TOUT EST DIT

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samedi 14 juin 2014

Ils débarquent par milliers…


L’Europe, libérée en 1944, est devenue une pompe aspirante pour une nouvelle invasion, pacifique mais impossible à absorber par nos États providence en faillite.
En fin de semaine dernière, les gardes-côtes italiens ont secouru plus de 1 000 clandestins au large de l’île de Lampedusa. Trois frêles esquifs transportant respectivement 94, 580 et 400 immigrés ont reçu l’aide de plusieurs vedettes militaires. Côté maltais, la marine a porté assistance à 103 immigrants, dont 13 femmes et un bébé, qui risquaient de se noyer après que leur bateau pneumatique se fut dégonflé. Quelques jours plus tôt, les autorités italiennes avaient déjà annoncé être venues à l’aide, en vingt-quatre heures, de quelque 2 500 migrants qui tentaient la traversée de la Méditerranée à bord de 17 bateaux. Tous ces hommes et femmes décharnés, qui ressemblent à s’y méprendre aux éclaireurs du “camp des saints”, décrits par le romancier Jean Raspail il y a quarante ans, sont partis des côtes de Libye. Ils sont pour la plupart originaires d’Érythrée et de Syrie, ainsi que des pays les plus pauvres d’Afrique. Il y a une dizaine de jours, plus de 1 000 migrants subsahariens ont tenté de franchir la frontière séparant le Maroc de Melilla, lors d’un des assauts les plus massifs depuis 2005. Environ 400 seraient parvenus à entrer, après avoir traversé le Sahara, prenant tous les risques jusqu’à cette dernière frontière grillagée, de 7 mètres de haut et 11 kilomètres de long, qui forme un demi-cercle autour de la ville espagnole de Melilla, sur la côte nord du Maroc.
Au moment même où l’Occident a célébré, avec faste, le 70e anniversaire du débarquement des forces alliées en Normandie, nous voilà confrontés, dans un drôle d’effet de miroir, à d’autres chaloupes transportant des milliers de personnes qui viennent chercher l’espoir, la vie et la liberté. Peut-on en même temps célébrer ce qui s’est passé lors du “jour le plus long” et ne pas venir en aide à des hommes et des femmes qui fuient la guerre, la persécution, les haines ethniques, la famine et la mort programmée ? Bien sûr que non. Mais en même temps, comme le dit un personnage du roman de Jean Raspail chargé d’endiguer ce flot de migrants, nous savons tous que « leur destin est tragique mais, par voie de conséquence, le nôtre ne l’est pas moins ».
Nos dirigeants sont soumis à la fois à cette fameuse éthique de conviction décrite par Max Weber et à l’éthique de responsabilité. La première les amène à chercher une issue pour ces migrants ballottés par les flots. Mais de solution, il n’y en a plus, aussi bien au niveau national qu’au niveau européen. Ces réfugiés sont donc parqués dans des camps de rétention (y compris à Calais) que personne n’aurait cru voir apparaître sur ce continent libéré par les héros du D-Day il y a tout juste soixante-dix ans. Jusqu’au jour où ils finiront par s’échapper et rejoindre ainsi l’espace Schengen. Si bien qu’en France ils auront immédiatement droit à une allocation de plus de 340 euros par personne, plus les soins gratuits, plus une aide au logement. C’est ce qui explique que notre pays abrite aujourd’hui environ 350 000 immigrés clandestins. Une situation insupportable pour tous.
L’éthique de responsabilité a aussi sa place dans ce débat. Elle consiste d’une part à briser les filières mafieuses qui promettent à ces migrants une vie meilleure faite de rapines et d’allocations. La coopération européenne est encore très faible dans ce domaine. Alors qu’il s’agit bien d’un sujet multilatéral qui regroupe l’Espagne, la Grèce, Malte, l’Italie et la France. Elle réside d’autre part dans une remise à plat de nos États providence qui sont synonymes pour tous ces hommes et femmes déracinés de “terre promise”. Mais l’Europe des aides sociales est désormais à bout de souffle. Faut-il rappeler que l’Union européenne ne concentre que 7 % de la population mondiale, 25 % de la richesse produite par la planète, mais 50 % des allocations en tout genre prodiguées aux uns et aux autres. Ces chiffres absurdes, et financièrement intenables, montrent à quel point l’Europe libérée par les GI en 1944 est devenue une pompe aspirante pour une nouvelle forme d’“invasion”. Une invasion certes pacifique, mais impossible à gérer, car menée par des populations qui ne souhaitent pas s’intégrer. Dans ces conditions, parce qu’il s’agit de l’avenir de notre civilisation, il faut arrêter de faire preuve de naïveté et d’une béatitude chère aux bien-pensants de la gauche caviar. Bien sûr, il convient de tout faire pour venir en aide à ceux qui sont sur le point de se noyer à quelques mètres des côtes italiennes. Mais n’oublions jamais ce que le général de Gaulle a dit à Alain Peyrefitte dès 1959 : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! »

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