mercredi 1 juin 2011
Eux, c’est eux, nous, c’est nous
Chacun sait que, depuis un demi-siècle, l’avenir de la construction européenne repose sur le binôme franco-allemand et que chacun de ces deux pays a beaucoup à apprendre à l’autre. Pour autant, ces deux grandes nations ont le droit d’avoir des choix politiques et économiques différents dès lors que cela ne menace pas la construction de l’Europe. Le nucléaire fait partie de cette zone d’autonomie : depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne est exclue du nucléaire militaire et elle décide aujourd’hui de se retirer en dix ans du nucléaire civil en renonçant à ses centrales. On peut reprocher à la chancelière Angela Merkel d’avoir fait une volte-face politique, d’avoir fait preuve d’un électoralisme pur et de préparer la voie à un éventuel accord avec ses écologistes. On peut lui reprocher aussi de céder à une forme de démocratie d’émotion après la catastrophe du Japon et de démocratie d’opinion, puisqu’une majorité d’Allemands se déclaraient favorables à l’arrêt du nucléaire. Reste que c’est l’affaire du peuple allemand et que s’applique bien l’adage « eux, c’est eux, nous, c’est nous ». Chez nous, en effet, la poursuite du nucléaire est vitale pour notre production d’électricité et notre sortie de crise économique. Il faut certes renforcer les mesures et les contrôles réguliers de l’Etat sur la sécurité quel qu’en soit le prix, il faut développer les énergies renouvelables et se fixer des objectifs ambitieux en la matière pour réduire en douceur la part du tout nucléaire. Mais il faut continuer dans la voie ouverte par le général de Gaulle. L’élection présidentielle permettra à chacun de se déterminer et l’on verra si la gauche cède au chantage des écologistes.
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