TOUT EST DIT

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lundi 23 mai 2011

La reconquête bientôt sur les écrans

Loin du tapis rouge de Cannes et du film « La conquête » sur son accession au pouvoir, Nicolas Sarkozy est allé modestement glaner quelques lauriers en Côte d'Ivoire. Au terme de six mois de crise politique et de guerre civile, il était le seul chef d'État européen à l'investiture du président Ouattara, à côté du patron de l'ONU. Depuis un mois, l'actualité s'est détournée de ce pays, où résident plusieurs milliers de Français. Mais cette visite sobre illustre le nouveau Nicolas Sarlozy. S'il intervient, « c'est à la demande de l'ONU » ; s'il laisse des troupes sur place, « c'est pour la sécurité, pas pour assurer la stabilité d'un gouvernement, fut-il ami ». On aimerait y croire ! Mais si la France parvient à accompagner une vraie transition démocratique et la réconciliation entre Ivoiriens, il pourra se targuer d'une dimension internationale, comme celle qui l'a fait devenir étendard de la révolte libyenne. Cette stature à peaufiner durant les réunions du G8 et du G20 de l'année forme un axe de sa reconquête de l'électorat. En France, il pourra bientôt faire oublier les mesures impopulaires du passé en élaborant un prochain budget national moins austère, présenté comme la récompense des efforts des Français. Nicolas Sarkozy construit ainsi sa nouvelle image d'homme d'État, doté d'une carrure mondiale. Cette stratégie à petits pas, ces ingrédients s'ajoutent pour transformer le vibrionnant « bling bling » trop bavard de 2007, en sage pour 2012, en père de la Nation, artisan de la démocratie dans le monde. Un pari osé mais que la mise sur la touche de son principal concurrent et les divisions et faiblesses de ses autres adversaires rendent désormais possible.

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