mardi 30 septembre 2014
Politique de gribouille
Politique de gribouille
A l'approche fatidique de l'examen du projet de loi de finances 2015, on hésite à qualifier la politique du gouvernement. Politique de gribouille serait-on tenté d'écrire, tant il y a d'hésitations et d'incohérences dans les orientations prises par l'exécutif. Politique de gribouille encore, tant il y a de mesures de court terme envisagées sans vraiment en évaluer l'impact sur le long terme, avec le risque de résultats contraires à ceux espérés. Une illustration flagrante en a été fournie hier avec la présentation du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015. Le déficit de la Sécu, supérieur à celui qui avait été prévu, a contraint la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à tailler dans le vif.
Sauf que le remède pourrait s'avérer pire que le mal. En mettant sur le dos de la branche famille une part (700 millions d'euros) des économies à réaliser, elle prend le risque de casser une politique familiale qui n'était d'ailleurs pas déficitaire. En réformant à la baisse le congé parental, sous prétexte fallacieux d'égalité femme-homme, et en diminuant d'un tiers la prime à la naissance du deuxième enfant, elle stérilise, pour le coup, un modèle nataliste qu'on nous enviait.
Doit-on oublier que le taux de fécondité assure le renouvellement des générations et garantit les futures retraites ? L'État pourra-t-il par ailleurs financer notre retard dans les constructions de crèches pour accueillir les bambins des couples au travail ? Pourquoi détruire ce qui marche ? Il manque une vision d'ensemble au gouvernement.
A quoi sert-il de supprimer la première tranche d'impôt sans procéder à une réforme complète de la progressivité de l'impôt sur le revenu, que paieront moins de la moitié des Français. Une contribution, même symbolique, s'imposerait, par adhésion civique. La généralisation du tiers-payant, chez les médecins, s'inscrit dans cette culture de gratuité « déresponsabilisante » qui accentue les déficits et oblige ensuite le gouvernement à reprendre d'une main ce qu'il donne de l'autre, tout en fermant les yeux sur des abus criants. La justice sociale ne saurait s'exempter de… justesse sociale.
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