Leurs souffrances n'auront pas été inutiles. En pleine polémique sur les affaires qui plombent la classe politique d'une chape délétère, le Parlement vient en effet de s'offrir un rare moment d'unanimité. Cela pour adopter une loi qui doit renforcer la lutte contre les violences conjugales. Ce qui vise principalement les femmes dont une décède tous les deux jours en France sous les coups de son conjoint...
Mais là n'est pas l'originalité de ce énième texte destiné à protéger le sexe dit faible.
Au plan législatif d'abord, il provient d'une proposition cosignée de deux députés, l'une socialiste et l'autre UMP, ce qui est rare.
De plus, il a permis à l'Assemblée et au Sénat, d'ordinaire si jaloux de leurs prérogatives respectives, de passer outre leur amour-propre. À l'appel de quelques élus, la Chambre haute avait en effet modifié l'intitulé du dispositif, de manière à ce qu'il concerne aussi le sexe dit fort. Parole d'hommes battus, ça existe aussi ! Contrariée, la Chambre haute a quand même obtempéré hier pour ne pas retarder la procédure. Ces messieurs persécutés pourront ainsi porter plainte pour échapper au joug de leur compagne, épouse ou concubine... Ce qui, au plan technique, s'ajoute à l'aspect novateur de cette loi. Qui n'est pas des moindres puisqu'elle crée un délit de violence psychologique. Du jamais vu et du lourd pour les magistrats qui devront établir où commence la faute.
Entre l'interdiction de dépenser trop et l'obligation de porter le voile, il y a une marge sur laquelle ils n'ont pas fini de se pencher pour jauger de la gravité du dommage.
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