Culte aux Etats-Unis, le cheerleading fait des émules auprès des jeunes en France, où il recrute à tour de bras. Et enflamme les stades.
Quand les joueurs ont remonté leurs chaussettes, elles ont ajusté leur brassière. Quand ils ont enfilé leur maillot XL, elles ont vérifié coiffure et eye-liner. Et quand ils ont chaussé leurs crampons, elles ont attrapé leurs pompons. Le 11 juillet, à l'heure où la planète foot avait les yeux braqués sur l'Afrique du Sud, les Eurogirls sont, elles aussi, entrées en scène... Mais à Marne-la-Vallée.
Sûr, ces Françaises auraient préféré être à Johannesburg plutôt qu'en Seine-et-Marne, siège d'un parc d'attractions et patrie de Mickey Mouse, où le match était retransmis sur les écrans du Sport's Bar à Eurodisney. Mais elles ont animé la soirée avec enthousiasme, misant sur leurs meilleurs atouts: chorégraphies millimétrées, sourires immuables et silhouettes impeccables. "On est toujours très bien reçu par le public, assure Malika, leur meneuse depuis près de vingt ans. On nous applaudit, on nous dit merci, les mères viennent en courant nous saluer avec leurs petites filles."
Les pom-pom girls, nouvelle passion française? Depuis quelques années, ces troupes de jeunes femmes tout en jupettes, paillettes, tee-shirts moulants et grands écarts faciaux ont envahi stades et gymnases.
La vulgarité n'est pas leur terrain de jeu
"Presque toutes les villes ont leur équipe de pom-pom girls", souligne encore Malika, qui a vu le phénomène prendre de l'ampleur au cours des vingt dernières années. Du basket au rugby, du hockey à la pétanque, en passant par le foot, ces majorettes modernes sont désormais de toutes les manifestations, insufflant un peu de leur féminité dans un univers gonflé à la testostérone.
"Au début, on nous a un peu pris pour des extraterrestres, reconnaît Didier Barraud, porte-voix des Phoxy Girls, une équipe qui suit notamment l'AJ Auxerre. Mais, aujourd'hui, les gens en redemandent." Le rôle de ces reines assumées du kitsch? Accompagner les phases de jeu, mettre de l'ambiance, faire rêver les spectateurs. En somme, créer l'événement. "On évolue de plus en plus vers du sport-spectacle à l'américaine, observe Philippe Colin, directeur artistique de Media Drop, une société d'événementiel. Les clubs veulent diversifier leur public, proposer autre chose que du sport pur. Et sur ce créneau, les pom-pom sont une valeur sûre: on est certain qu'à leur arrivée le public va réagir et crier."
Tenues travaillées, décolletés, musique entraînante et jambes apparentes: la formule est imparable. Mais que les libidineux se refrènent: à chacune de leur prestation, les filles refusent de céder aux clichés. La vulgarité n'est pas leur terrain de jeu. "Nous ne sommes pas dans la provocation, soutient Erika Blain, présidente et coach des Pink Ladies. On ne boit pas d'alcool, on n'a pas de contact avec les sportifs, on ne met pas de string. On voit dans le public des gens plus dénudés que nous !"
samedi 24 juillet 2010
Les pom-pom girls, nouvelle passion française?
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