Taxer la sphère financière, l'idée fait son chemin parmi les grandes puissances. Le G20 des finances a même vu resurgir la taxe Tobin alors que le FMI a dévoilé les pistes de sa future taxe. Revue de détails des différentes solutions.
Taxe Tobin
Elle a été la grande surprise du week end. Alors qu'elle ne figurait pas au menu des négociations de Saint Andrews, la taxe "Robin des bois" a refait surface grâce à l'intervention du premier ministre britannique Gordon Brown. Ce dernier, qui s'est invité à la dernière minute au côté des ministres des finances du G20, a ainsi relancé le débat en proposant d'instaurer une taxe sur les transactions financières afin que "les marchés financiers mondiaux soient mieux alignés avec les valeurs du plus grand nombre : travail, responsabilité, intégrité et justice". Cette idée vieille de presque 40 ans, avait pourtant été écartée lors du dernier G20 de Pittsburgh. Mais le soutien britannique redonne de l'espoir à ses défenseurs. Et pour cause, depuis septembre dernier, le contexte a encore évolué. Les banques ont dans l'ensemble affiché des résultats spectaculaires au troisième trimestre. Présentée selon les cas comme un moyen de moraliser le secteur financier, de financer l'aide aux pays pauvres ou de faire rembourser par les banques les aides qu'elles ont perçues, une telle taxe de 0,005% rapporterait entre 20 et 30 milliards d'euros par an... Reste que la Banque centrale, le FMI et le secrétaire au trésor américain se montrent toujours aussi hostiles. "Une taxe quotidienne sur la spéculation n'est pas une chose que nous sommes prêts à soutenir", a ainsi déclaré ce week-end Thimothy Geithner. Ce nouveau rejet aura au moins permis au directeur général du FMI, Dominique Strauss Khan, de dévoiler sa propre taxe.
Taxe FMI
Elle demeure assez floue puisqu'elle ne doit être véritablement explicitée qu'en avril prochain. Mais dans les grandes lignes le principe semble déjà défini. Ainsi, selon Dominique Strauss-Kahn, la "taxe FMI" se rapprocherait d'une police d'assurance à laquelle cotiseraient les banques qui font peser un risque sur le système économique. Son montant serait donc établi en fonction de la prise de risque de l'établissement. Elle aurait pour objectif "de faire diminuer la prise de risque dans le secteur financier, pousser les agents financiers à prendre moins de risques parce que ça leur coûtera plus cher, et en même temps constituer une sorte de fonds de réserve qui pourrait servir en cas de crise", a expliqué le directeur général du FMI. L'idée d'une telle taxe a été accueillie avec enthousiasme par plusieurs pays. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde a même indiqué que l'Allemagne, la France et le Royaume Uni soutenaient l'idée.
Surtaxe sur les banques
Au niveau national aussi, l'on réfléchit à un mécanisme qui permettrait de faire payer aux banques le mécanisme assurentiel dont elles ont profité pendant la crise. En octobre dernier, la Belgique annonçait la mise en place d'une taxe qui grèvera les dépôts bancaires et les produits d'épargne de 0,15% à partir de 2012. Une semaine après, la France lui emboîtait le pas avec la proposition du député PS Didier Migaud, d'instaurer une surtaxe de 10% sur les bénéfices des banques. Le produit d'une telle surtaxe a été évalué à 600 millions d'euros par Bercy. Mais le gouvernement a fait tout ce qui était en son pouvoir pour bloquer l'adoption de la mesure, malgré une majorité plutôt favorable. Le texte a même dû être revoté après que l'erreur de touche du député UMP Jean-François Lamour eut entraîné son adoption par une assemblée réduite au minimum.
mardi 10 novembre 2009
Trois idées en balance pour taxer les banques
ET SI ON LEUR COLLAIT LES TROIS TAXES D'UN COUP ? ELLES NOUS SURTAXENT; QU'ELLES NOUS EN REMBOURSENT LA MOITIÉ SERAIT BIEN.
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