmaciens. Nous ne laisserons pas cela se produire, même si malheureusement nous causons du tort aux touristes. »

5000 médecins déjà partis 

La saison bat en effet son plein. Mais les taxis ne sont pas les seuls à vouloir durcir le mouvement. Les médecins du secteur public sont en colère. Les ouvriers du port du Pirée envisagent des opérations «coup de poing» dans les prochains jours.
Les autorités et les agences de voyage arrivent tant bien que mal à acheminer les estivants vers les îles, mais la situation est précaire.
Pour l'analyste politique Babis Papadimitriou, la solution du problème de la zone euro prendra du temps alors qu'il faut aller vite. «Tout le monde parle de défaut ou de semi-défaut de la Grèce. Mais, en attendant, l'économie tourne au ralenti». Et d'ajouter : «À force, beaucoup de Grecs baissent les bras. De plus en plus de gens qualifiés fuient le pays. Près de 5 000 médecins sont déjà partis. Ils vont en Angleterre, en Allemagne, États-Unis, et même en Chine».
Mercredi soir, Georges Papandréou rencontrait à Bruxelles le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Et dimanche, quel que soit le résultat du sommet européen, Evangelos Venizelos s'envolera pour Washington pour rencontrer son homologue américain et Christine Lagarde, la directrice générale du FMI. À tous, il leur dira qu'il entend bien ne pas ralentir le rythme des réformes engagées mais au contraire l'accélérer.

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