TOUT EST DIT

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jeudi 1 juillet 2010


Ce qui change en juillet

Il y a, ce matin, quelque chose de nouveau dans l'air. Une traîne immense, une romance. Les journaux détaillent "ce qui change en juillet". Et c'est toujours pareil. Le timbre et le gaz qui augmentent. Les jours qui raccourcissent déjà.

L'année a basculé au solstice dans une stridence de Fêtes de la musique et sous le médiatique bruissement des affaires du moment. Force est d'admettre qu'une fois de plus, les prévisionnistes ont tout faux. Pas ceux de la météo mais les devins qui croient flairer les succès saisonniers. Contre toute attente, Marc Lévy vient, en effet, de se trouver un sérieux concurrent. Un dénommé Éric Woerth. Son thriller à lui, aux inflexions matrimonio-financières, est plus accaparant que le dernier roman de l'auteur si prisé. Il s'écrit chaque jour sous nos yeux dévoreurs de gazettes, friands de révélations et de rumeurs, attentifs à la moindre mimique politique. "Et si c'était vrai ?" s'interroge la France entière. La suite au prochain numéro.

La suite ? Voilà bien le concept le plus improbable lorsque s'ouvre l'été tout bleu et que se refermeront bientôt les agendas et les valises. N'oublions pas la crème solaire, la carte routière ou l'iPad pour les plus branchés. N'oublions pas, surtout, les visages familiers. Il arrive qu'à la rentrée, rien ne soit plus comme avant. Les copains ont changé de classe ou d'établissement et certains ont même cru bon de disparaître dans la nature de la vie.

Quelle que soit l'époque où l'on prend congé, si tant est que la crise permette encore cette évasion suspecte, nous restons tous un peu des juillettistes. Avec la vuvuzela des cigales sous les platanes. Avec les cahiers au feu et les maîtres au milieu. Avec ce sentiment des vacances éternelles lorsque l'heure était venue de ranger les cartables et d'ignorer la retraite. Avec parfois, enfin, trois vers d'Aragon qu'on remâche comme une allumette éteinte : "C'est ma vie et c'est moi cette chanson faussée / Un beau soir l'avenir s'appelle le passé / C'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse".


Didier Pobel

DIDIER POBEL SIGNE LÀ SON DERNIER BILLET DANS LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ, NOUS VOUS SOUHAITONS TOUS LES BONHEURS POSSIBLES MONSIEUR.

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