Sous les acclamations d'une foule réfugiée sous des parapluies, un millier de pans de murs peints se sont effondrés un à un par un effet de domino pendant de longues minutes. Pour tous ceux qui avaient bravé le froid et la pluie ce lundi 9 novembre pour assister aux cérémonies d'anniversaire des vingt ans de la chute du mur de Berlin à la porte de Brandebourg, cette spectaculaire mise en scène sur l'ancien tracé du mur qui séparait les deux parties de la ville, était incontestablement le moment le plus fort des festivités. "C'est extraordinaire cette idée de dominos ", s'est exclamé Peter Jötten, un berlinois de l'ouest âgé de 58 ans qui a participé à la destruction du mur le soir du 9 novembre 1989. Image très symbolique qui souligne le rôle joué par le mouvement Solidarnosc dans la fin de la guerre froide, son ancien leader Lech Walesa a eu l'honneur de pousser le premier bloc.
"Wir sind Berliner"
La partie politique du programme a nettement moins fasciné les quelques 100 000 personnes qui s'étaient massées dans le centre historique. Certains dirigeants tels que le président russe Dmitri Medvedev ont même été hués par une partie de la foule. En revanche, les Berlinois ont apprécié l'intervention très solennelle du président français Nicolas Sarkozy. En s'adressant en allemand à la foule par un chaleureux " Wir sind Brüder, wir sind Berliner ", " nous sommes frères, nous sommes Berlinois", le chef de l'état français a récolté de nombreux applaudissements. A la surprise de tous, le président américain Barack Obama qui était le grand absent de ces festivités et s'était fait représenter par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, s'est manifesté via un message vidéo diffusé sur les écrans géants.
Très politiquement correcte, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel a souligné que cette fête n'était pas uniquement dédiée à l'Allemagne réunifiée mais à l'Europe réunie. De plus, tout comme le reste des officiels allemands, elle a eu à cœur de rappeler l'autre souvenir, celui là négatif du 9 novembre : c'est á cette date qu'a eu lieu en 1938 la nuit de Cristal avec la destruction de nombreuses synagogues et magasins juifs.
Autre évènement de cette journée de commémoration, le passage en début d'après-midi par la chancelière du poste frontière de la Bornholmer Strasse. Accompagné des héros de la fin de la guerre froide, Lech Walesa et Mikhaïl Gorbatchev, elle a parcouru le pont Bösebrücke, qui marquait avant 1989 la frontière entre l'est et l'ouest de la ville. Elle a particulièrement remercié le dernier dirigeant de l'URSS pour sa contribution à la réunification allemande. La foule a scandé " Gorbi " à plusieurs reprises. L'endroit était doublement symbolique : c'était le premier point de contrôle à avoir ouvert ses portes le 9 novembre 1989 et celui qu'avait emprunté la jeune Angela Merkel alors âgée de 35 ans.
Cécile Calla
mardi 10 novembre 2009
Le Mur est tombé une seconde fois
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