- Pour chacun des énarques cités, nous donnons l’entreprise, les raisons des pertes et le montant de la perte imputable à l’énarque.
- Le terme gestion « désastreuse » concerne une mauvaise gestion au sens strict (mauvais choix d’investissement, etc.), quand il y a eu des malhonnêtetés ou malversations, le détail est donné.
- Le terme IF indique que l’énarque est Inspecteur des Finances, c’est-à-dire qu’il est sorti parmi les premiers lors du classement de sortie de l’ENA et appartient au corps de l’État le plus prestigieux.
- Les pertes financières d’un énarque à l’autre peuvent atteindre des ordres de grandeur très différents mais on remarquera que les pertes sont souvent plus ou moins proportionnelles à la taille de l’organisme géré par l’énarque…
- Pour chaque énarque ont été ajoutées les décorations reçues le cas échéant.
mardi 30 septembre 2014
ENA : promotion Titanic !
Loin de se contenter d’administrer, les énarques ont une véritable capacité d’obstruction et de manipulation dont ils usent et abusent.
Les énarques représentent près de la moitié des postes à responsabilité dans les administrations clés de Bercy. Si cette situation est problématique, c’est d’une part car elle engendre une culture de caste dans ces administrations et d’autre part en raison du pouvoir considérable dévolu aux énarques qui, loin de se contenter d’administrer, ont une véritable capacité d’obstruction et de manipulation dont ils usent et abusent. Mais surtout ce sont des gestionnaires calamiteux, ainsi qu’en attestent les nombreux exemples de la « promotion Titanic1 ».
Ainsi, nous reproduisons ci-dessous un bref résumé du Dossier Noir de l’ENA2 publié par la Fondation iFRAP en 2005, ceci afin d’en rappeler le constat tout à fait essentiel : le pouvoir dévolu aux énarques est tout à fait disproportionné par rapport à leurs compétences réelles. En l’espace de 15 ans, une trentaine d’énarques à la tête d’entreprises privées ou publiques ont réussi à faire perdre à eux seuls plus de 200 milliards d’euros à leurs actionnaires.
Remarques préliminaires
Voici donc la liste, divisée en trois rubriques : entreprises privées, entreprises publiques, banques et assurances.
Entreprises privées
Pierre Bilger, IF, Alstom, gestion désastreuse, a amené Alstom au bord du dépôt de bilan et à une renationalisation partielle par injection massive de capitaux publics.
Pierre Blayau, IF, Moulinex, pratique des sociétés écrans pour (mieux) rémunérer les dirigeants, dépôt de bilan, mise au chômage de 5.000 personnes et mise en examen pour « banqueroute par emploi ruineux et banqueroute par détournement d’actifs ». Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite.
Jean-Marie Messier et Guillaume Hannezo, IF tous les deux, Vivendi Universal, gestion désastreuse, diffusion, au nom de la société, d’informations inexactes et abusivement optimistes, tromperie du public 3, 72 Mds d’euros de pertes.
Guy de Panafieu, IF, Bull, démantèlement progressif de l’entreprise pour combler les déficits, cet exercice se solde néanmoins par une perte annuelle de 253 millions d’euros en 2001 et une réduction cumulée d’effectifs de 15.000 personnes (sur un total de 21.000). Chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
André Tarallo, Elf Gabon, soupçonné de recel d’abus de biens sociaux à hauteur de 300 millions de francs, dont 84 millions prouvés, quatre ans de prison ferme et deux millions d’euros d’amende.
Entreprises publiques
Bernard Attali, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, Air France, gestion désastreuse et politique d’investissement douteuse (notamment rachat d’actions à un proche de F. Mitterrand à un prix très supérieur à leur cours de bourse), 8 Mds de francs de déficit en 1993, aide de l’État de 4 Mds de francs et suppression de plus de 4.000 emplois.
Michel Bon, IF, France Télécom, gestion désastreuse, 68 Mds d’euros de pertes. Officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, chevalier du Mérite agricole.
Jean-François Cirelli, Gaz de France, artifice comptable et collusion politique afin de dissimuler 12 Mds de dette de charges de retraite des salariés.
Louis Gallois, SNCF. Il a fait de ce qui était à ses débuts une des gloires françaises, le réseau le moins productif d’Occident en termes de km-voyageur par agent, associé à des taux de grève record (18 fois plus que dans le privé), des retards devenus célèbres et un déficit considérable. Chevalier de Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Alain Minc, IF, Cérus, mauvaise gestion, 4 Mds de francs d’addition. Officier de la Légion d’honneur.
Yves Roland-Billecart, IF, Air Afrique, gestion désastreuse et mise en faillite de la compagnie, dette de 183 Mds de francs CFA. Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite.
François Roussely, conseiller référendaire à la Cour des comptes, EDF, investissements hasardeux et catastrophiques, 25,8 Mds d’euros d’endettement. Officier de la Légion d’honneur, de l’ordre national du Mérite et des Arts et des Lettres.
Banques et assurances
Michel Albert, IF, Assurances générales de France, gestion désastreuse, 6 Mds de francs de pertes. Officier de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite.
Jacques Attali, maitre des requêtes au Conseil d’État, Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement : dépenses somptuaires : 560 millions de francs dépensés pour refaire le siège de la BERD, soit un dépassement de budget supérieur à la totalité des prêts consentis par la BERD aux pays de l’Est ; en deux ans, soixante vols en jets privés pour 1,4 million de livres, notes de frais exorbitantes assorties de rémunérations interdites par le règlement de la Banque.
Jean-Michel Bloch-Lainé, IF, Worms, gestion désastreuse, 14,9 Mds de francs de pertes. Commandeur de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Georges Bonin et Patrice Chevallier, Crédit Foncier de France, gestion désastreuse, pouvoir discrétionnaire, avantages suspects accordés à certains clients, 10,8 Mds de francs de pertes en 1995, nationalisation puis liquidation.
Patrick Careil, IF, Banque Hervet, gestion désastreuse, 1,2 Md de francs de perte en 1993. Chevalier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Jean Dromer, IF, Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest, gestion désastreuse, déficit de 393 millions de francs en 1988.
Jacques Friedmann, IF, Union des Assurances de Paris, mauvaise gestion, 2 Mds de francs de pertes, Commandeur de la Légion d’honneur. Chevalier de l’ordre national du Mérite.
Michel Gallot, IF, Société de banque occidentale, gestion désastreuse, 4 Mds de francs de pertes. Officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Jean-Yves Haberer, IF, Crédit lyonnais, gestion désastreuse, dépenses somptuaires exorbitantes, publication de faux bilans, 15 Mds d’euros de pertes, condamné à 18 mois de prison avec sursis.
Jean-Maxime Lévêque, IF, Crédit Commercial de France et International Bankers Incorporated, mis en examen pour complicité d’abus de confiance, recel, complicité de présentation de comptes inexacts et complicité de distribution de dividendes fictifs, 1,5 Md d’euros de pertes, incarcéré 4 mois à la Santé.
Robert Lion, IF, Caisse des dépôts et consignations, gestion douteuse : il a fait construire un nouveau restaurant en prenant sa femme pour architecte. Officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.
Pierre Moussa, IF, Pallas Stern, gestion désastreuse, 8 Mds de pertes puis dépôt de bilan en 1995. Officier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite.
Roger Prain, IF, Banque Verne, mauvaise gestion, recapitalisation de 300 millions de francs en 1996. Officier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite.
Jean-Claude Jolain et Raymond Fekik, Mutuelle du Mans Assurances, gestion désastreuse, attribution d’indemnités retraites dans des conditions controversées, 4,5 Mds de francs de pertes.
Même plus une cabine
Même plus une cabine
Prétendre que la politique ne sait pas s’adapter aux évolutions de la société est une idée fausse. On a pu vérifier l’absurdité de cette ineptie aux élections sénatoriales dont l’un des événements les plus spectaculaires a été la défaite de M. Baylet. Président du parti radical de gauche, espèce en voie de disparition, celui-ci, souvent pressenti comme ministre par lui-même, n’est pas parvenu à conserver son siège. Longtemps une plaisanterie assurait que vu la maigreur de leurs effectifs, les radicaux pouvaient ternir congrès dans une cabine téléphonique. Or ces cabines disparaissent peu à peu. M. Baylet, visionnaire prévoyant, n’a donc fait qu’anticiper la mutation. Désormais, un portable suffit aux radicaux pour se réunir. Du moins, si quelqu’un répond au numéro demandé.
Chef-d’œuvre en péril
Chef-d’œuvre en péril
Après des années d’illusion, les Français ont compris – dans la douleur – que la dette publique n’était rien d’autre que de l’impôt différé. Quand prendront-ils conscience que le « trou » de la Sécu tient moins de l’accident conjoncturel que d’une faillite annoncée ? La liste de nos lâchetés est longue comme une mauvaise ordonnance : croire que si la santé n’a pas de prix, elle n’a pas davantage de coût ; penser que le temps, c’est-à-dire un hypothétique retour de la croissance, suffira à transformer les dérives passées en mauvais souvenirs ; se convaincre qu’il sera possible de transférer ad vitam aeternam les charges de nos inconséquences sur les générations futures…
Cas unique en Europe, le déficit de la sécurité sociale sera donc supérieur à 10 milliards d’euros en 2014, comme en 2013, comme en 2012, comme en 2011, etc. Et personne n’est là pour rappeler que dans tout système assurantiel juste et pérenne, les cotisations doivent finir par couvrir les prestations… Pour préserver ce chef-d’œuvre en péril de l’Etat providence, nos dirigeants n’ont eu de cesse de jouer aux apprentis sorciers, de bricoler l’usine à gaz, de raboter le totem, de créer des monstruosités fiscales, fruits du génie français pour l’escamotage. Résultat, le régime général devient petit à petit un régime par répartition dévoyé, à rebours de la solidarité habituelle : les jeunes paieront demain pour le refus de vraies réformes des assurés actuels, en sachant qu’ils ne bénéficieront pas, eux, des « largesses à crédit » de leurs aînés. Comment dès lors ne pas prévoir que le ras-le-bol social n’emporte un jour le « modèle » ?
Discours politique : le sens des mots
L’amputation du contenu sémantique de l’expression politique de relance ne suggérerait-elle pas combien notre pays est devenu veule, et notre classe politique velléitaire ? S’il y a un discours essentiel et décisif, c’est bien le discours politique. Or dans tout discours, il y a des signifiants et des signifiés, et les relations entre les deux sont déterminantes. Si le discours politique n’est pas exact ou complet dans le choix de ces relations entre les mots et les concepts qu’ils véhiculent, il y a alors un risque pour la société, celui de lui cacher la vérité et de l’induire en erreur. Le discours politique d’aujourd’hui utilise de nombreux termes qui pourtant ne sont pas ou plus judicieusement connotés. Certains mots ne sont même plus perçus que péjorativement. Leur signifié initial et légitime se trouve biaisé, presque ostracisé. Les linguistes parlent dans ces cas-là de glissements sémantiques et de connotations.
Plusieurs termes actuels se retrouvent au centre du débat, et charrient des thèmes qui sont devenus de véritables boules puantes. Il est donc bénéfique de rappeler l’origine de ces termes, leur champ sémantique originel. Car les décalages dont souffrent ces termes ne sont jamais neutres. Ils font partie du discours politique dominant. Ils en trahissent les velléités. Les révéler permet d’en savoir un peu plus sur les valeurs de notre société. Tel est l’objectif de cette courte analyse.
Conservateur versus progressiste
Ce mot de conservateur n’a pratiquement plus, chez nous en France, la moindre connotation positive. Un conservateur, c’est quelqu’un qui est contre le progrès. C’est un notable la plupart du temps de droite qui ne veut rien changer et qui s’oppose aux réformes dont il a finalement tout à perdre. Le contraire de conservateur est progressiste. Pour prendre une comparaison dans l’univers de la religion catholique, et en simplifiant bien sûr, on pourrait avancer que les progressistes sont favorables à ce que les femmes puissent dire la messe. Tandis que les conservateurs ne le sont pas.
Il est évident que cette répartition manichéenne entre conservateur et progressiste atteint vite ses limites : les sociétés n’ont pas toujours évolué dans la bonne direction. Lorsque des évolutions proposées par les progressistes sont dangereuses, c’est le terme de conservateur qui devrait être positivement connoté. Imaginons que notre pays fasse actuellement fausse route sur bien des sujets de société. Combien d’années faudra-t-il au mot conservateur pour qu’il retrouve de son éclat ? Ce sera probablement trop tard…
En fait, la supériorité apparente du terme progressiste trahit un parti pris solidement ancré dans notre société, et qui sera difficile à changer. Ce parti pris se résume en cette très simple équation :
- Ne pas changer est dangereux,
- C’était toujours moins bien avant,
- Il suffit de changer pour que ce soit mieux.
Tout compte fait, le statut sémantique des mots progressiste et conservateur ne prouverait-il pas un certain angélisme de notre société ?
Libéral versus socialiste
Cette opposition libéral/socialiste est certainement la plus grosse imposture sémantique actuelle. Sans détour, on peut dire que chez la plupart des Français, libéral signifie sans pitié, prêt à paupériser les faibles et les fragiles, prêt à s’enrichir sur leur dos. Tandis que socialiste, bénéficiant de surcroît de la racine social, signifie à peu près l’inverse : solidarité, entraide, oblativité…
Au-delà du fait que cette antinomie semble inoxydable, puisqu’elle s’est créée à l’abri de l’épreuve des faits (il est en effet difficile de trouver des justifications historiques à cette préférence pour le socialisme tel qu’il est connoté en France aujourd’hui), il est amusant de se rappeler l’origine sociale (pour ne pas dire socialiste) du libéralisme. Ce courant a suffisamment été porté par certains de nos plus grands auteurs (Sand : Le compagnon du tour de France, Stendhal : Le rouge et le noir, etc.) pour que l’on puisse affirmer qu’il partait du souhait de rétablir l’égalité entre les dominants et les dominés, entre la noblesse et le peuple, entre les riches et les pauvres. Inversement, rétrospectivement, le socialisme se trouve associé à des événements de l’histoire qui ne sont pas particulièrement reluisants (la lecture de La route de la servitude de Hayek est édifiante à ce sujet) mais son contenu sémantique ne semble toujours pas en souffrir.
Cette méprise, que l’on pourrait qualifier de diachronique, est double : toujours valoriser le courant socialiste, quel que soit le contexte du moment, est une erreur grave. Ainsi, dans un pays asphyxié par l’omniprésence et l’obésité de son État, militer pour accroitre le socialisme est aussi stupide que de militer pour accroître le libéralisme dans un pays qui n’a pas assez d’État. Tout est une question de réglage, et d’opportunité. Le contexte évolue. La pertinence de telle ou telle politique n’est jamais figée dans le temps…
Alors, pourquoi le mot libéral est-il si mal connoté en dépit de son origine historique et d’un contexte français actuel qui devrait au contraire le rendre attirant ? Un tel dérapage sémantique ne démontrerait-il pas un certain aveuglement idéologique ?
Politique de relance
En France, par expérience, que ce soit chez nos hommes politiques ou chez la grande majorité des journalistes, le syntagme (figé) politique de relance est systématiquement associé aux mesures d’État, c’est-à-dire aux mesures prises en accompagnement de l’économie réelle afin de pousser la demande en biens et en services. Cette politique d’accroissement de la demande est soit basée sur l’aide directe aux ménages (baisses d’impôts, primes, baisses de charges, aides à l’achat), soit sur l’aide aux entreprises pour qu’elles recrutent (baisses des charges, incitations, emplois « aidés », postes dans la fonction publique).
Cela fait d’ailleurs depuis plus de 30 ans que nos gouvernements successifs déclinent jusqu’à plus soif l’acception du terme de relance de la demande, avec les résultats que l’on sait : lorsque l’aide s’interrompt, le soufflé retombe exactement comme avant. Ce n’est que du court terme. Pire, ce n’est que de la cosmétique puisque cela ne masque les symptômes que le temps de la cure…
Malgré le peu d’efficacité de ces mesures, pourquoi donc politique de relance ne signifie jamais relance de l’offre ? D’où peut provenir un tel parti pris sémantique ? Sans prendre trop de risques, il est possible d’avancer une explication toute simple : relancer la demande est facile, c’est une mesure conservatrice qui ne touche à rien dans l’économie d’un pays, il ne s’agit que de redistribuer (keynésianisme) de l’argent, par des saupoudrages plus ou moins ciblés avec bonheur. Tandis qu’une politique de l’offre implique une remise en question des blocages et des limites de l’économie du pays, elle impose des réformes douloureuses, elle nécessite à la fois du courage chez les politiciens et de l’abnégation du côté des agents économiques. Car ses résultats n’apparaissent qu’au bout d’un certain nombre d’efforts, et c’est certainement là le nœud du problème…
Un service de plus en plus rikiki et de plus en plus cher ? Merci la Sécu !
Et flûte. Tout avait pourtant si bien commencé. Une conjoncture économique globalement positive, avec un retour évident de la croissance et une inversion vigoureuse de courbes, permettaient d’envisager l’avenir sereinement. Des promesses, réalistes, calmes et pondérées, furent faites. Des chiffres furent posés. Des élections furent gagnées. Et des résultats furent espérés. Et patatras, tout foira. La croissance ne pointa pas. Les courbes refusèrent de s’inverser. L’inflation, sur laquelle tant avait été misé, refusa obstinément de venir là où on l’attendait. Les trous se creusèrent. Les chiffres ne purent être tenus.
Misère, catastrophe et calamité vraiment trop imprévisible : le gouvernement a encore une fois raté un de ses objectifs qu’il s’était pourtant lui-même fixé. Au jeu de la prudence, il a encore échoué et alors qu’il comptait sur un déficit de la Sécurité Sociale déjà joufflu à 10 milliards d’euros en 2014, voilà qu’on s’achemine gentiment (mais fermement) vers un bon gros dépassement du dépassement, de l’ordre de 1.7 milliards d’euros. Cette année, le déficit atteindra 11,7 milliards d’euros.
C’est très gênant, d’autant que cette révision du déficit, déjà abyssal, intervient après les hurlements mal camouflés de la Cour des Comptes, la semaine dernière, qui se plaignait des déficits irréductibles de l’institution sociale.Vraiment, cette semaine ne va pas être simple pour la pauvre Marisol, ministre de tutelle de tout ce branlant bazar, et qui en présente, justement, le budget pour 2015. À l’instar des autres membres du gouvernement qui ont choisi qui le mutisme total (un avis enlèvement/disparition sera bientôt lancé pour Christiane T., invisible depuis le remaniement de rentrée), qui les petites phrases idiotes sibyllines (Laurent et Michel, en première ligne du gloubiboulga mental, n’ont pas démérité dans l’opération), qui l’effacement pudique (qui se rappelle que Fleur Pellerin s’occupe de l’Aculture ?), Marisol va devoir trouver une méthode pour faire contre mauvaise fortune, mauvaise économie et mauvaise gestion, bon cœur.
Ce ne sera vraiment pas simple. Tout comme le gouvernement qui, on l’a vu, va devoir faire preuve d’un talent d’équilibriste assez exceptionnel (et vu le calibre des clowns en place, assez improbable), la petite Marisol va devoir dégotter des économies sévèrement gonflées pour arriver à faire croire au reste du monde, une année de plus, que tout le bricolage vermoulu qu’on appelle la Sécu française peut encore tenir quelques mois de plus.
Cependant, en matière d’économies, je le rappelle encore une fois : il n’est absolument pas question de diminuer vraiment les dépenses de l’institution, même si ses cadres y sont bien trop grassement payés. Pour commencer à dégager une petite marge de manoeuvre ou un semblant de crédibilité, on devra donc plutôt tailler dans les prestations fournies. En plus, c’est facile, c’est exactement ce à quoi tout le monde s’attend et se résigne même.
Certes, il faudrait trouver plusieurs milliards d’euros, mais raboter ici et là dans les redistributions liées à la politique familiale permettra probablement d’en trouver au moins un. Les conseillers de Marisol ont un peu gratté les fonds de tiroir et sont d’ailleurs arrivés à la conclusion qu’on doit pouvoir économiser par exemple entre 300 et 400 millions d’euros en égalisant le congé parental. En substance, il s’agira d’aligner celui des hommes sur celui des femmes (youpi !) et de réduire celui des femmes à dix-huit mois (youpi ?). Et ça tombe bien : statistiquement, la femme prend bien plus de ces congés que l’homme.
En somme, les hommes ne profiteront pas de l’augmentation qui leur est offerte, et les femmes devront faire un effort. Et même si l’on peut se réjouir d’un retour à l’égalité, on ne peut s’empêcher de penser que cette égalité-là n’est mise en pratique que parce qu’elle est fort commode. Au passage, cela veut d’ailleurs dire que le gouvernement reconnaît (et utilise à son avantage) le différentiel de comportement des hommes et des femmes, et, par voie de conséquence, que les cotisations que ces premiers payent sont, au moins au regard des congés parentaux, sous-employées.
Parallèlement, comme Marisol a aussi affirmé qu’il n’y aura pas de gel des prestations familiales, et compte-tenu de l’historique global des gouvernements à respecter leurs promesses solennelles, on peut raisonnablement envisager une baisse de ces prestations à moyen terme. On pourra aussi évoquer la réduction de la durée des séjours en maternité de 3 à 2 jours, la baisse mécanique des remboursements des médicaments, et la pression sur le corps médical pour une baisse des prescriptions. Enfin, on ne coupera pas à l’augmentation de la traque tous azimuts des méchants fraudeurs, qui, on s’en doute, se cachent dans les entreprises, chez les patrons et la classe moyenne, en clair, chez ces gens impressionnables, noyés dans la paperasse administrative et surtout, solvables.
Bref, le mouvement est visible, inexorable et sera d’autant plus important que les finances sont mauvaises : les Français vont payer pour un service de plus en plus rétréci. Une question se pose alors : combien de temps continueront-ils à se faire ainsi flouer ? Combien de temps le système va-t-il persister à les ponctionner de sommes toujours plus importantes pour un service toujours plus petit, de qualité de plus en plus médiocre, le tout enrobé d’un flicage et d’une suspicion toujours plus grande ? Parce que la vérité crue, c’est que la part de cotisation dans le salaire n’a pas arrêté de progresser sur les 50 dernières années, et si, certes, les conditions démographiques, sociales et sanitaires ont évolué sur la période, on a du mal a justifier par cette évolution ce genre de courbes :
Et le plus épicé, dans cette histoire, n’est même pas la facture qui vous est camouflée dans des lignes absconses, tous les mois, à chaque salaire, mais dans le fait qu’on vous fasse croire qu’aucune alternative n’est possible, qu’il n’y a point de salut ailleurs ou que le privé serait, de façon certaine, plus cher.
Ironie du sort : pendant que les Français se font tringler à coup de trépan pétrolier par une institution qui s’enfonce dans les gabegies, les déficits et la médiocrité, les Suisses votent une fin de non recevoir polie mais ferme à toute introduction chez eux du merveilleux système social que le monde ne nous envie pas. Au passage, on en profitera pour rappeler que la prime moyenne payée par les Suisses pour leur assurance s’élève à 340€ sur des salaires moyens bruts de plus de 5000€ (soit 7% environ), là où le Français, joyeux et bondissant, paye en moyenne 350 euros pour un salaire brut moyen qui tourne autour de 2800 euros (ce qui fait dans les 12.5%), et ceci ne tient pas compte des autres prélèvements obligatoires (CSG et CRDS), qui alourdiraient méchamment la différence. Or, jusqu’à preuve du contraire, les Suisses ne sont pas parmi les plus mal placés en terme de soins de santé et dament le pion aux Français dans à peu près tous les classements sérieux, qui placent le système français plutôt … au milieu.
Avec les mesures d’économies et de flicage que le gouvernement nous concocte, on aura bien du mal à rester optimiste et envisager la moindre amélioration du système. Marisol, comme les autres avant elle, continue ici à ripoliner les structures vermoulues de l’édifice. Avec cette nouvelle couche de peinture, combien de temps pourra-t-il tenir ? Nul ne le sait, mais indubitablement, à moyen terme, ce système est foutu.
Ô ironie… Les Américains ont aidé les Russes à découvrir l'un des plus grands gisements de pétrole de l'histoire
ien qu’il semble que l’on assiste à une accalmie dans la crise ukrainienne, il ne semble pas probable qu'une solution puisse être rapidement trouvée pour régler définitivement ce problème. L'Occident marche sur des œufs, notamment parce que la Russie contrôle la fourniture de gaz naturel pour de nombreux pays européens qui en dépendent.
La Russie est riche en ressources, et elle dispose de réserves importantes de pétrole et de gaz sur son territoire. L'Occident peut difficilement boycotter cette source d’énergie. Par-dessus le marché, la position de Moscou s’est récemment renforcée sur le marché mondial de l'énergie. En effet, la Russie vient de découvrir un très vaste gisement de pétrole dans le Grand Nord, qui promet d’être l’un des plus grands gisements du monde.
Le président russe Vladimir Poutine peut se frotter les mains, car la découverte a été réalisée par la compagnie pétrolière d’Etat OAO Rosneft en collaboration avec la firme américaine ExxonMobil. Le gisement de pétrole est situé dans la mer de Kara, dans l’Océan Arctique. Le champ nouvellement découvert pourrait être plus grand que ceux du Golfe du Mexique, de l’Alaska ou du Canada, et selon les premiers forages, le puits pourrait fournir environ 1 milliard de barils de pétrole brut.
« Il a dépassé nos attentes. Cette découverte est exceptionnellement révélatrice de la présence d’hydrocarbures dans l’Arctique », a déclaré Igor Sechin, le CEO de Rosneft.
Mais ironie du sort, la coopération entre les deux compagnies pétrolières a été suspendue le 12 Septembre à la suite de sanctions occidentales contre la Russie pour son ingérence en Ukraine. Mais ExxonMobil dispose d’un délai qui court jusqu’au 10 octobre prochain avant de mettre les sanctions à exécution et suspendre cette collaboration. Après cette date, Rosneft et ExxonMobil ne pourront plus faire d’autres forages ensemble, et l’exploration de la zone sera donc reportée à une date ultérieure, en dépit de la découverte que les deux compagnies viennent de faire.
Selon le vice-ministre russe de l’énergie, Kirill Molotsov, les forages se poursuivront au cours de l’année prochaine, même sans la participation d’ExxonMobil.
L'impact sur le marché du pétrole ne doit pas être sous-estimé. La pression à la baisse sur les prix du pétrole pourrait encore se poursuivre sur les prochains mois. C’est une mauvaise nouvelle pour la Russie, parce que le gouvernement russe a besoin d’un cours du baril de pétrole compris entre 110 et 117 dollars pour couvrir les dépenses de l'Etat. Lorsque le cours tombe en deçà de 100 dollars, il peut gagner du temps grâce à quelques astuces fiscales. Mais il ne faut pas que cette situation perdure.
LE GÉANT ALLEMAND HOCHTIEF DOIT PLUS DE 600 MILLIONS D'EUROS À L'ETAT GREC
Le total des dettes du géant Allemand envers l’Etat Grec pourrait atteindre 1 milliard d’euros.
L’Etat grec l’a emporté dans l’affaire qui l’opposait à la société allemande Hochtief qui avait entrepris l’exploitation de l’aéroport international d’Athènes "Eleftherios Venizélos" pour 20 ans et qui, à présent, suite à l’arrêt rendu par la Cour d’appel administrative d’Athènes, est appelée à verser 600 millions d’euros au titre de TVA qu’elle ne versait pas au Trésor.
Avec l’arrêt de la Cour d’appel, le géant allemand devient, dorénavant, le plus grand débiteur de la Grèc : si l’on tient également compte des autres dettes de la société envers les caisses de sécurité sociale, les collectivités locales, etc., le total des dettes pourrait atteindre 1 milliard d’euros.
L’arrêt a été publié lundi dernier et est considéré immédiatement exécutoire. Dès que le bureau des impôts compétent recevra l’arrêt, il est appelé à constater les créances et à en ordonner le recouvrement contre Aéroport International d’Athènes S.A. pour une somme qui devrait s’élever voire dépasser les 500 millions d’euros au titre de la TVA et des amendes que la société n'a jamais payées bien qu’elle y était tenue.
Les autorités fiscales n’ont pas encore calculé les dettes jusqu’à 2013 et le recouvrement pourra avoir lieu par le biais d’un échelonnement, sur les bénéfices futurs de l’aéroport. Pour le moment, l’Etat grec n’a pas mis en place de mesures de recouvrement et de saisie ni est-il parvenu à un accord avec la société en vue de quelque compensation des créances.
L’Etat grec l’a emporté dans l’affaire qui l’opposait à la société allemande Hochtief qui avait entrepris l’exploitation de l’aéroport international d’Athènes "Eleftherios Venizélos" pour 20 ans et qui, à présent, suite à l’arrêt rendu par la Cour d’appel administrative d’Athènes, est appelée à verser 600 millions d’euros au titre de TVA qu’elle ne versait pas au Trésor.
Avec l’arrêt de la Cour d’appel, le géant allemand devient, dorénavant, le plus grand débiteur de la Grèc : si l’on tient également compte des autres dettes de la société envers les caisses de sécurité sociale, les collectivités locales, etc., le total des dettes pourrait atteindre 1 milliard d’euros.
L’arrêt a été publié lundi dernier et est considéré immédiatement exécutoire. Dès que le bureau des impôts compétent recevra l’arrêt, il est appelé à constater les créances et à en ordonner le recouvrement contre Aéroport International d’Athènes S.A. pour une somme qui devrait s’élever voire dépasser les 500 millions d’euros au titre de la TVA et des amendes que la société n'a jamais payées bien qu’elle y était tenue.
Les autorités fiscales n’ont pas encore calculé les dettes jusqu’à 2013 et le recouvrement pourra avoir lieu par le biais d’un échelonnement, sur les bénéfices futurs de l’aéroport. Pour le moment, l’Etat grec n’a pas mis en place de mesures de recouvrement et de saisie ni est-il parvenu à un accord avec la société en vue de quelque compensation des créances.
'La 'combinaison toxique' d'une dette record et du ralentissement de la croissance est en train de mettre l'économie mondiale sur la voie d'une nouvelle crise'
La «combinaison toxique» d'un montant record de dette et du ralentissement de la croissance signifie que l'économie mondiale se dirige vers une autre crise, affirme le 16ème Genova report, un rapport annuel écrit par un panel d'économistes pour le compte du Centre international d'études monétaires et bancaires, et qui est publié ce lundi.
Les auteurs, parmi lesquels on trouve trois ex-patrons de banque centrale, expliquent que les taux d'intérêt devront rester faibles à l'échelle mondiale pendant « très très longtemps », pour permettre aux différents agents économiques de continuer à payer leurs intérêts et éviter une nouvelle crise grave. L'avertissement intervient alors qu’aux Etats-Unis, la patronne de la Fed, Janet Yellen, vient d’annoncer une remontée progressive des taux d’intérêt.
Le rapport indique que l’endettement global, privé et public confondu, est passé de 160% du PIB en 2001 à près de 200% en 2009 et de 215% en 2013 :
Contrairement à ce que l'on croit généralement, le monde n’a toujours pas commencé à se désendetter et le ratio de la dette mondiale comparée au PIB continue d’augmenter, brisant en permanence de nouveaux records ».
Dans ma carrière, j'ai vu tant de soi-disant «miracles économiques» -l’Italie dans les années 1960, le Japon, les tigres asiatiques, l'Irlande, l'Espagne et maintenant peut-être la Chine - et tous se sont achevés sur une montagne de dettes. »
Selon Buttiglione, le schéma est toujours le même : la croissance de ces économies les incite à emprunter, ce qui maintient leur croissance alors que les facteurs sous-jacents qui en avaient été à l’origine au départ ont épuisé leurs effets.
Le rapport souligne que certains pays, qui se caractérisent par un endettement élevé et une croissance molle, sont particulièrement vulnérables : l’Europe du Sud, la zone euro et la Chine.
Dans un e-mail à la rédaction Steen Jakobsen, économiste en chef de Saxo Bank, cite un proverbe yiddish : «L'intérêt sur la dette grossit sans nécessiter de pluie ». Il confirme les grandes lignes du rapport de Genève :
Ce proverbe indique l’essentiel de ce qui se passe dans les cercles politiques aujourd'hui. Nous assistons maintenant à l’épisode IV du « Faisons perdurer et faisons semblant » : Promesses d'amélioration, alors que les dettes continuent de s’accumuler. (…) Faire semblant d’avoir un plan crédible, mais ne jamais tenter de régler les problèmes structurels et continuer d’acheter encore plus de temps. (…)
Il est évident qu’acheter plus de temps (faire perdurer) est toujours la priorité numéro un, suivie de la projection (faire semblant) qu’une croissance très attendue atteindra une trajectoire encore plus élevée pour faire rentrer le budget dans les contraintes supposées. Ou, comme dans le cas de la France, l’abandon récent du respect des objectifs budgétaires pour les deux prochaines années est déjà un fait accompli. (…)
Dans le secteur privé, un tel comportement pourrait vous coûter votre emploi, mais dans le modèle économique de l'année 2014 qui évoque davantage l'Union soviétique qu'une économie de marché – c’est devenu la chose la plus normale du monde. Mais beaucoup pourront protester que cela serait encore pire si nous n’en avions pas tant fait pour « sauver le système », non ?
Eh bien, peut-être, sauf que ces pays où la foi en un capitalisme d’Etat est la plus forte : la Russie, la Chine et la France, sont tous en fin de course. (…) La productivité est négative, on constate des fuites de capitaux, et le système construit pour protéger une élite est en échec. »
Jakobsen, qui rentre d’Asie, affirme que ce qu’il a constaté à Singapour témoigne parfaitement de ce phénomène :
Pour moi, Singapour incarnait l'exemple de business model le plus rationnel de la planète. Son fondateur Lee Kuan Yew a été l'un des plus grands hommes d'État de l'histoire. Mais aujourd’hui, la productivité s’effondre à Singapour. Comme nous, ils sont en train de devenir le Monaco du monde, une économie basée sur la consommation, et non sur la productivité et la croissance.
Les économies développées sont en train de vieillir sur le plan démographique, mais nous ne sommes pas encore assez raisonnables pour comprendre que notre modèle actuel est une chaîne de Ponzi et que nous nous dirigeons vers son inévitable moment de Minsky (lorsque l'argent généré par des actifs ne suffit plus pour assurer le service de la dette contractée pour payer ces actifs).
Aucun politicien ou banquier central ne dit la vérité telle qu’elle ressort des simples chiffres et tous espèrent que tout va bien se passer. Mais l'espoir n’est pas une bonne politique, et il ne faut le réserver qu’à l'église, pas à l'économie réelle. »
David Rachline
David Rachline
Pour la première fois de son histoire, le Front national envoie deux sénateurs le représenter à la chambre haute du Parlement français : David Rachline et Stéphane Ravier, respectivement maires de Fréjus et du 7e secteur de Marseille. Après les municipales et les européennes, le renforcement institutionnel du Front national se confirme. De très bon augure pour les prochaines élections départementales et régionales. Ses listes recueillent un nombre de voix très supérieur au nombre de ses élus propres (plus de dix fois plus), témoignant d’une capacité nouvelle à attirer des élus de proximité qui ne sont pas étiquetés Front national ou Rassemblement Bleu Marine. Comme nous l’espérions (voir notre interview du 6 septembre) notre ami David Rachline (le sénateur-maire qui affiche Présent sur son bureau) fait son entrée au Sénat à l’âge de 27 ans. Il est le plus jeune sénateur de cette assemblée.
— C’est une première pour le Front national et c’est une première pour la France ?
— C’est la démonstration que le Front national est en mesure de rassembler encore plus largement que ce que l’on imaginait. C’est un signal fort envoyé par les grands électeurs. Même les grands électeurs voient que nos idées et nos convictions sont en phase avec les Français. Le Front national est en phase avec les Français et avec les élus locaux. Nous multiplions nos scores jusqu’à 11 fois, ce qui est absolument considérable. Cela témoigne de la capacité du Front national à rassembler et à porter ses idées dans les plus hautes assemblées.
Nos voix viennent d’un peu partout mais elles viennent surtout des territoires abandonnés de la République, des endroits où reculent les services sociaux, où avancent les communautarismes et dont on n’entend finalement jamais parler. Il y a un certain nombre de grands électeurs, de municipalités, de maires qui se sentent abandonnés au profit des grandes agglomérations. Nous sommes partisans d’un équilibre entre les territoires, c’est ce que nous allons défendre demain au Sénat. Nous nous y sommes engagés.
— Comment allez-vous peser au Sénat ?
— Nous allons peser en provoquant le débat. Nous allons imposer au Sénat les débats qu’attendent les Français. Et tous ceux qu’attendent les grands électeurs du Var, comme la baisse des dotations de fonctionnement aux municipalités ou les problématiques d’aménagement du territoire. On va enfin parler d’immigration, de politique sociale au Sénat, de sujets qui étaient tus jusqu’alors. Sur tous ces sujets, nous allons mettre la pression et nous opposer véritablement au gouvernement, ce que n’a pas été capable de faire l’UMP. Les patriotes font leur entrée au Sénat.
— Vous êtes le plus jeune sénateur comme Marion est la plus jeune femme député. Est-ce que cela a une signification ?
— C’est le signe du renouveau de la classe politique et de ses vieux crocodiles et ce n’est pas trop tôt ! Les Français aspirent à cela et y participent. C’est aussi la preuve de la confiance que le Front national fait à la jeunesse. Non pas seulement en mettant les jeunes en avant sur les photos mais en leur donnant les moyens d’accéder réellement et pleinement aux responsabilités politiques.
Politique de gribouille
Politique de gribouille
A l'approche fatidique de l'examen du projet de loi de finances 2015, on hésite à qualifier la politique du gouvernement. Politique de gribouille serait-on tenté d'écrire, tant il y a d'hésitations et d'incohérences dans les orientations prises par l'exécutif. Politique de gribouille encore, tant il y a de mesures de court terme envisagées sans vraiment en évaluer l'impact sur le long terme, avec le risque de résultats contraires à ceux espérés. Une illustration flagrante en a été fournie hier avec la présentation du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015. Le déficit de la Sécu, supérieur à celui qui avait été prévu, a contraint la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à tailler dans le vif.
Sauf que le remède pourrait s'avérer pire que le mal. En mettant sur le dos de la branche famille une part (700 millions d'euros) des économies à réaliser, elle prend le risque de casser une politique familiale qui n'était d'ailleurs pas déficitaire. En réformant à la baisse le congé parental, sous prétexte fallacieux d'égalité femme-homme, et en diminuant d'un tiers la prime à la naissance du deuxième enfant, elle stérilise, pour le coup, un modèle nataliste qu'on nous enviait.
Doit-on oublier que le taux de fécondité assure le renouvellement des générations et garantit les futures retraites ? L'État pourra-t-il par ailleurs financer notre retard dans les constructions de crèches pour accueillir les bambins des couples au travail ? Pourquoi détruire ce qui marche ? Il manque une vision d'ensemble au gouvernement.
A quoi sert-il de supprimer la première tranche d'impôt sans procéder à une réforme complète de la progressivité de l'impôt sur le revenu, que paieront moins de la moitié des Français. Une contribution, même symbolique, s'imposerait, par adhésion civique. La généralisation du tiers-payant, chez les médecins, s'inscrit dans cette culture de gratuité « déresponsabilisante » qui accentue les déficits et oblige ensuite le gouvernement à reprendre d'une main ce qu'il donne de l'autre, tout en fermant les yeux sur des abus criants. La justice sociale ne saurait s'exempter de… justesse sociale.
Le climat des affaires au plus bas depuis fin 2013 en zone euro
Le sentiment économique est retombé en septembre à un plus bas depuis fin 2013 tandis que les anticipations d'inflation, aussi bien des ménages que des entreprises, ont encore baissé.
Selon des données de la Commission européenne, le sentiment dans les 18 pays partageant l'euro s'est établi à 99,9 contre 100,6 en août et un consensus Reuters de 100,0.
Les seuls secteurs d'activité dont le sentiment s'est légèrement amélioré sont les services et la construction.
Le climat des affaires a évolué de pair avec le sentiment économique, s'inscrivant à 0,07 ce mois-ci, un plus bas depuis octobre 2013, contre 0,16 en août.
La composante qui mesure les anticipations d'évolution des prix à la consommation a baissé à 4,0 contre 6,6 en août. En décembre 2013, ce chiffre était encore de 15,1.
Le recul des anticipations illustre le très faible niveau des pressions inflationnistes dans l'économie de la zone euro, situation qui a conduit la Banque centrale européenne à multiplier les initiatives pour tenter d'éviter une situation de déflation.
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