A la veille des grands départs en vacances, la Commission européenne lance mardi 29 juin 2010 dans toute l’Europe une campagne publicitaire, baptisée "Passagers : vos droits à portée de main". L'occasion de faire un point sur les principaux droits des passagers aériens et ferroviaires.
« Alors que des millions d'Européens s'apprêtent à prendre des vacances d'été bien méritées, nous souhaitons qu'ils puissent voyager aussi aisément que possible, en connaissant leurs droits et en sachant comment se faire aider pour les faire valoir en cas de besoin » a indiqué Siim Kallas, vice-président de la Commission chargé des transports.
Pour ce faire, la Commission européenne a lancé mardi 29 juin dans toute l’Europe une campagne publicitaire, intitulée "Passagers : vos droits à portée de main".
Objectif : informer les voyageurs de leurs droits lors de leurs déplacements en train ou en avion.
A cette occasion, un site internet a été créé à l'adresse ec.europa.eu/passenger-rights.
Vers l'extension des droits des passagers
UE : quels sont les droits des passagers aériens et ferroviaires ?
"Des brochures et des affiches énumérant leurs droits fondamentaux seront également disponibles dans tous les lieux de transport, depuis les gares jusqu'aux aéroports.", indique la commission européenne dans un communiqué.
"Toutes ces informations sont accessibles dans toutes les langues officielles de l'UE." A noter, qu'à l'heure ou nous écrivons ses lignes, la version française du site internet, n'était pas encore disponible, seule une version anglaise accueille l'internaute.
La Commission prépare actuellement l'extension des droits des passagers aux autres modes de transport (mer, voie de navigation, bus ou autocar).
Ces propositions pourraient être adoptées dès cette année en fonction de l'évolution des travaux législatifs au Parlement européen et au Conseil.
mercredi 30 juin 2010
UE : quels sont les droits des passagers aériens et ferroviaires ?
Retraite : "il va falloir travailler plus longtemps" reconnait Martine Aubry
Lors d'un meeting à Roubaix pour défendre la réforme des retraites proposée par le PS, l'ancienne ministre des Affaires sociales a accusé la droite de caricature.
Le Parti socialiste ne défend pas le retour à l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans pour tout le monde, a fait valoir Martine Aubry mardi soir. Lors d'un meeting à Roubaix pour défendre la réforme des retraites proposée par le PS, l'ancienne ministre des Affaires sociales a accusé la droite de caricature.
Le gouvernement a décidé de reporter de 60 à 62 ans l'âge légal de la retraite mais le PS ne veut conserver le départ à 60 ans que pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont eu des emplois pénibles, a-t-elle fait valoir. "Nous allons vivre de plus en plus longtemps et donc il va falloir travailler plus longtemps: nous en sommes tous d'accord", a dit la maire de Lille aux journalistes, avant de le répéter à plusieurs reprises sur la scène du théâtre Pierre de Roubaix.
En janvier, Martine Aubry avait déclenché une polémique au sein du Parti socialiste en parlant de travailler plus longtemps. La droite avait salué une avancée estimant que la dirigeante socialiste reconnaissait la nécessité de repousser l'âge légal de départ à la retraite.
"Il va falloir travailler plus longtemps mais pas n'importe comment", a-t-elle insisté face à 200 personnes, salariés, retraités, fonctionnaires et syndicalistes. Elle a fait valoir que l'âge moyen de liquidation des droits à la retraite était aujourd'hui de plus de 61 ans. "Nous ne demandons pas le retour à 60 ans pour tout le monde: nous ne l'avons jamais demandé. Nous savons qu'il va falloir travailler plus longtemps mais nous voulons que ceux qui ont commencé à travailler tôt puissent partir à 60 ans", a défendu Martine Aubry qui se pose en championne de la "gauche crédible".
Elle a défendu une réforme "équilibrée" entre mesures d'âge et mesures financières, via une lourde taxation des revenus du capital. Face à la réforme du gouvernement, "il y a d'autres solutions et c'est ça que le président de la République ne supporte pas aujourd'hui", a estimé la dirigeante du PS."Il voudrait une opposition qui dit n'importe quoi, qui soit irréaliste mais les Français savent que nous savons gérer", a assuré Martine Aubry. "C'est ça la crédibilité".
General Motors, le malaise
L'automobile américaine a deux visages. Le premier, souriant, est celui de Tesla, un des pionniers du véhicule électrique. Une « start-up » qui entre en Bourse pour prouver que l'auto peut s'inspirer de la high-tech ; que même sur un marché relativement mature l'on peut se différencier en innovant. Prise de risques, pari technologique… Tesla est à l'image d'un capitalisme yankee qui, mille fois, au cours de son histoire, a su se renouveler en misant sur l'avenir bien plus qu'en se penchant sur son passé.
L'autre visage, plus grimaçant, est celui de General Motors (GM). L'ex-numéro un mondial de l'automobile qui perdait encore près de 90 millions de dollars par jour en 2008 avant de faire faillite enclenche lui aussi un processus de retour en Bourse que l'on nous promet déjà triomphant. D'ici à la fin de l'année, si aucun cataclysme financier ne s'abat sur la planète, le champion déchu de l'auto « made in USA » sera à nouveau coté sur un marché boursier qu'il avait piteusement abandonné en mai 2009. Plombé par des dizaines de milliards de dollars de dettes et incapable d'assumer la retraite ou les frais de couverture santé de ses salariés, ce constructeur déjà en perte de vitesse avant même que n'éclate la crise financière a depuis été sauvé par le contribuable américain et plus de 50 milliards de dollars de fonds publics.
Politiquement et socialement, l'administration Obama n'avait pas le choix. Un dépôt de bilan de GM aurait été une catastrophe tant humaine qu'économique qui de toutes les façons aurait eu un terrible coût pour une collectivité américaine déjà confrontée à l'une des pires récessions de son histoire.
Le retour à Wall Street programmé de GM laisse tout de même comme un arrière-goût de malaise. Non seulement ce sauvetage, à l'approche des élections législatives américaines de mi-mandat de novembre prochain, fera l'objet d'une terrible récupération politique. Mais surtout, sur le terrain économique, ce « come-back » a quelque chose d'indécent. La capitalisation boursière de GM pourrait atteindre les 80 à 90 milliards de dollars, soit plus que n'importe quel constructeur à l'exception de Toyota et deux fois celle d'un Ford n'ayant reçu aucune aide. Il ne faudrait pas que, demain, les actions de GM dopées aux fonds publics se transforment en assignats permettant à l'Américain de racheter certains de ses concurrents. GM était sans doute trop gros pour mourir. Mais devait-il pour autant être si gros au moment de sa « renaissance » ?
France : la dette publique atteint 80,3% du PIB
La dette publique de la France a augmenté de 46,5 milliards d'euros au premier trimestre 2010 pour atteindre 1.535,5 milliards, soit environ 80,3% du PIB, selon les données publiées par l'Insee.
Ce pourcentage représente une hausse de 2,2 points par rapport à la fin 2009 quand la dette au sens de Maastricht s'élevait à 1.489,0 milliards d'euros ou 78,1% du PIB.
Sous l'effet de la hausse de l'endettement, la dette de l'Etat a augmenté de 43,4 milliards d'euros au premier trimestre pour s'élever à 1.206,0 milliards, précise l'Insee dans un communiqué.
Outre la dette de l'Etat, la dette publique au sens du traité de Maastricht prend en compte celle des administrations de sécurité sociale (63,0 milliards), des administrations publiques locales (159,3 milliards) et des organismes divers d'administrations centrales (Odac, 112,6 milliards).
La dette des administrations de sécurité sociale a augmenté de 8,6 milliards d'euros alors que celle des administrations publiques locales et des organismes divers d'administration centrale a diminué de 2,8 milliards dans un cas comme dans l'autre, précise l'Insee.
Le gouvernement prévoit que le déficit public atteindra 8% du PIB cette année et s'est engagé à le ramener à 3% en 2013, date à laquelle la dette publique devrait atteindre 86,6% du PIB contre 83,2% attendu à la fin de cette année, selon le programme de stabilité transmis par la France à la Commission européenne en janvier.
Le traité de Maastricht, mis en veilleuse par la crise, plafonne le déficit public à 3% du PIB et la dette à 60%.
Ségolène Royal : «Le système Sarkozy est corrompu»
Invitée mardi soir du 20 heures de TF1, la présidente de Poitou-Charentes n'a pas mâché ses mots. Fustigeant un pouvoir «qui profite d'une totale impunité», elle s'est attirée les foudres de la majorité.
Retour en fanfare de Ségolène Royal sur la scène médiatique. Adepte du coup d'éclat, la présidente de Poitou-Charentes a profité de son intervention sur TF1, mardi soir, pour marquer les esprits. En pleine affaire Bettencourt, dans laquelle le nom d'Eric Woerth est cité, l'ex-candidate PS à l'Elysée a lancé un pavé dans la mare en dénonçant un «système Sarkozy corrompu». «C'est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics », «c'est un pouvoir qui perd tout sens du bien commun», un «pouvoir qui profite d'une totale impunité», a-t-elle lancé, très en verve. Réclamant une «enquête impartiale» sur cette affaire, Ségolène Royal s'est indignée : «Dans quel autre pays, un ministre serait encore en place dans les conditions que les Français connaissent aujourd'hui?». «C'est le pouvoir qui est corrompu», a-t-elle martelé, évoquant «un effondrement des valeurs morales». «
«Compte tenu de la gravité de la situation», les mesures de réduction du train de vie de l'Etat annoncées par le président Nicolas Sarkozy sont, selon elle «tout à fait» insuffisantes. A ses yeux, le chef de l'Etat «devrait donner l'exemple», en renonçant «à l'achat de son avion privé». Ce à quoi le ministère de la Défense s'est empressé de répondre que «le nouvel Airbus A330 gouvernemental, comme tous les Airbus actuels de la flotte du ministère de la Défense, n'aura absolument pas vocation à être utilisé à des fins privées».
Suite à ces déclarations tonitruantes, les réactions violentes et indignées à droite ne se sont pas fait attendre. Pour Nadine Morano, «Ségolène Royal est purement démagogique et curieusement nostalgique». La ministre de la Famille s'est plue à rappeler que «quand Madame Royal était ministre», les fonds secrets «faisaient régner l'opacité». «On n'est plus dans une époque où François Mitterrand élevait sa fille cachée et entretenait sa maîtresse aux frais de la République», a-t-elle lancé.
Les «mauvaises pratiques» de Mitterrand
Son collègue Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse, a quant à lui dénoncé des «propos inadmissibles», un «comportement malhonnête et immoral». «Après un premier dérapage de Mme Aubry comparant le président de la République à M. Madoff, Ségolène Royal enchaîne en utilisant des mots dont elle ne mesure pas toute la portée». «Mme Royal a choisi depuis bien longtemps d'agresser le président de la République pour faire parler d'elle», a lancé Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, en dénonçant «les mauvaises pratiques» des années Mitterrand, «les fonds secrets» et «les écoutes illégales».
«Par son populisme et sa démagogie», Ségolène Royal «participe à dégrader le climat politique», a renchéri l'ancien ministre Yves Jégo en appelant le PS à dénoncer «les propos haineux de son ex-candidate». Quant à l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin, il a jugé «pas acceptables» les «injures» de Ségolène Royal. «Avec Mme Royal, ce qui est excessif est insignifiant», a-t-il lancé, réclamant un «apaisement» du débat.
En intervenant de la sorte, quitte à s'attirer les foudres du parti majoritaire, Ségolène Royal cherche à revenir au centre des débats. D'autant que le timing était parfait : au même moment, Martine Aubry intervenait en marge d'un débat sur les retraites à Roubaix et s'exprimait de manière beaucoup plus mesurée sur les mises en causes d'Eric Woerth. Celle qui piétine dans les sondages loin derrière les présidentiables favoris du PS montre donc qu'elle est toujours dans la course. Et ce à quelques jours de la convention sur la rénovation du Parti socialiste, qui se tiendra samedi à Paris.
CNN : Larry King arrête son émission
Larry King, l'une des figures emblématiques de la chaîne d'information américaine CNN, pour laquelle il conduisait depuis 25 ans un programme d'entretiens avec des personnalités, a annoncé hier qu'il mettrait un terme à son émission-phare à l'automne. Larry King, âgé de 76 ans, a expliqué dans un communiqué qu'il voulait désormais avoir "plus de temps pour (sa) femme et pour assister aux matches de baseball de (ses) enfants".
"J'ai parlé avec les gens de CNN et je leur ai dit que je voulais arrêter Larry King Live, mon émission du soir, cet automne, et par bonheur, ils ont accepté", déclare-t-il dans son communiqué.
Larry King, l'une des figures les plus emblématiques de CNN et de la télévision américaine, a précisé qu'il continuerait à travailler pour la chaîne d'information. "Je ferai toujours partie de la famille CNN, et présenterai plusieurs émissions spéciales sur des grands événements nationaux et internationaux", précise-t-il dans son communiqué.
Palme de longévité au Guinness des records
La vie conjugale de Larry King a fait les gros titres aux Etats-Unis ces derniers mois lorsque le présentateur-vedette a demandé le divorce d'avec sa septième femme, Shawn Southwick, avant que le couple ne se réconcilie.
Larry King était récemment entré dans le livre Guinness des records comme présentateur de l'émission restée le plus longtemps à l'antenne aux Etats-Unis avec le même animateur et à la même heure. "En fermant ce chapitre, je veux regarder vers le futur et sur ce que le prochain chapitre m'apportera, mais aujourd'hui, il est temps pour moi de raccrocher mes bretelles", a-t-il déclaré, en référence à sa célèbre "signature" vestimentaire.
« Rigueur », cachez-moi ce mot que je ne saurais entendre, continue à dire François Fillon. Pourtant, la France, elle aussi, passe bel et bien aux travaux pratiques de la rigueur. À sa façon certes, tout à fait originale en Europe - graduelle et sans être nommée - mais somme toute bien réelle. Quand on affiche une réduction du déficit public de 40 milliards sur la seule année 2011, que l'on entend le ramener de 8 % de la production de richesse nationale (PIB), aujourd'hui, à 3 % en 2013, on affiche la couleur.
Mieux : quand on met bout à bout la réforme des retraites, le rabotage de plus en plus intensif des niches fiscales, la réduction mécanique des effectifs de fonctionnaires, la diète promise aux ministères, les multiples coups de canif au train de vie de l'État et les nouvelles ponctions annoncées à la Sécurité sociale, on en donne les recettes.
Ainsi, la France finit par tricoter une politique de rigueur qui n'a plus grand-chose à envier à nos grands voisins, sinon le fait d'être assumée. Mais avait-on le choix ? Face aux marchés prêts à dégainer des taux d'intérêt meurtriers pour le moindre élève laxiste de la classe européenne, face aussi aux institutions internationales (G20 en tête) qui battent le rappel général à l'ordre budgétaire, face encore à l'intransigeance rigoriste d'Angela Merkel qui impose le « la » de la discipline allemande en Europe, Nicolas Sarkozy ne pouvait s'offrir une partition en solo, et surtout pas suspecte d'être laxiste.
D'autant moins que la France s'illustre déjà, en Europe, par un endettement public cumulé record, sédimenté depuis trente ans par des gouvernements aussi inconséquents les uns que les autres. On en aurait payé le prix fort, économique - l'étranglement financier - et politique : la marginalisation européenne. Impensable pour un président français qui a de si solides prétentions de leadership.
On peut toutefois nourrir quelques doutes sur le réalisme de ce plan français de retour à une gestion publique équilibrée. Un peu trop subordonné à des mesures de pur symbolisme politique (la fin des chasses présidentielles à Chambord !) sans rentabilité financière évidente. Trop dépendant aussi du bon vouloir de la reprise : la prévision « ambitieuse » d'une croissance de 2,5 % en 2011 relève d'un volontarisme outrancier.
On doit surtout s'interroger sur les deux gros dangers que fait peser le choix d'une rigueur mal dosée. La grande crise des années 1930 nous enseigne que le recours prématuré à une politique de rigueur peut être dangereusement contre-productif, en brisant les reins d'une reprise balbutiante et fragile. Combinée à une perte du pouvoir d'achat déjà avérée un peu partout et à un moral des ménages durablement en berne, une politique budgétaire trop restrictive, ciblée notamment sur les classes moyennes, risque, aujourd'hui, de casser le moteur central de la croissance française: la consommation.
La forte mobilisation contre la réforme des retraites démontre aussi que les prochaines annonces douloureuses qui attendent les Français au front de la protection sociale - assurance maladie et dépendance - pourraient ne pas passer comme lettre à la poste. En tout cas, à défaut d'être, sans doute, suffisante, la condition nécessaire de leur acceptabilité minimale passe par les voies de l'équité, difficiles d'accès. Pas sûr que les efforts symboliques demandés aux ministres soient à la hauteur de l'enjeu.
Et si une partie de la résolution du problème du financement de retraites résidait à l'autre bout de la corde ? C'est-à-dire en fin de parcours, à la faveur, si l'on ose dire, d'une réduction de l'espérance de vie. Et donc de la durée de versement des pensions. Ainsi l'allongement de la vie active et la réduction de la période pensionnée se conjugueraient pour contribuer à la restauration de l'équilibre des caisses de retraite. L'argument est politiquement incorrect, voire cynique. C'est pourquoi personne n'en parle mais rien n'interdit d'y réfléchir quelques instants. Une partie du débat sur la réforme des retraites est inspirée dans tous les pays développés, et singulièrement en France, par l'allongement de l'espérance de vie constaté de manière indiscutable depuis deux générations. Les Français gagnent, grosso modo, un trimestre d'espérance de vie chaque année. Il s'agit bien entendu d'une moyenne qui n'a aucune signification pour chaque individu pris singulièrement. La durée de vie est d'ailleurs un des grands sujets d'inégalité entre les individus et entre catégories sociales : les femmes survivent aux hommes et les cadres survivent aux ouvriers. On évoque là une espérance de vie arithmétique qui ne dit rien sur les conditions d'existence en fin de parcours, avec la perte d'autonomie du grand âge, l'isolement et la dépendance. Quelles seront les perspectives, en termes de conditions d'existence, des personnes contraintes de travailler jusqu'à 65 ou 67 ans ? Les causes de l'accroissement de l'espérance de vie sont assez documentées : amélioration du produit économique, meilleure hygiène, prise en charge sanitaire généralisée, progrès de la médecine et de la pharmacie. Les gains constatés rencontreront à coup sûr une limite. Est-elle prévisible et économiquement évaluable ? Peut-on prédire un renversement de tendance ? Difficile de se risquer sur ce terrain. Une étude anglo-saxonne récemment publiée démontre qu'il y a un lien direct, dans les pays développés, entre dépenses sociales et niveau de santé de la population. Or ces dépenses ne pourront guère s'accroître dans nos pays déjà saturés de charges. On entend aussi quelques grands seniors, détenteurs d'un important pouvoir économique ou social, prétendre à l'exemplarité. Certes, le pouvoir conserve, mais peu en disposent. Autrement dit, plutôt que de se disputer sur un âge couperet, il faudra bien négocier sur des formules de transition permettant aux uns et aux autres de trouver leur compte. La loi le permet d'ailleurs déjà et les employeurs les plus stratèges l'ont compris.
Antoine Latham
Leurs souffrances n'auront pas été inutiles. En pleine polémique sur les affaires qui plombent la classe politique d'une chape délétère, le Parlement vient en effet de s'offrir un rare moment d'unanimité. Cela pour adopter une loi qui doit renforcer la lutte contre les violences conjugales. Ce qui vise principalement les femmes dont une décède tous les deux jours en France sous les coups de son conjoint...
Mais là n'est pas l'originalité de ce énième texte destiné à protéger le sexe dit faible.
Au plan législatif d'abord, il provient d'une proposition cosignée de deux députés, l'une socialiste et l'autre UMP, ce qui est rare.
De plus, il a permis à l'Assemblée et au Sénat, d'ordinaire si jaloux de leurs prérogatives respectives, de passer outre leur amour-propre. À l'appel de quelques élus, la Chambre haute avait en effet modifié l'intitulé du dispositif, de manière à ce qu'il concerne aussi le sexe dit fort. Parole d'hommes battus, ça existe aussi ! Contrariée, la Chambre haute a quand même obtempéré hier pour ne pas retarder la procédure. Ces messieurs persécutés pourront ainsi porter plainte pour échapper au joug de leur compagne, épouse ou concubine... Ce qui, au plan technique, s'ajoute à l'aspect novateur de cette loi. Qui n'est pas des moindres puisqu'elle crée un délit de violence psychologique. Du jamais vu et du lourd pour les magistrats qui devront établir où commence la faute.
Entre l'interdiction de dépenser trop et l'obligation de porter le voile, il y a une marge sur laquelle ils n'ont pas fini de se pencher pour jauger de la gravité du dommage.
Fabienne Keller : « Définir nos valeurs »
Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin et chef de file des centristes de l'UMP au Sénat, explique les enjeux des États généraux des centristes de l'UMP qui se tiennent aujourd'hui à l'Assemblée.
- Qui sera présent aux États généraux des centristes de l'UMP ? - Nous sommes une trentaine de députés et sénateurs de l'UMP * à la sensibilité centriste. Par ailleurs, Jean-Louis Borloo (le ministre du Développement durable et président du Parti Radical) a répondu présent à notre invitation.
Une union de la famille centriste ? - « Trop tôt ! »
Il réfléchit à fédérer la famille centriste et marque son engagement en participant à nos débats. Jean Arthuis, le président de l'Alliance centriste, sera également à notre rencontre, ainsi que Jean-Louis Bourlanges, président de la Fondation du Centre, qui a vocation a être le lieu de réflexion partagée des centristes. - Centristes de l'UMP, MoDem, Nouveau centre, Alliance centriste... : il y a beaucoup de monde au centre en ce moment. Souhaitez-vous une union de la famille centriste ? - Pour l'instant, notre démarche est de refonder nos engagements, de définir nos valeurs et, en tant que centristes de l'UMP, d'arrêter des positions communes, notamment sur les questions du budget et des collectivités locales. La question de nous ouvrir aux autres centristes, de fédérer la famille centriste ou d'avoir un candidat à la présidentielle est un autre sujet. Il est trop tôt pour évoquer cette question aujourd'hui. - Vous vous êtes constitués en « groupe » au sein du parti présidentiel pour peser davantage sur l'UMP par des votes communs sur les textes de loi. Depuis que vous avez défini cette doctrine en décembre dernier, les centristes de l'UMP ont-ils usé de cette « arme » ? - Pas pour l'instant. Nous allons avoir un débat aujourd'hui sur la réforme des collectivités locales, et sur le mode de désignation des futurs conseillers territoriaux, notamment pour savoir s'il y a lieu d'introduire ou pas une dose de proportionnelle dans le scrutin.
« Une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu, avec un taux plus fort »
La semaine dernière, cet article a été retiré du projet de loi suite au vote en commission au Sénat de l'Union centriste et de la gauche **. Nous allons ouvrir le débat pour voir si nous avons, parmi les centristes de l'UMP, une position commune sur ce sujet ou pas. - Quelles sont vos propositions sur la fiscalité ? - Nous allons défendre l'idée d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu, avec un taux plus fort. Nous souhaitons que les revenus les plus élevés contribuent à l'effort budgétaire. - A quelle hauteur ? - Nous n'avons pas fixé pour l'instant de chiffres précis. Nous en sommes aux principes, qu'il faudra affiner dans le cadre du projet de loi de finances de 2011. Mais nous souhaitons que la contribution soit plus significative que ce qui a été décidé pour les retraites.
Propos recueillis par Élodie Bécu
* Les députés alsaciens Émile Blessig, Jean-Louis Christ, Antoine Herth et Frédéric Reiss ainsi que le sénateur et président de la Région Alsace Philippe Richert sont membres des centristes de l'UMP ** mais l'article a de nouveau été rétabli en commission lundi
Tout doit disparaître ! C'est le cri du commerçant à l'ouverture des soldes, et de notre Président au matin de la rigueur. On brade les stocks de robes fantaisie et de fonctionnaires, d'écrans plats et de logements de fonction, pour vite faire rentrer de l'argent frais dans les caisses. Car elles sont vides, les caisses des commerçants et de notre Président, boudées par le consommateur-contribuable qui préfère compter ses euros en attendant la confiance… C'est qu'on se méfie toujours un peu. On se dit que ces offres sont trop alléchantes pour être vraiment honnêtes. Et que ces stocks doivent bien en cacher d'autres : l'Etat vend 10 000 voitures de fonction - mais sur combien de voitures ? s'est interrogé hier le Premier ministre québécois, avec la joviale brutalité d'un trappeur. Il a raison, le Québécois : vous pouvez être sûr que notre Président fourbit déjà sa deuxième démarque.
NUTELLA – Danger, pâte à tartiner !
Le Nutella, nocif pour la santé ? Non pas possible, c'est beaucoup trop bon ! Le parlement européen chercherait pourtant à étiqueter le roi du goûter : "Attention danger, favorise l'obésité", de quoi révolter les gourmands du monde entier
L'Union européenne fait la chasse aux kilos. Il était temps, la moitié des Européens sont déjà en surpoids. Le parlement européen a donc décidé de s'attaquer aux aliments trop riches en gras et en sucre. Et à ce jeu de la nouvelle réglementation de l'étiquetage alimentaire, l'UE s'est attaqué à du lourd, que dis-je à un mythe : le Nutella. Mais que peut-elle bien reprocher à la succulente pâte à tartiner aux noisettes ? De contenir beaucoup trop de sucre et d'huile de palme, révèle le Nouvel Observateur dans son journal papier.
La révolte du chocolat
Les instances européennes aimeraient donc indiquer en rouge vif sur les pots de Nutella : "Attention danger, favorise l'obésité". La société italienne Ferrero, propriétaire de la marque et classée par le Reputation Institute de New York société la plus fiable et populaire du monde, ne pouvait pas se laisser faire. Surtout que son produit fait le bonheur des petits et des grands enfants depuis plus de quarante ans. Quand un de ses joyaux est menacé, c'est même toute l'Italie qui contre-attaque. Le ministre italien chargé des affaires européennes a immédiatement mis en garde Strasbourg contre le risque de "fondamentalisme nutritionnel", rien que ça ! Les consommateurs français risquent également de râler : 100 millions de pots de l'onctueuse pâte ont été vendus en 2008 en France, ce qui fait de l'Hexagone le premier marché mondial. Le Nutella a même été élu marque alimentaire préférée des Français (étude Megabrand 2007), de quoi crier au sacrilège.
Le Nutella pas mieux que la cigarette ?
Bon, admettons que le Nutella soit "un peu" gras et sucré, mais cela justifie-t-il de le défigurer ainsi ? Après tout, comme le précise son slogan : "il en faut de l'énergie pour être un enfant". Après l'autocollant disgracieux sur les pots de Nutella, va-t-on aller jusqu'à remplacer le petit garçon svelte des paquets de Kinder par un enfant en obésité mortelle ? Le Nutella rend peut-être accros certains (grands) marmots gourmands mais de là à comparer sa nocivité à celle du tabac ! Quoique la pâte à tartiner pourrait bien s'avérer dangereuse. La semaine dernière des policiers ont été attaqués à coup de pots de Nutella par des malfaiteurs après un casse dans une boulangerie de Charente-Maritime. Lors de votre prochaine visite à la supérette, vous voilà prévenu.
Damien Bouhours
Article de notre édition de Turin, FERRERO – Un peu de douceur dans un monde de brutes
Marchés : la tension monte à l'approche du « choc » de liquidités
Le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros à un an consenti par la BCE arrive à échéance jeudi. De quoi alimenter la nervosité du marché interbancaire.
La tension monte sur les marchés à mesure que s'approche le « choc » de liquidités du 1er juillet. C'est en effet jeudi qu'arrive à échéance le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros accordé il y a tout juste un an à plus de 1.100 banques commerciales, à un taux fixe de 1%, par la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités monétaires préparent ce rendez-vous depuis des semaines, afin d'éviter que le système financier ne se retrouve ponctuellement en manque de liquidités. Mais la nervosité était encore perceptible sur le marché interbancaire mardi : l'Euribor à 3 mois, considéré comme le principal baromètre du marché interbancaire en euro, est remonté à 0,761%, contre 0,754 %la veille, à un plus haut depuis neuf mois et demi.
La crise de la dette souveraine a réveillé les soupçons entre banques et leur réticence à se prêter entre elles. Certains établissements, notamment dans les pays considérés comme les plus fragiles -l'Espagne, le Portugal, la Grèce ou l'Irlande -ont des difficultés à trouver des liquidités et doivent donc se tourner vers la BCE. D'où l'importance de réussir la transition du 1er juillet. Selon le « Financial Times » de mardi, des banquiers espagnols se sont plaints que ce programme de financement exceptionnel à un an ne soit pas renouvelé. Un membre de la BCE a encore rejeté cette hypothèse.
Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, se veut toutefois rassurant. Il affirme que les banques de la zone euro, « pourront toutes rembourser » les prêts à un an, même s' « il y a quelques banques qui sont en moins bonne situation qui peuvent éventuellement souffrir ». Interrogé sur « Europe 1 », il a ajouté : « nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun problème et que tout cela se passe bien ». Il faut dire que la BCE a balisé le terrain. Demain, une opération spéciale d'octroi de liquidités à six jours sera mise en place par l'institution d'émission. Et une opération de refinancement à trois mois est prévue aujourd'hui pour « fluidifier » le marché. Selon une enquête de Reuters, la BCE devrait allouer 210 milliards d'euros aux banques lors de cette adjudication, les estimations des 27 professionnels du marché monétaire interrogés s'échelonnant de… 12 à 400 milliards d'euros. « Compte tenu de ces deux opérations exceptionnelles, le risque de voir le système bancaire européen dans son ensemble manquer de liquidité est nul. Mais leur déroulement n'en est pas moins important, car on sait que toutes les banques européennes ne sont pas dans la même situation de liquidité », rappelle Bruno Cavalier, chez Oddo Securities.
Indicateur des tensions
Une fois passée la date butoir du 1er juillet, le surplus de liquidités dans le système financier devrait donc se résorber. Mais jusqu'à quel point ? Le niveau sera un bon indicateur du degré de tension qui reste dans les circuits monétaires. Les professionnels interrogés par Reuters estiment le montant de liquidités excédentaires qui restera disponible à 150 milliards d'euros -c'est l'estimation médiane, au lieu de 300 milliards environ aujourd'hui. Cette normalisation progressive devrait donc conduire à une chute des montants déposés au jour le jour à la BCE et à un déblocage de l'Eonia, le taux interbancaire au jour le jour, susceptible de remonter vers le principal taux directeur (1 %), alors qu'il évolue actuellement à 0,326 %. « Des tensions pourraient être observées sur la partie courte de la courbe des taux interbancaires, avant que le marché ne se stabilise à un point d'équilibre », confirment les économistes de Crédit Agricole. Selon l'enquête Reuters, le taux Euribor trois mois devrait atteindre 0,80% d'ici un mois, et 0,90% dans trois mois.
Ces tensions se répercutent également sur le marché obligataire, où les écarts de rendements entre les emprunts d'Etat émis par les pays périphériques de la zone euro et les titres allemands de référence se creusent. « Le retour sur le marché des collatéraux (les titres que les emprunteurs apportent en garantie à la BCE, NDLR) mobilisés par les banques à cette occasion pourrait accentuer les tensions sur les taux longs des pays d'Europe du Sud, d'autant que la BCE a ralenti le rythme de ses interventions sur le marché secondaire de la dette souveraine », poursuivent les économistes de Crédit Agricole. L'institution avait lancé en mai ce programme exceptionnel d'achats d'obligations publiques. La semaine dernière, elle n'a racheté « que » 4 milliards d'euros de titres de dette publique.
mardi 29 juin 2010
La malédiction de Barack Obama
C'est une véritable malédiction. Chaque fois que le Congrès américain s'apprête à se prononcer sur une réforme cruciale, un sénateur démocrate casse sa pipe, mettant en péril le vote du projet de loi qui se joue toujours à un tout petit nombre de voix. Il y a quelques mois, le sénateur Ted Kennedy s'éteignait au moment même où se décidait le sort de la grande réforme de la santé. Lundi, c'est le sénateur de Virginie-Occidentale, Robert Byrd, qui est mort à 92 ans, alors que le Congrès était sur le point de voter une autre réforme importante, celle de Wall Street.
La santé de Byrd, qui en était à son neuvième mandat, était chancelante depuis longtemps, mais sa mort tombe particulièrement mal. Après des mois de négociations intenses, la Chambre des représentants et le Sénat devaient approuver, cette semaine, une refonte du système financier censée éviter une nouvelle crise.
Le président Obama, dans une conférence de presse avant le G20, la semaine dernière, a estimé que les mesures proposées étaient "les plus draconiennes depuis celles crées après la Grande Dépression". Le texte prévoit un renforcement de la surveillance et de l'encadrement des banques. Il octroie davantage de pouvoirs aux régulateurs fédéraux en créant, par exemple, une agence de protection des consommateurs contre les abus des compagnies de cartes de crédit notamment, un organisme pour surveiller le système financier et anticiper les crises, et il impose plus de réglementations aux banques en matière de trading de produits dérivés...
Des tractations en coulisse
La disparition de Robert Byrd, doyen du Sénat, ne devrait pas faire capoter la réforme, mais risque de retarder son passage. Les démocrates sont en effet coincés. Depuis la mort de Ted Kennedy, l'an dernier, ils n'ont plus la fameuse majorité de 60 voix au Sénat qui empêche les républicains de faire de l'obstruction systématique. Sans la voix de Byrd, le Sénat compte 58 démocrates et indépendants. Mais deux sénateurs démocrates, Maria Cantwell et Russ Feingold, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils voteraient contre la réforme qu'ils jugent trop laxiste. Pour que le texte ait une chance de passer, il a été, en effet, expurgé de nombre de provisions jugées trop radicales et laisse beaucoup de liberté aux banques. Il ne leur interdit pas, par exemple, le trading de produits dérivés qui ont causé la crise actuelle.
On est donc reparti pour de frénétiques tractations en coulisse. Si les démocrates arrivent à convaincre Cantwell et Feingold de voter pour la réforme, le parti n'aura plus besoin que de deux républicains pour soutenir le projet, ce qui ne semble pas impossible puisqu'au moins trois républicains semblent y être favorables. Dans le cas contraire, ils auront besoin du soutien de quatre républicains, ce qui va demander probablement de nouvelles concessions. À moins que le successeur de Robert Byrd ne soit nommé rapidement. Selon la loi, c'est au gouverneur de l'État, un démocrate, de désigner le remplaçant sans avoir à organiser d'élection. Mais la loi n'impose pas de calendrier. Or le temps presse. Les vacances parlementaires commencent à la fin de la semaine.
Le président du groupe suisse Swatch est mort
Le président du groupe suisse Swatch, Nicolas Hayek, est mort lundi 28 juin d'un arrêt cardiaque dans les bureaux de l'entreprise qu'il avait hissée au rang de numéro un mondial de l'horlogerie.
"Nicolas G. Hayek, président et administrateur délégué du conseil d'administration du Swatch Group, est décédé aujourd'hui, de manière inattendue, d'un arrêt du cœur alors qu'il travaillait au sein de son entreprise affectionnée", explique le groupe dans un communiqué.
Ce natif de Beyrouth, âgé de 82 ans, était une figure emblématique du monde de l'horlogerie suisse et un des dirigeants helvétiques les plus connus et appréciés au monde. Il était à la tête d'un empire regroupant les marques de luxe Omega, Breguet, Tissot et Blancpain mais aussi des montres plus entrée de gamme, qui disposait de capitaux propres à hauteur de 6 milliards de francs suisses.
UN GROUPE PEU AFFECTÉ PAR LA CRISE
Le groupe, qui reste discret sur les circonstances du décès, souligne les "immenses services dans le sauvetage de l'industrie horlogère suisse" qu'a rendus M. Hayek, rappelant qu'il avait également largement contribué "à la création et au développement de Swatch Group". Il "a su, avec Swatch Group, concrétiser sa vision d'une entreprise horlogère puissante, créatrice importante de valeur d'origine suisse et de l'établir de manière durable. Il est considéré à juste titre comme un entrepreneur pionnier de ce pays", souligne le communiqué.
Le groupe assure que M. Hayek avait su "garantir également, par des décisions personnelles, que ses idées et ses conceptions subsistent, et que la continuité, aussi bien au niveau de l'actionnariat que du conseil d'administration et de la direction générale, soient assurées". Ce dirigeant emblématique, président du groupe depuis 2006, était toujours très actif dans l'entreprise où son fils, Nick, a pris les fonctions de directeur général en 2003.
Dans son dernier discours prononcé à l'occasion de l'assemblée générale du groupe, M. Hayek avait annoncé que 2010 serait marqué par un nouvel exercice "record", signe de vitalité de l'horloger suisse qui a surmonté la crise financière sans trop de dégâts. "Les quatre premiers mois, janvier à avril 2010, montrent une croissance et un résultat opérationnel forts, des records de ventes presque chaque mois et en conséquence des records des résultats opérationnels", avait précisé M. Hayek.
Réunis lundi 28 juin après-midi, les deux conseils de surveillance du Monde ont voté à la majorité l'entrée en négociation exclusive, et pour trois mois, avec le trio d'investisseurs composé de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse.
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Cette décision marque une étape décisive dans l'histoire du Monde – le journal et le groupe de presse – et dans le processus de recapitalisation engagé depuis plusieurs mois. Un processus qui se traduira par la prise de contrôle d'un nouvel actionnaire majoritaire, la société des rédacteurs et l'ensemble des sociétés de journalistes et de personnels étant destinés à devenir minoritaires.
Le vote favorable des conseils de surveillance permet ainsi dès aujourd'hui de poursuivre les discussions avec les candidats retenus, sans risque de tensions sur la trésorerie: les investisseurs se sont en effet engagés à mettre très rapidement à la disposition de notre groupe un prêt à hauteur de 10 millions d'euros.
Avant toute chose, il convient de saluer le geste particulièrement élégant de Claude Perdriel, qui, allié avec le groupe espagnol Prisa et l'opérateur Orange, avait construit pour Le Monde une offre à la mesure de son attachement pour notre maison. Si cette candidature n'a finalement pas été choisie, chacun a pu mesurer le sens aigu des intérêts de notre groupe démontré par le fondateur du Nouvel Observateur.
Après avoir annoncé son retrait, Claude Perdriel a apporté son vote au trio Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, avant de prendre congé de notre conseil. Qu'il trouve à travers ces quelques lignes l'expression de notre reconnaissance pour ce qu'il a apporté au Monde, sans que jamais son esprit d'indépendance soit pris en défaut.
La période qui s'ouvre sera déterminante pour notre avenir. Si le projet présenté par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse a reçu les plus larges suffrages des salariés (au quotidien, dans les magazines, au Monde interactif) et de la Société des lecteurs, c'est qu'il a nourri l'espoir de voir notre groupe assainir ses finances tout en se donnant les moyens de se développer dans le respect de son identité et de ses valeurs.
Les semaines qui viennent seront mises à profit pour entrer de plain-pied dans la négociation avec nos nouveaux interlocuteurs, de manière la plus constructive et attentive qui soit, afin de transformer les promesses en engagements précis.
C'est seulement au terme de ces discussions approfondies que nos conseils de surveillance finaliseront les projets d'accord conclus, après l'indispensable consultation des organes représentatifs du personnel.
Au moment où le journalisme vit une profonde mutation, Le Monde ne peut que se réjouir de voir des investisseurs venir lui prêter main-forte afin de réinventer ensemble un modèle éditorial et économique placé sous le double signe de l'indépendance et de l'équilibre financier. Renouveler nos offres et nos contenus en écho avec notre époque, être rentables: notre pérennité est à ce prix.
On n'est jamais assez protégé contre les malheurs du monde. C'est la conviction d'une honorable députée française, Madame Marland-Militello, qui vient de proposer une loi contre un danger dont l'urgence n'échappera à personne : la zoophilie. Certes, la loi punit déjà l'amour des animaux, quand il vire de la vertu au vice. Mais elle ne prévoit rien contre la diffusion des images de cet amour, que notre députée voit proliférer sur Internet. La future loi Marland-Militello comblerait donc cet intolérable vide juridique. Elle permettrait notamment d'imposer aux zoophiles une interdiction de détenir un animal, forme brutale mais judicieuse et sans doute salutaire pour la gent animale d'abstinence forcée. On peut également supposer que cette loi s'appliquera à ceux qui se livrent à des mœurs contre-nature sur les diptères - et là, notre honorable députée peut tout craindre de sa propre loi.
Tout va décidément très vite, en politique. Hier encore, Eric Woerth était un ministre-modèle, sérieux et compétent, le réformateur des retraites, l'homme qui monte vers Matignon. Aujourd'hui, il est au bord de la démission, pris dans la tourmente d'une affaire qui rebondit d'heure en heure, de révélations en démentis… Un vrai roman, cette affaire, tissé de haines familiales, de fortunes colossales et de complots politiques. Du Balzac à l'ère numérique, splendeurs et misères des contribuables mondialisés. L'avenir dira si le ministre a fauté. Pour l'instant il se défend, avec sa tête d'honnête homme plongé dans un bain d'argent dont il n'a rien vu ni rien su. Et il pourfend bien sûr l'opposition, comme s'il ne savait pas qu'en politique, les corbeaux s'envolent toujours de votre propre camp. Demain, Eric Woerth sera politiquement mort ou de nouveau promis à Matignon. Sacré métier.
Nicolas Sarkozy aime les signes d'amitié. Hier, il a écrit au Premier ministre. Certes, il a souvent l'occasion de le rencontrer, mais il y a des choses qu'on dit mieux en prenant sa plume. C'est plus intime. Enfin, en principe. Parce qu'aujourd'hui tout se sait immédiatement. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé avec ce courrier. À peine le destinataire avait-il réceptionné les trois pages que leur contenu a été dévoilé. Et il n'y est pas question du temps qu'il fait ou de la démission d'Escalettes. Non, la lettre à François Fillon est super sérieuse. Elle porte sur "le train de vie de l'État". On voit tout de suite le genre. Montesquieu avait, jadis, livré par ce biais ses réflexions persanes et il ne s'était pas trop mal débrouillé. Mais revenons à l'hôte de Matignon. Qu'a-t-il appris en parcourant le pli élyséen ? Eh bien que ça commençait à bien faire. Ces tonnes de pognon public fichu en l'air. Ces profiteurs sans vergogne qui piochent dans l'argent des contribuables. À partir de dorénavant, fini de rigoler. Non seulement la garden-party du 14-Juillet passe à la trappe mais, d'ici 2013, on va supprimer 10 000 véhicules de fonction et 7000 logements du même tonneau. Et ce n'est pas tout. Sous menace de sanctions, les frais privés des ministres devront être payés "sur leurs deniers personnels". Ah ! bon, ça n'était donc pas le cas ? Merci de l'aveu. Et, last but not least, les chasses présidentielles seront "remplacées par de simples battues de régulation". On n'est pas certain de voir la différence, mais la formule fait mouche. Reste une question qu'a dû se poser le Premier ministre. Pourquoi il s'énerve comme ça, le Président ? Oh ! ce n'est pas à cause de l'affaire Woerth. Ni à cause des Blanc, Joyandet, Boutin et compagnie. Aucun d'entre eux n'a quelque chose à se reprocher. C'est la presse qui a tout inventé. Non, si Nicolas Sarkozy a recours aux grands moyens en préconisant soudain les petits, c'est à cause de la crise. Il vient d'en prendre connaissance.
Y'a une lettre qui a dû se perdre.
Copé veut «sortir de la logique des 35 heures»
Le président de Génération France a lancé lundi ses propositions pour «travailler plus en travaillant mieux».
En 2007, le «travailler plus pour gagner plus» avait fait la fortune électorale du candidat Sarkozy. Crise oblige, il devra trouver autre chose s'il se représente en 2012. Convaincu que le président sortant a «naturellement» vocation à briguer un second mandat, et déterminé à jouer un rôle clef dans sa campagne, Jean-François Copé lui a proposé lundi un nouveau slogan: «Travailler plus en travaillant mieux.»
C'est dans le cadre d'un forum de son club, Génération France, que le patron des députés UMP a versé cette contribution au futur débat présidentiel. Il s'était déjà livré à cet exercice en avril, sous l'intitulé: «Dette et déficits publics: on ne peut plus continuer comme ça!» Il s'est d'ailleurs félicité lundi que Nicolas Sarkozy n'ait pas attendu 2012 pour reprendre à son compte certaines de ses idées, comme le coup de rabot sur les niches fiscales et sur les budgets des ministères.
Les propositions de ce deuxième forum vont-elles soulever le même enthousiasme à l'Élysée? Copé a introduit la soirée en affirmant: «Travailler moins, c'est impossible. Travailler plus, c'est inévitable». Conclusion logique, selon lui: «Travailler mieux, c'est indispensable!» Pour y parvenir, il suggère de «changer notre rapport au travail», en faisant par exemple dépendre une partie des primes des cadres du jugement que les «encadrés» portent sur eux. Cette pratique, dite «évaluation à 360°», existe déjà dans certaines entreprises françaises et est courante aux États-Unis.
Pour Copé, la pénibilité doit également être abordée dans le cadre du réexamen du «rapport au travail», et non pas «compensée à la fin de la vie professionnelle» à la faveur de la réforme des retraites. Son approche diverge sur ce point de celle du gouvernement, qui a intégré la pénibilité dans ses négociations sur les retraites avec les syndicats.
Mais c'est sur la durée du travail que le décalage entre les propositions de Génération France et la position de l'exécutif est le plus flagrant. Jean-François Copé a affirmé lundi vouloir «sortir de la logique des 35 heures». Selon lui, en se contentant en 2007 de défiscaliser les heures supplémentaires, le gouvernement a infligé une «double peine» au pays: «L'État paie pour que les Français travaillent moins et en même temps pour qu'ils travaillent plus», « les allégements de charges pour compenser les 35 heures, plus les exonérations liées aux heures supplémentaires coûtant entre 15 et 20 milliards par an».
Pour sortir de ce système «perdant-perdant», il souhaite qu'un «relèvement progressif» de la durée du travail soit «négocié par les partenaires sociaux» au niveau des branches et des entreprises dans le privé. Dans le public, il faudrait, selon lui, «repasser progressivement à 39 heures». «Si les partenaires sociaux refusent de se saisir de la question, ajoute-t-il, il faudra que l'État prenne ses responsabilités et augmente progressivement la durée du travail». Avant d'aborder cette question, Copé préconise de s'attaquer au coût du travail en basculant «une partie des cotisations salariales et patronales sur la CSG», la CSG étant fusionnée avec l'impôt sur le revenu pour que «chacun participe à la solidarité à la hauteur de ses revenus». Faire «payer tout le monde et pas seulement ceux qui bossent», puis demander à «ceux qui bossent» de travailler davantage? Il n'est pas sûr que Nicolas Sarkozy soit preneur d'un programme aussi ambitieux.
Un homme politique, à qui je souhaitais bon courage, me faisait récemment cette réponse : « Ce n'est pas le courage qui manque, mais le temps ! » On peut le comprendre. Mille sollicitations, mille obligations à honorer, un emploi du temps surchargé : comme beaucoup d'autres, il n'a pas une minute à perdre. Et comme le nombre des minutes dans une journée n'est guère compressible, la formule consiste à rendre plus dense le contenu de chacune d'elles par une accélération de la vitesse d'exécution.
Hartmut Rosa, qui consacre un ouvrage savant (1) à ce phénomène, rapporte des constatations très intéressantes. On savait, par exemple, que le débit de paroles à la radio et à la télévision avait augmenté ; on découvre que cela concerne aussi les hommes politiques dont la vitesse du discours a doublé en cinquante ans. C'est le rythme de la vie qui s'emballe, sur un mode à la fois plus concentré et plus haché. De trente secondes en 1971, la durée des spots publicitaires est passée à cinq secondes, la succession des images augmentant, là comme dans les films, de manière considérable, un phénomène aggravé par le zapping pratiqué en moyenne toutes les 2,7 secondes. D'où la « speedomanie » ambiante.
Vive le speed reading (lecture accélérée et souvent de plusieurs textes de front), le speed dating (recherche de partenaires dans des rencontres dont le temps est minuté) ! La possibilité est même offerte, aux États-Unis, de rendre visite aux défunts et de leur laisser un mot sans quitter le siège de sa voiture ! Et, comble de la vitesse, dans les restaurants, le quick et le fast ne l'étant plus suffisamment, un établissement japonais a inventé la formule du repas payé au temps passé. Règle du jeu : engloutir le maximum de nourriture dans le minimum de temps. On n'ose imaginer le spectacle !
Bien entendu, l'économie n'échappe pas à l'accélération : celle des transactions financières qui peuvent se jouer au centième de seconde ; celle du rythme de changement des dirigeants dans les entreprises (tous les six ans au lieu de huit ans en 2000). Cause : des résultats désormais appréciés trimestriellement, ce qui les maintient sur un siège constamment éjectable.
Le plus grave est que cette frénésie de vitesse a colonisé le temps libre. Au point que, là aussi, domine le sentiment de ne pouvoir s'arrêter de courir sur un tapis roulant ensorcelé. Conséquence : ce temps qui devrait servir à se refaire, à se recentrer, se recueillir, se trouve aspiré et déchiqueté par une tornade d'activités, souvent creuses et onéreuses.
À l'heure où la retraite est en débat, formulons un voeu : celui de voir un grand nombre de retraités cesser de se déclarer « surmenés ». Comme s'il y avait scrupule à s'arracher à l'emprise du travail, à entrer dans un tempo associant lenteur, attention, admiration : trois piliers d'une nouvelle sagesse dont nous avons tant besoin. Les seniors pourraient contribuer décisivement au freinage d'urgence qui s'impose, à la constitution d'« oasis de décélération » où les activités retrouveraient leur place, selon leur juste importance et leur potentiel d'humanité. Ils seraient alors, à leur manière, des prophètes.
(1) Accélération. Une critique sociale du temps (La Découverte). Voir aussi Jean-Louis Servan-Schreiber, Trop vite, Albin Michel.
C'est juré-craché, la « rigueur », ce mot indécent, ne figure pas dans le vocabulaire du gouvernement ! Et, la main sur le coeur, les impôts n'augmenteront pas. Il faudra seulement consentir à un « effort financier » ! Car pour tenir ses engagements européens brutalement réveillés par la crise de l'euro, la France va réduire son déficit public en le ramenant de 8% du PIB cette année à 3% en 2013. Ou, plus prosaïquement, le pays doit trouver 100 milliards d'euros en trois ans... Depuis quelques semaines, les ministres se succèdent, la langue embarrassée dans les circonvolutions, pour expliquer cet « effort » exigé des Français. En ajoutant un peu de baume dans la mesure où l'Etat donnerait l'exemple en réduisant ses frais de fonctionnement dont les multiples frais de prestige, en taillant encore dans la fonction publique, ou en se désengageant ici et là. A voir ! Et si c'est vrai, il faut espérer que de nouvelles charges ne seront pas transférées aux collectivités territoriales... également invitées à sabrer dans leurs budgets « petits fours » et voitures de service. Mais pas de poudre aux yeux ! C'est le citoyen qui paiera le plus gros de la facture. Par les coupes sociales. Par les nouvelles conditions liées aux retraites. Par la chasse aux « niches fiscales » qui ne concerne pas seulement les contribuables assujettis à l'impôt sur le revenu (un Français sur deux). Coûtant bien plus que ne rapporte cet impôt sur le revenu (49 milliards), ces quelque 500 « niches » grèveraient les recettes publiques de 75 milliards . Officiellement, il est question d'en supprimer certaines et de « raboter » les autres à hauteur de 10% pour un bénéfice escompté de 10 milliards sur deux ans. Cet « effort » sera à fournir par tous les contribuables directs et indirects (par la TVA), entreprises comprises. Il se traduira par un nouveau prélèvement très inégalement réparti sur un grand nombre de petites « niches » (l'abattement lié aux frais d'« emploi à domicile », par exemple pour la garde des enfants)... et quelques véritables « immeubles » par la taille : la TVA à 5,5% dans la restauration, la TVA réduite pour les travaux dans les logements, la prime pour l'emploi, les avantages liés à l'assurance-vie, aux économies d'énergie, aux investissements locatifs, etc... Même en admettant, dans une hypothèse haute, que l'« opération niches », liée à d'autres « petites » recettes, rapportera 20 milliards en trois ans, manqueront toujours 80 milliards pour atteindre l'objectif des 100 milliards de réduction des déficits. Ou environ 27 milliards d'économies budgétaires par an. Qui est assez naïf pour croire que l'Etat sera parcimonieux à ce point ? Il fera comme d'habitude, en puisant dans chaque porte-monnaie. Le débat sur les niches fiscales n'est que l'arbre qui cache la forêt. Celle des mauvaises surprises...
Yves Calvi rejoint la matinale de RTL
Le journaliste Yves Calvi va rejoindre la matinale de RTL à partir du 23 août pour une interview de cinq à six minutes d'une personnalité-clé de la journée, a annoncé RTL lundi 28 juin. Son émission, "L'homme du jour", se déroulera du lundi au vendredi à 8 h 15.
Auparavant, cette case de la grille de RTL était occupée par des reportages. Yves Calvi a débuté sa carrière à Radio France Internationale (RFI) en 1986, avant de rejoindre France Info en 1987. De 1990 à 1992, il participe à la création et au lancement de Télé Lyon métropole (TLM), puis devient présentateur à RMC en 1994 et à LCI (1994-1996). Ensuite, il rejoint pour près de dix ans Europe 1, dans un magazine matinal.
Depuis 2001, il anime tous les jours "C dans l'air" sur France 5, une émission de décryptage de l'actualité, ainsi que l'émission politique "Mots croisés" sur France 2, depuis 2005.
Sauver l’Espagne ? 10 fois plus cher que la Grèce
“Une faillite de l’Espagne provoquerait la chute de l’euro et probablement celle de l’Union européenne”, a commenté l’ancien président du gouvernement espagnol, José María Aznar, lors de son passage à Paris le 2 juin, au Center of Political and Foreign Affairs. Alors que l’UE a mobilisé 80 milliards d’euros pour venir en aide à la Grèce, des économistes estiment qu’il en faudrait 10 fois plus en cas de défaillance de l’Espagne, soit 800 milliards d’euros.
Il faut dire que la situation économique de l’Espagne est particulièrement inquiétante. Fin 2009, le déficit budgétaire atteignait 11,2% du PIB, le troisième plus élevé de l’UE ! Pour inverser cette tendance, le gouvernement de M. Zapatero, fortement fragilisé, s’est engagé à le réduire à 3% du PIB en 2013. Pour atteindre cet objectif, des mesures d’austérité ont été adoptées de justesse par le Parlement. Celles-ci prévoient d’économiser 15 milliards d’euros en 2010 et en 2011, mais avec une grogne sociale en perspective. Ainsi, les salaires des fonctionnaires vont baisser de 5% cette année et seront gelés l’an prochain, une taxe sur les plus riches est en préparation et le “chèque bébé” de 2 500 euros va être supprimé.
Néanmoins, la rigueur n’est pas forcément salvatrice. Le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 1,3% en 2011 et à 2,5% en 2012 (contre 1,8 et 2,9%). Pour 2010, le PIB devrait reculer de 0,3%. Cette annonce n’a pas tardé à avoir des répercussions sur l’Espagne. En effet, quelques heures plus tard (le 28 mai vers 19 heures), Fitch a dégradé sa note financière, à AA+, contre AAA précédemment.
Conséquence : l’écart de rendement des obligations souveraines espagnoles se creuse par rapport au Bund allemand, alourdissant encore plus les finances du pays. Or près de 32 milliards d’euros de dette publique arrivent à échéance au mois de juillet…
Chômage et endettement privé inquiétants
Malgré la plus forte baisse mensuelle du taux de chômage au mois de mai (1,8%) depuis cinq ans, le nombre de sans-emploi reste très élevé. En effet, avec 4,06 millions de chômeurs, soit 19,7% de la population active, l’Espagne détient le record de la zone euro. Les autorités prévoient un chômage supérieur à 19% cette année, de mauvais augure pour la consommation et le moral des ménages, qui a dégringolé en mai. Pour enrayer cette spirale, une réforme du marché du travail doit être entreprise, car un fossé sépare les CDI, ultra-protégés, et les CDD, précaires. Le gouvernement souhaite agir d’ici le 16 juin sur ce dossier, avec ou sans l’accord des syndicats. Des grèves et des manifestations sont d’ores et déjà programmées pour protester contre cette réforme.
Par ailleurs, d’après le chef des députés socialistes, José Antonio Alonso, l’endettement privé (banques, entreprises, ménages) représenterait 178% du PIB. “Le fort endettement des entreprises et des ménages est concentré dans le secteur du logement”, insiste l’OCDE. Un tel niveau est dangereux pour la croissance, surtout avec un chômage qui devrait rester élevé dans les années à venir (16% estimés en 2013).
Les banques plombent la Bourse
Avec l’avènement de la crise économique, l’Espagne a été confrontée à une explosion de la bulle immobilière, qui s’est formée dans les années 2000. Durant cette période, les banques ont prêté tous azimuts, mais, avec la chute des prix de la pierre, les créances douteuses se sont accumulées dans les bilans des banques. Le FMI a récemment recommandé une consolidation du secteur bancaire, surtout pour les caisses d’épargne régionales. Celles-ci sont très exposées au marché immobilier. C’est pourquoi la Banque d’Espagne les incite à fusionner, afin de les rendre plus solides. La deuxième banque régionale du pays, Caja Madrid, serait sur le point de demander une aide publique de 2,5 à 3 milliards d’euros. S&P l’a d’ailleurs placée sous surveillance négative, estimant que sa rentabilité allait diminuer, en raison de fortes provisions pour créances douteuses. Avec un secteur bancaire fragilisé, un fort taux de chômage et un endettement important, la Bourse a été particulièrement pénalisée.
En effet, l’indice phare de la Bourse de Madrid, l’Ibex 35, a dévissé de près de 24% depuis le 15 avril. Les valeurs bancaires ont souffert de la défiance des investisseurs.
lundi 28 juin 2010
La Hadopi est "techniquement prête"
La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) est "techniquement et juridiquement prête", mais n'enverra pas ses premiers e-mails d'avertissement tout de suite, a affirmé la Haute Autorité lors d'une conférence de presse, lundi.
La Hadopi ne sanctionne pas le téléchargement illégal en tant que tel, mais un "défaut de sécurisation de ligne Internet", créé par la loi Dadvsi en 2006 et reprécisé par un décret publié samedi 26 juin, qui crée une "contravention de négligence caractérisée protégeant la propriété littéraire et artistique sur Internet."
En substance, l'internaute dont l'adresse est repérée par les agents assermentés des ayants droit recevra d'abord un avertissement par e-mail, puis par lettre recommandée, lui demandant de mieux protéger son accès à Internet. "C'est comme si vous étiez le locataire d'un garage", explique Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la commisson de la protection des droits de la Hadopi. "Si on trouve des sacs à main contrefaits dans votre garage, on vous demandera d'installer un cadenas sur la porte. Si vous ne le faites pas, vous serez responsable : vous ne serez pas considéré comme un receleur ou un contrefacteur, mais vous pourrez être sanctionné pour ne pas avoir sécurisé votre garage."
Si l'internaute ne "sécurise" pas son accès à Internet - en installant un logiciel de protection ou en prenant toute autre mesure dont il pourra faire part à la Hadopi - à la troisième constatation, son dossier peut être transmis au parquet, qui pourra le sanctionner en coupant son accès à Internet, ou en lui infligeant une amende et des dommages et intérêts, voire une peine de prison. Le décret précisant la manière dont s'opérera le transfert au parquet n'a pas encore été publié, mais la Hadopi juge qu'il n'est pas indispensable au démarrage de ses activités, puisqu'il ne s'agit que de l'étape finale du processus de "riposte graduée". Un processus "subtil" - pour la Haute Autorité, "flou" - pour ses adversaires.
OPÉRATIONNELLE MAIS PAS LANCÉE
La Haute Autorité assure par ailleurs qu'elle sera "extrêmement vigilante" sur les dossiers qui parviendront à la troisième et dernière étape du processus. "La commission de la protection des droits transmettra au parquet que lorsqu'elle aura la certitude que l'abonné est bien l'auteur", martèle Mireille Imbert-Quaretta, qui se refuse cependant à détailler les éléments qui seront pris en compte par la commission pour établir cette certitude, faute de cas concrets encore examinés. "La Hadopi est tout le contraire d'un radar automatique", juge-t-elle.
La Haute Autorité automatisera cependant une partie de son traitement. L'envoi des e-mails et des lettres recommandées sera automatisé, en fonction de critères que définira la Hadopi, mais tous les signalements des ayants droit ne seront pas automatiquement suivis d'effet. Ces derniers ont annoncé qu'ils pourraient envoyer jusqu'à 50 000 signalements par an, mais "on ne va pas suivre la politique des ayants droit", estime Mme Imbert-Quaretta. "Nous déciderons de poursuivre ou de ne pas poursuivre en fonction de nos propres critères."
Pourtant, si le collège de la Haute Autorité assure que juridiquement et techniquement, tout est prêt, elle se refuse à donner une date pour les premiers envois d'e-mails d'avertissement. Officiellement, c'est parce que la Commission de protection des droits "est décidée à montrer une extrême rigueur dans le traitement des données personnelles", et souhaite s'assurer que ces données "seront effacées du système dans le délai prévu", et qu'il n'y aura pas de fuites de ces données. La Hadopi aura en effet accès à des données privées étendues, comme la liste précise des fichiers téléchargés et l'adresse IP correspondante. Sur ce plan, "la commission veut des certitudes". Si la Haute Autorité est techniquement prête, il semble qu'il lui reste toutefois quelques incertitudes.
Damien Leloup
Fillon appelle les musulmans de France à rejeter l'extrémisme
François Fillon a appelé lundi les musulmans de France à prendre leurs distances avec l'extrémisme, une semaine avant le début de l'examen du projet de loi sur l'interdiction du voile intégral. Le Premier ministre a inauguré une mosquée à Argenteuil, dans la banlieue parisienne, une première pour un dirigeant de ce niveau sous la Ve République. Un geste considéré par l'opposition socialiste comme une manière de réparer la "faute" du débat sur l'identité nationale. Dans un discours devant la communauté musulmane, le Premier ministre a qualifié le port de la burqa de "caricature" de l'islam, invitant à faire "gagner l'intelligence contre l'obscurantisme".
"Il ne faut pas s'y tromper : en renvoyant une image sombre et sectaire, les personnes qui dissimulent leur visage au prétexte de leur foi sont consciemment ou non les opposantes à l'islam de France que vous avez contribué à construire", a dit François Fillon à propos du port du voile intégral. "L'islam de France, l'islam que vous vivez au quotidien n'a rien à voir avec cette caricature qui abaisse les lumières de votre foi", a-t-il ajouté. "Il n'a rien à voir avec cet extrémisme qui méprise votre adhésion pleine et entière au principe laïc et républicain de la France, et c'est pour cela que vous devez vous dresser au premier rang contre ce détournement du message religieux."
"C'est à vous les premiers de faire gagner l'intelligence contre l'obscurantisme, de faire gagner la tolérance contre l'intolérance", a ajouté le Premier ministre, dont le discours a été salué par des applaudissements et des youyous, le long cri de joie que poussent les femmes au Moyen-Orient et au Maghreb.
Discriminations
Dans le projet de loi qui sera discuté au Parlement à partir du 6 juillet, le gouvernement propose d'interdire la dissimulation du visage dans l'espace public, assortie d'une période de "pédagogie et de communication de six mois". "Le constat est unanime : cette pratique minoritaire qui bafoue les règles fondamentales du vivre ensemble et qui heurte nos concitoyens correspond à un comportement radical qui ne reflète pas la réalité de l'islam", a dit François Fillon à Argenteuil. "Il s'agit pour le gouvernement de rappeler les règles fondamentales de la vie en société", a-t-il poursuivi. Le Premier ministre s'est dit conscient des discriminations dont sont victimes les musulmans de France.
L'an dernier, "30 % des faits de violence raciste, des menaces dans la très grande majorité des cas, ont visé des personnes de confession musulmane", a-t-il rappelé. "Six lieux de culte musulman ont été victimes d'actes de malveillance et au début de cette année, nous avons été émus par des profanations de tombes musulmanes et de mosquées". Le maire socialiste d'Argenteuil, Philippe Doucet, a dit voir dans l'inauguration de la mosquée par le Premier ministre une manière de "rattraper la faute qu'a été le débat sur l'identité nationale". "Ils (les membres du gouvernement, NDLR) ont bien vu que, là, ils avaient fait une faute politique, ils vont entrer dans le débat sur la burqa, donc il fallait qu'ils puissent trouver le moyen de rattraper cette faute politique", a-t-il dit sur LCI.
Philippe Doucet a, par ailleurs, jugé "extrêmement dommageable" l'absence de Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur et des Cultes, à l'inauguration de la mosquée. Sa présence avait été initialement annoncée (Élisabeth Pineau avec Benoît Tessier, édité par Sophie Louet)
NANTES - L'automobiliste voilée se dit victime d'un "délit de sale gueule"
L'automobiliste verbalisée pour avoir conduit voilée début avril à Nantes a été victime d'un "délit de sale gueule" du policier qui l'a contrôlée, a dit lundi son avocat lors de l'audience devant le tribunal de police. Sandrine Mouleres est l'une des quatre compagnes de Liès Hebbadj, ce commerçant musulman de Rezé (Loire-Atlantique) mis en examen le 9 juin pour "fraudes aux prestations sociales"", "escroqueries", "travail dissimulé" et "aide au séjour irrégulier d'étrangers".
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui accusait ce père de quinze enfants de "polygamie", avait réclamé la déchéance de sa nationalité française après la médiatisation de la contravention de 22 euros pour conduite avec niqab infligée à celle que Liès Hebbadj qualifie de "maîtresse". Celle-ci devrait être mise en examen d'ici la fin de la semaine, dans le cadre de l'enquête sur les fraudes aux prestations sociales. "Rien, dans le Code de la route, n'interdit le port du voile au volant", a plaidé lundi Jean-Michel Pollono, qui a demandé au tribunal de police d'annuler la procédure. "Pour moi, il y a délit de sale gueule." "Le niqab n'est pas pire que le casque des pilotes de Formule 1, qui tournent à 320 km/h sur les circuits et qui peuvent pourtant regarder dans leurs rétroviseurs", a-t-il dit.
Décision le 13 décembre
Le tribunal de police a mis sa décision en délibéré au 13 décembre. "Je suis aussi une maman, j'emmène mes enfants à l'école et au sport", s'est défendue Sandrine Mouleres, 32 ans, qui s'est présentée voilée et gantée à la barre. "Je ne prendrais pas des risques inutiles pour eux, pour moi et pour autrui en réduisant mon champ de vision."
Selon les deux policiers à l'origine du contrôle, le niqab limitait le champ de vision latéral de Sandrine Mouleres, en ne suivant pas les mouvements du visage. "Elle est contrainte de faire de larges mouvements de la tête, à droite et à gauche et de haut en bas", a déclaré le brigadier qui l'a verbalisée lors de son audition. "Il est évident qu'elle n'aurait pas pu voir un piéton ou un vélo arrivant par-derrière."
La contravention dressée le 2 avril par les policiers s'appuie sur l'article R. 412-6 du Code de la route, qui stipule que "tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent". "Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres", précise le Code de la route.
Affaire Woerth-Bettencourt : le ministre nie, la majorité fait bloc
Une nouvelle fois, Eric Woerth s'est défendu, dimanche 27 juin, de tout conflit d'intérêt dans l'affaire Bettencourt, du nom de la richissime héritière de L'Oréal pour qui travaillait, jusqu'à ces derniers jours, l'épouse du ministre. "Je n'ai rien à me repprocher", a-t-il martelé tout au long du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro auquel il était invité, dimanche 27 juin.
Pour M. Woerth, le fait que les médias et l'opposition évoquent et commentent les potentiels déboires fiscaux de Mme Bettencourt, les écoutes effectuées chez elle et un possible conflit d'intérêt entre lui – qui fût ministre du budget jusqu'aux élections régionales de mars – et l'héritière n'a qu'un seul but : "Je suis une cible politique car on veut affaiblir la réforme des retraites", a-t-il assuré.
"Ce que j'ai fait, je l'ai fait en toute honnêteté, en toute rigueur, et si c'était à refaire je le referais", a-t-il dit à plusieurs reprises. Il a expliqué qu'il n'avait pas eu connaissance des éléments accréditant l'idée que Liliane Bettencourt fraudait le fisc. Le dossier a été transmis par le parquet de Nanterre à Bercy début 2009, quand il était ministre du budget.
"IL N'Y A PAS DE PROBLÈME DE MORALE"
C'est, selon lui "une polémique en marge d'un procès très important entre une mère et une fille", Liliane et Françoise Bettencourt. C'est le "vent", le "ventilateur" de ce conflit familial. Le ministre du Budget François Baroin avait auparavant annoncé que le fisc allait passer au peigne fin la fortune de Mme Bettencourt.
Il a cependant admis pour la première fois que Liliane Bettencourt, femme la plus riche de France, avait fait des dons à l'UMP, parti dont il est le trésorier. "Je n'ai jamais déclenché de contrôle fiscal, comme je n'ai jamais empêché de contrôle fiscal". Il a assuré que le ministre n'avait aucun pouvoir sur les enquêtes fiscales et ne s'intéressait pas aux procédures. "Les journalistes ne comprennent pas le fonctionnement" des services fiscaux, a-t-il déploré, accusant "les journaux en manque de ventes" d'avoir monté en épingle cette affaire. Il a également dénoncé "les tribunaux qui se créent sur Internet", sans doute une allusion au site Mediapart, qui a le premier évoqué les enregistrements pirates réalisés au domicile de Mme Bettencourt.
Pour le ministre, "il n'y a pas de problème de morale" dans cette affaire. Il a défendu son épouse Florence, présente sur le plateau, qui a démissionné à "contre-cœur" de son poste au service de Mme Bettencourt. "Ce métier ne posait pas de problème et il n'y avait pas de conflit d'interêt", a juré Eric Woerth, ajoutant qu'il avait "toujours dressé une muraille de Chine entre [leur] deux métiers". "Elle est victime de cette affaire, elle a fait son métier avec honneur avec compétence, avec honnêteté", a-t-il ajouté.
LES LINGOTS DE ROBERT PEUGEOT
Enfin, M. Woerth a réagi aux informations publiées dimanche dans les colonnes du Journal du dimanche. Robert Peugeot, héritier du groupe automobile a été cambriolé en décembre. Après avoir déclaré un vol de 500 000 euros de lingots d'or, il a revu à la baisse le montant à 150 000 euros afin de ne pas attirer l'attention des services fiscaux. Il aurait, dans l'intervalle, dîné avec le ministre. Ce dernier n'a pas nié que ce dîner ait eu lieu, mais selon lui il n'a pas été question de lingots d'or. "Je connais M. Peugeot, comme centaines de gens connaissent M. Peugeot", s'est-il défendu.
"On jette des noms en pâture comme ça, comme si c'était des voyous. C'est très difficile de prouver ce qui n'existe pas", a ajouté M. Woerth, dénonçant des "amalgames, des insinuations absolument scandaleux".
Dans un entretien accordé dimanche à l'Est républicain, M. Peugeot dénonce "des amalgames" et soutient que son assurance a bien estimé son préjudice à 82 000 euros. "Tous les autres chiffres sont fictifs", a-t-il assuré. Si l'héritier Peugeot reconnaît avoir rencontré Eric Woerth "plusieurs fois", il dément le reste. "Cela dépasse les calomnies sur ma vie privée et touche le groupe et son personnel. Il est des barrières à ne pas laisser franchir", poursuit-il, déplorant que de "victime d'un cambriolage", il devienne "coupable, le tout se fondant sur de seules insinuations".
Outre son épouse, plusieurs membres de la majorité assistaient à l'émission, sans toutefois intervenir. Luc Châtel, Roselyne Bachelot ou Xavier Bertrand ont opiné du chef tout au long de l'interview pour montrer leur soutien à leur collègue. Samedi en marge du G20, le président de la République lui-même a assuré M. Woerth de son soutien déclarant qu'il n'avait "rien à lui reprocher".
Sarkozy prépare une cure d'austérité au sommet de l'État
Le chef de l'Etat devrait annoncer "au plus tard mardi" des mesures pour "moraliser les pratiques gouvernementales et tailler dans les dépenses des cabinets ministériels", annonce La Tribune (sur abonnement) lundi 28 juin. Le quotidien économique explique qu'en plus de "défendre le soldat Woerth","l'Etat va devoir donner des gages à une opinion publique secouée par les révélations de dépenses somptuaires de certains ministres" et affirme qu'au "plus tard mardi le chef de l'Etat devrait annoncer des mesures fortes pour réduire le train de vie gouvernemental".
"Le président de la République va donc plaider pour une république exemplaire et surtout plus modeste", ajoute La Tribune, après les révélations de ces dernières semaines concernant les excès divers quant aux logements de fonction, dépenses de fonctionnement, effectif de cabinets ministériels, voire achat de cigares, et en plein scandale Bettencourt-Woerth. "Il n'a guère le choix, au moment où le gouvernement s'apprête de son côté à réclamer des sacrifices à tous les Français, particuliers ou entreprises", poursuit le quotidien économique.
Dimanche, sur Europe 1, François Baroin, le ministre du budget, a promis 10 milliards d'euros d'économies sur le fonctionnement de l'Etat entre 2011 et 2013, assurant que dix mille voitures de service seraient supprimées, que 10 % des postes seraient supprimés dans les administrations centrales et que les crédits de communication seraient réduits de 20 %. François Baroin s'est dit par ailleurs plutôt hostile à des augmentations de salaire pour les fonctionnaires hors des ajustements automatiques. "Tout le monde devra faire un effort", a-t-il dit. Il n'exclut pas l'annonce de nouvelles mesures en août si l'objectif de croissance de 2,5 % pour l'an prochain, considéré comme ambitieux, s'avère compromis. "Si la croissance n'était pas au rendez-vous par rapport à nos ambitions, nous proposerons fin août-début septembre pour la loi de finances (...) des mesures supplémentaires, c'est-à-dire des efforts supplémentaires", a-t-il dit.