TOUT EST DIT

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samedi 7 avril 2012

"Pas assez d'inflation", selon Paul Krugman

"Nous irions beaucoup mieux si la Réserve fédérale se préoccupait moins de l'inflation et plus de l'emploi", affirme Paul Krugman. Le Prix Nobel d'économie 2008 juge dans le New York Times, où il tient sa chronique depuis plusieurs années, que les Etats-Unis pourraient supporter plus d'inflation, un discours étonnant en Europe, où la Banque centrale européenne (BCE) applique fermement son mandat d'encadrement de l'inflation.
"Depuis au moins trois ans, les économistes de droite, les experts et les politiciens nous ont avertis que l'inflation pouvait débouler du coin de la rue et ils ont eu tort (...) Finalement, l'inflation se situe une fois de plus un peu en dessous de la cible, choisie par la Fed, des 2 % d'inflation", assène Paul Krugman.

De plus, rappelle le keynésien, la banque centrale américaine a une double mission de contrôle de l'évolution des prix mais aussi de soutien à la croissance. Or, les Etats-Unis sont selon lui très loin du plein emploi. En dépit de chiffres du chômage meilleurs que prévu pour le mois de mars, les créations d'emploi restent au point mort. "Certains voudraient appuyer à fond sur le frein alors qu'il faudrait au contraire mettre plein gaz !" résume Paul Krugman.
En luttant contre le chômage, le taux d'inflation pourrait monter à 3 ou 4 %, reconnaît-il. "Mais est-ce que ce serait vraiment un drame ? Au contraire, cela aiderait presque certainement l'économie." D'une part, grâce à l'effet réducteur de dette que possède l'inflation, ce qui serait apprécié des entreprises qui se sont endettées pendant la crise et, d'autre part, en rendant moins attractifs les capitaux inutilisés, favorisant ainsi l'investissement.

UNE REPRISE AMÉRICAINE FRAGILE
Malgré de récents signes d'amélioration de la situation, la reprise économique américaine reste fragile de l'autre côté de l'Atlantique. Ainsi que l'a reconnu mardi 27 mars Ben Bernanke, le président de la Fed. "Il est beaucoup trop tôt pour crier victoire. Nous devons être prudents et nous assurer que (la reprise) est durable." Ces déclarations ont été interprétées comme la promesse de la poursuite d'une politique monétaire accommodante, avec le risque de favoriser encore davantage la surchauffe des prix et en particulier de l'essence.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait indiqué le 13 mars, que le renchérissement des carburants risquait d'avoir des effets temporaires sur l'inflation, mais que celle-ci, à plus long terme devrait redescendre progressivement vers l'objectif de 2 %. Mais face au spécialiste de la crise de 1929 et auteur d'un fameux discours intitulé "Déflation : soyons sûrs qu'elle n'arrive pas ici", Paul Krugman prêche en terrain conquis.

Sauf que les taux d'intérêt sont déjà proches de zéro et que la Fed a signalé qu'elle était prête à maintenir le coût d'emprunt à un niveau proche de l'inexistant pendant deux ans encore si nécessaire... et que les moyens d'action sont désormais limités pour les responsables de la politique monétaire de la première économie mondiale.

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