Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a reconnu dimanche 25 octobre qu'il pouvait exister un problème de "phénomène de cour" concernant l'entourage du président, habituel selon lui à tout lieu de pouvoir. Il réagissait à des critiques sur l'affaire Jean Sarkozy, le fils cadet du chef de l'Etat, pressenti pour présider l'établissement public gérant la Défense et qui a finalement dû renoncer après deux semaines d'accusation de népotisme en France et à l'étranger.
Pendant ce délai, tous les proches du chef de l'Etat, des ministres et des responsables de l'UMP avaient expliqué qu'ils ne voyaient aucun problème à ce qu'un jeune hommme de 23 ans, étudiant en deuxième année de droit, bénéficie d'un tel poste, et accusé les médias de pratiquer les attaques personnelles. "Connaissez-vous un lieu de pouvoir qui ne génère pas un phénomène de cour ? L'Elysée aujourd'hui n'en génère ni plus, ni moins que tous les autres lieux de pouvoir ou que l'Elysée n'en a généré jadis", a dit Henri Guaino sur France 5. Nicolas Sarkozy écoute son entourage, assure-t-il, mais certains peuvent être paralysés par l'esprit courtisan, a-t-il ajouté. "C'est un des rares hommes politiques à qui, toute sa vie, on a pu parler franchement (...) Maintenant, il y a sans doute des gens qui, refroidis par l'esprit courtisan, n'osent pas contrarier le prince. Ca s'est toujours vu et se verra sans doute toujours", a-t-il dit.
"QUAND LA FRANCE DIT NON, LE POUVOIR RECULE"
L'affaire Jean Sarkozy a continué d'animer les débats politiques du week-end, les responsables de la majorité tentant d'en relativiser l'impact, tandis que l'opposition parlait d'un tournant dans le quinquennat, arrivé justement à mi-parcours. "Quand on est fils du président de la République, on a le droit d'avoir une vie autonome de son père", a dit Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, sur Radio J, défendant l'hypothèse que le jeune homme avait pris seul sa décision de retrait. Il assure ne pas penser que l'affaire aura un impact.
Mais plusieurs responsables socialistes ont en revanche répété qu'ils voyaient dans l'affaire Jean Sarkozy un précédent, un avis également émis par le président du Modem, François Bayrou. "Cela a réveillé les valeurs républicaines les plus profondes et cela nous a fait voir que l'ascenseur social en France était probablement la chose dont il faudra qu'on s'occupe le plus rapidement", a-t-il dit sur Europe 1."Quand la France dit non, le pouvoir recule. Et ceci, me semble-t-il, est un tournant."
lundi 26 octobre 2009
Guaino : "Connaissez-vous un lieu de pouvoir qui ne génère pas un phénomène de cour ?"
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