Les évêques de France se sont réunis toute la semaine dernière pour leur assemblée annuelle. Cette année, deux thèmes étaient à l’ordre du jour : donner une meilleure visibilité à l’Eglise et trouver des moyens pour pallier à la pénurie de prêtres qui sévit depuis plusieurs années
Les évêques de France se sont réunis toute la semaine dernière pour leur assemblée annuelle. Cette année, deux thèmes étaient à l’ordre du jour : donner une meilleure visibilité à l’Eglise et trouver des moyens pour pallier à la pénurie de prêtres qui sévit depuis plusieurs années
La semaine dernière à Lourdes s’est tenue l’assemblée annuelle des évêques de France. Le but de cette réunion était d’aborder les difficultés de l’Eglise à engranger des vocations de prêtres et à recruter de nouveaux fidèles. Les hauts responsables français, plutôt que de s’apitoyer sur le passé, ont décidé de chercher des solutions pour réformer l’Eglise.
Donner une meilleure visibilité à l’Eglise catholique
L’Eglise est confrontée à une crise de foi. La majorité de la société française ne s’intéresse plus à la religion catholique. Une étude menée par Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, sur la visibilité de l’Eglise et l’évangélisation, a conclu que l’identité catholique doit être réaffirmée par les croyants dans une société qui est moins croyante et dans laquelle se développe la religion musulmane qui, elle, est très visible. "Nous ne devons pas avoir peur de dire à l'autre ce que nous croyons". Le but n’est pas de se poser en adversaire de la religion musulmane mais d’être fier d’être catholique et de pratiquer cette religion dans le quotidien. Il encourage donc le développement d’une "solidarité ordinaire" de la part des croyants catholiques.
Dans son discours de clôture, Mgr Vingt-Trois, évêque de Paris, a d’ailleurs déclaré qu’il n’existait pas de solution "miracle" à cette crise et que la réflexion devait être poursuite par chacun notamment sur les nouveaux modes d’évangélisation, insistant sur la nécessité de l’Eglise de se rendre utile dans la société sur des sujets comme la pauvreté, le partage des ressources ou encore le problème des sans-papiers. L’Eglise doit retrouver de l’influence sur la société contemporaine. A cet égard, deux groupes de travail ont été décidés, un sur les rassemblements dominicaux et un sur le thème de l’environnement et l’écologie qui doivent rendre leurs conclusions en novembre 2010.
Pallier à la pénurie des prêtres
Les évêques ont constaté une crise de plus en plus aiguë des vocations. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement une centaine d’ordinations par an et un âge moyen du clergé qui est très élevé (58 ans pour les 7 500 prêtres en activité, à 73 ans pour l'ensemble des 15 000 prêtres français). Le problème n’est pas nouveau puisque cela fait déjà plusieurs années que des regroupements de paroisses sont effectués pour pallier à cette pénurie de prêtres. Mais le phénomène s’accentuant, il a été décidé que des solutions nouvelles devaient être trouvées pour "réorganiser, restructurer, redéployer" l’Eglise. "Le manque de prêtres nous oblige à ouvrir d'autres portes", estime Mgr Francis Deniau, l'évêque de Nevers. Ont ainsi été évoquées des solutions déjà mises en place sur le terrain dans certains diocèses : pôles missionnaires, faire venir des prêtres étrangers, voire même le recours à des laïcs. Cette dernière hypothèse revient en réalité à désigner un laïc qui serait "chef de communauté" et qui remplirait diverses tâches afin de soulager les prêtres et leur permettre de se recentrer sur leur mission de transmission de la parole de Dieu. En revanche, l’eucharistie resterait le monopole exclusif du prêtre.
Une Eglise plus ouverte ?
Preuve du changement qu’est en train de vivre l’Eglise : le sujet plus que tabou de l’ordination des hommes mariés a été abordé par Mgr Edmond Djitanghar, évêque de Sarh (Tchad). En Afrique, les laïcs ont un rôle très important, on retrouve un grand nombre de "chefs de communauté" mariés, croyants et très compétents qui feraient de bons prêtres. "Le jour où l’on pourra ordonner des hommes mariés, ils seront prêts" a-t-il déclaré. Une simple évocation mais une illustration de l’évolution des mentalités rendue nécessaire par l’indifférence de la société à l’égard de la religion catholique. L’Eglise de demain devrait donc être bien plus ouverte qu’aujourd’hui.
Magali MASSA (
mardi 10 novembre 2009
EGLISE CATHOLIQUE - Recherche prêtres et fidèles de toute urgence
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