Fiscalité, système de santé, énergie, politique extérieure... La chancelière a détaillé les axes de sa politique. Et confirmé les informations de presse sur les membres de son prochain gouvernement.
A quatre jours de sa désignation officielle comme chancelière, Angela Merkel a dévoilé son programme pour les mois à venir. Premier train de mesures : des baisses d'impôts, dès le 1er janvier prochain, au profit des entreprises et des familles. "Il s'agit de réduire les impôts sur les familles, de réformer l'impôt pour les entreprises et l'impôt sur l'héritage", a déclaré Mme Merkel dans une conférence de presse conjointe avec le chef des libéraux, Guido Westerwelle, son prochain ministre des Affaires étrangères.
Les baisses interviendront dès le 1er janvier 2010, a-t-elle précisé. Dans une deuxième étape, c'est le régime fiscal qui sera réformé à partir de 2011, "pour le simplifier et le rendre plus juste", a ajouté M. Westerwelle dont c'était une des promesses de campagne.
Sur le financement de toutes ces mesures, alors que la crise a vidé les caisses et que l'endettement de l'Allemagne est déjà record, la chancelière et ses alliés sont restés vagues. Ce sont "des économies", en premier lieu dans le fonctionnement de l'appareil d'Etat, et "la croissance" à venir qui financeront le manque à gagner fiscal, a affirmé le chef du FDP et futur ministre des Affaires Etrangères, Guido Westerwelle. Les commentateurs soulignaient aussi samedi que pour les ménages, les allégements fiscaux promis seraient sans doute compensés par une hausse inévitable des coûts de l'assurance-maladie.
Santé, famille, énergie, affaires étrangères : les mesures à venir
En matière de santé, le financement du système devrait être profondément remanié, avec un gel des cotisations patronales. Résultat : ce sont les seuls assurés qui auront à supporter l'explosion des frais médicaux liée au vieillissement de la population. L'assurance maladie privée, qui existe déjà en parallèle du système public, mais ne concerne pour le moment que 10% des Allemands, devrait s'en voir nettement renforcée, conformément aux souhaits d'un FDP qui mise sur le tout-marché. Cette réforme, qui fera mal au porte-monnaie du plus grand nombre, n'entrera toutefois pas en vigueur avant 2011. Une commission spéciale sera chargée de l'élaborer d'ici-là.
Autre sujet de réforme, la famille. Une "prime à la garde" de 150 euros par mois sera versée à partir de 2013 aux parents qui s'occupent de leurs enfants en bas âge à la maison plutôt que de les confier à une crèche. Le projet tenait depuis longtemps à coeur aux conservateurs, surtout bavarois, pour qui la mère doit rester à la maison pour s'occuper des enfants. La ministre de la Santé, Ursula von der Leyen, qui conserve son poste, y était opposée.
Dans le domaine de l'énergie, le nouveau gouvernement va prolonger les centrales nucléaires, condamnées jusqu'ici à fermer vers 2020. Mais, pour tenir compte de l'hostilité de l'opinion publique à l'atome, les réacteurs seront prolongés au cas par cas, et le programme du gouvernement relègue le nucléaire au rang "d'énergie de transition" d'ici à l'arrivée à maturation de l'électricité verte. L'Allemagne compte encore 17 réacteurs, qui produisent quelque 30% de l'électricité du pays.
Enfin, en matière de politique extérieure, l'Allemagne va augmenter sa contribution à la formation de l'armée et la police afghane parce que plus tôt ce pays pourra asssurer sa propre sécurité, plus tôt les forces allemandes pourront se retirer, en accord avec leurs alliés. Le programme laisse par ailleurs la porte entrouverte à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Nouveau gouvernement
Autre annonce d'Angela Merkel ce samedi matin : les noms des membres de son prochain gouvernement. Si la liste n'a pas fait l'objet d'une publication officielle, la chancelière a confirmé que les noms avancés par les médias étaient justes.
Chancelière : Angela Merkel (CDU)
Ministre de la Chancellerie (directeur de cabinet) : Ronald Pofalla (CDU)
Vice-chancelier : Guido Westerwelle (FDP)
Ministres
Affaires étrangères : Guido Westerwelle (FDP)
Economie et Technologies : Rainer Brüderle (FDP)
Finances : Wolfgang Schäuble (CDU)
Intérieur : Thomas de Maizière (CDU)
Défense : Karl-Theodor zu Guttenberg (CSU)
Justice : Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP)
Santé : Philip Rösler (FDP)
Agriculture et Protection des consommateurs : Ilse Aigner (CSU)
Environnement : Norbert Röttgen (CDU)
Famille : Ursula von der Leyen (CDU)
Travail : Franz Josef Jung (CDU)
Transports : Peter Ramsauer (CSU)
Education et Recherche : Annette Schavan (CDU)
Coopération et Développement : Dirk Niebel (FDP)
L'Union chrétienne démocrate (CDU) de Mme Merkel, le FDP et la CSU, pendant bavarois de la CSU, ont remporté une majorité de voix aux élections législatives du 27 septembre, permettant à Mme Merkel de mettre fin à sa coalition avec le parti social-démocrate. Mme Merkel doit être reconduite dans ses fonctions de chancelière mercredi par le Bundestag, chambre basse du parlement allemand, et ses ministres prêter serment.
dimanche 25 octobre 2009
Allemagne : Merkel dévoile son programme
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