Pour la première fois, le président au pouvoir depuis 22 ans descend sous la barre des 90% des suffrages (89,62%).
Sans surprise, le président tunisien sortant Zine El Abidine Ben Ali a été officiellement réélu pour un cinquième mandat de 5 ans avec 89,62% des suffrages exprimés lors de la présidentielle de dimanche. Les résultats définitifs ont été affichés lundi à l'aube au ministère de l'Intérieur. Son score se situe ainsi en dessous de la barre de 90% réalisés lors des deux premières présidentielles pluralistes de l'histoire de la Tunisie indépendante (1999 et 2004). Des scores décriés par des adversaires incrédules. Le scrutin de dimanche constituait la troisième présidentielle pluraliste depuis l'indépendance de la Tunisie - ancien protectorat français - en 1956.
Les résultats portent sur l'ensemble des 26 circonscriptions que compte le pays et incluent le vote des expatriés. Le score de Ben Ali variant entre 84,16% et 93,88% à Monastir (dans l'est du pays), bastion de son prédécesseur Habib Bourguiba. Son meilleur résultat a été réalisé parmi les électeurs à l'étranger (94,85%). Le taux de participation a été de 89,45%. 4,7 millions de personnnes se sont déplacées aux urnes sur 5,29 millions d'électeurs inscrits.
Au pouvoir depuis 22 ans, Ben Ali, soutenu par le puissant parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RDC), a largement devancé trois candidats de l'opposition parlementaire. Mohamed Bouchiha, du Parti de l'Unité populaire, a recueilli 5,01% des voix et Ahmed Inoubli pour l'Union démocratique unioniste, 3,80%. Ces deux candidats étaient jugés proches du pouvoir. Ahmed Brahim, quatrième candidat se posant en «vrai concurrent» critique à l'égard du régime a réalisé le score le plus faible, soit 1,57% des voix recueillies sous la bannière d'une coalition de gauche autour de son parti Ettajdid (Renouveau, ex-communiste).
Victoire aux législatives
Zine El Abidine Ben Ali est arrivé au pouvoir en 1987 après avoir écarté pour «sénilité» Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante. Son cinquième mandat sera en principe le dernier, la constitution fixant à 75 ans l'âge limite du président. Accompagné de son épouse Leïla et de son gendre, Mohamed Sakher el-Materi, le président sortant a voté vers midi à Carthage, dans la banlieue nord de Tunis. Rompant avec l'usage protocolaire, les responsables de la sécurité ont donné laissé les photographes prendre des clichés très rapprochés du couple présidentiel au moment du vote et lorsque le président-candidat s'est mêlé à la foule.
Aux législatives qui se déroulaient le même jour, le Rassemblement constitutionnel démocratique a remporté 161 sièges sur 214 à la Chambre des députés (75%). Les 53 restants seront départagés à la proportionnelle entre six des huit partis d'opposition en lice. Le parti démocratique progressiste (PDP) s'est retiré des législatives mais ses neuf listes restaient soumises au vote. Ecarté de la présidentielle, son fondateur Ahmed Nejib Chebbi a dénoncé «une mascarade» aux résultats «connus d'avance».
Si Ben Ali est crédité d'avoir hissé, en deux décennies, la Tunisie au rang de pays émergent, souvent qualifié de «dragon de l'Afrique», son bilan politique est loin de faire l'unanimité. Son régime est régulièrement la cible de critiques d'organisations non gouvernementales et d'une partie de l'opposition qui l'accusent d'atteintes aux libertés et aux droits de l'homme. Ben Ali rejette ces accusations et estime que le processus démocratique, «irréversible», doit s'accomplir «progressivement pour prémunir le pays des revers qui ont été néfastes à d'autres pays», allusion à la menace islamiste. Son programme en 24 points accorde la priorité à l'emploi et promet de promouvoir les libertés et la presse que son régime est accusé de museler.
lundi 26 octobre 2009
Ben Ali réélu sans surprise à la tête de la Tunisie
SANS OPPOSITION IL EST NORMAL D'ÊTRE ÉLU, NON ?
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