TOUT EST DIT

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lundi 26 octobre 2009

FOX NEWS– Obama perd la guerre … des médias

Après des mois d'attaques de la chaîne d'information Fox News, la Maison Blanche a répliqué. L'administration Obama s'est lancée dans une véritable guerre contre le média, qu'elle qualifie d'aile du parti républicain. Rupert Murdoch, propriétaire de la chaîne, ressort pourtant grandi de l'affaire, l'audience de Fox News ne cessant d'augmenter
La chaîne d'information américaine Fox News, qui appartient au magnat de la presse Rupert Murdoch, est réputée pour son conservatisme. Durant la campagne présidentielle, les attaques personnelles envers Barack Obama se sont multipliées. De ses relations avec le Pasteur Jeremiah Wright à l'affaire ACORN, rien n'a été épargné au futur président des Etats-Unis. Après tout, en pleine bataille pour la Maison-blanche, c'est de bonne guerre. Mais depuis plusieurs mois, le président est attaqué sur tous les fronts : prix Nobel de la Paix, défaite de Chicago pour les JO de 2016, hésitation sur la stratégie à adopter en Afghanistan et en Irak et bien sûr réforme du système de santé. En juillet dernier, l'animateur vedette Glenn Beck allait plus loin en affirmant que Barack Obama avait une "haine profondément ancrée des Blancs et de la culture blanche". Quelques mois plus tard, il présentait le président comme étant de plus en plus proche de la pensée de Mao Zedong.

Le bureau ovale déclare la guerre
"Raciste" et "communiste" ? Il n'en faudra pas plus à la Maison-blanche pour voir rouge. Un des conseillers du président, David Axelrod a bien tenté d'apaiser les tensions en dînant en septembre avec le président de Fox News, Roger Ailes, mais la guerre était déjà déclarée. La directrice de la communication de la Maison-blanche a sonné la charge en soulignant que Fox News était un instrument de communication du Parti républicain et que contrairement à son slogan "Fair and balanced news" (un journalisme juste et impartial), la chaîne est le symbole d'un "journalisme d'opinion déguisée en chaîne d'information". Avant d'ajouter : "Nous allons les traiter comme un adversaire. Puisqu'ils mènent une guerre contre Barack Obama et la Maison Blanche, nous ne sommes pas obligés de faire comme s'il s'agissait du comportement normal d'une organisation de presse". David Axelrod a même conseillé aux autres médias de ne pas considérer Fox News comme un homologue légitime. Les représentants démocrates ont d'ailleurs pour consigne de ne plus se rendre sur les plateaux de la chaîne.

Rupert Murdoch jubile
Fox News crie à une attaque en règle contre la liberté d'expression. La chaîne souligne que la Maison blanche fait un amalgame entre les prises de position de ses éditorialistes et ses reportages d'information qui restent totalement impartiaux. Le point fort de Fox News étant de faire le "spectacle", Rupert Murdoch peut se réjouir du désamour de la Maison Blanche. Depuis le début de la guerre des médias, sa chaîne a ainsi vu ses audiences augmenter de 2% alors que tous ses concurrents (CNN, MSNBC …) ont subi une forte baisse.

Un échec de la Maison blanche ?
La presse américaine est unanime : la stratégie des conseillers d'Obama ne semble pas porter ses fruits et pourrait même lui porter préjudice. Ne pas être présent sur Fox News, c'est en effet se priver de l'audience de la première chaîne d'information du câble (près de 3 millions de téléspectateurs). Et alors que seulement 20% des Américains se déclarent aujourd'hui républicains (plus bas score depuis une vingtaine d'années), la guerre menée par les proches du président pourrait bien en décider certains pour rejoindre le mouvement d'opposition. Barack Obama miserait pourtant sur l'effet inverse. Certains observateurs pensent que la Maison Blanche place délibérément Fox News en ennemi pour que les démocrates, de plus en plus critiques vis-à-vis du président, soient de nouveau unis autour de sa politique. Barack Obama, le président "de tous les Américains", comme il le déclarait le jour de son investiture, est aujourd'hui au centre d'une lutte partisane auquel il s'était toujours refusé. Ses 57% d'opinions favorables pourraient bien en pâtir. "L'Histoire montre que la liste des gouvernements qui se sont attaqués aux médias et qui ont gagné cette bataille est plus courte que cette phrase", rappelle David Carr dans The New York Times.
Damien Bouhours

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