samedi 9 août 2014
Un Président au bord du gouffre
Un Président au bord du gouffre
Oui, il est nu, il est seul le président de la République sous les orages estivaux qui éclatent de toutes parts autour de lui.
De plus en plus seul dans son camp depuis que le Conseil constitutionnel vient de censurer la baisse des charges salariales, cadeau qu’il avait octroyé aux fameux frondeurs du PS qui le prennent pour un traitre à la gauche.
De plus en plus seul face aux patrons qui, du coup, ont peur que le pacte de responsabilité qu’il leur a promis parte en fumée.
De plus en plus seul face aux institutions internationales et aux agences de notation qui ne misent pas un centime sur la réussite de sa politique économique.
De plus en plus seul face à Angela Merkel, qui ne veut pas changer de cap et qui lui dit « nein » à tout assouplissement de la rigueur.
De plus en plus seul sur le front de la politique étrangère, en Afrique où personne ne veut l’aider à mettre fin à la guerre en Centrafrique et au Mali, au Proche-Orient et en Ukraine, où il ne pèse rien.
Ainsi va l'anaphore. Seul, Hollande pendant ses vacances pourries, gâchées à la Lanterne, à Versailles, comme un certain Louis XVI.
Alors que peut-il lui arriver ?
Est-ce que ça finira mal, comme pour Louis XVI précisément ? Oh, il ne sera pas décapité, bien sûr. La rumeur monte qu’il ne finirait pas son quinquennat tellement tout fout le camp. C’est même le sujet de nombreux feuilletons de politique fiction dans la presse en cet été 2014. Pas la dissolution, la démission. Un jour, il dirait : je m’en vais. Comme de Gaulle. Sauf qu’avec lui, ça n’aurait pas la même gueule.
A moins que, comme Louis XVI, il soit foutu dehors. Les institutions de la Vème République le protègent, mais qui sait ? Une explosion de colère incontrôlée et incontrôlable dans la rue est tout à fait possible. Pas la bonne vieille manif de syndicats. Quelque chose d’imprévisible, venant des banlieues, ou d’un conflit catégoriel qui fasse tâche d’huile et se transforme en un ras le bol général devant son manque d’autorité, ses indécisions, ses échecs répétés, son allure de sous-préfet. Les Français aiment avoir un chef à leur tête. Même à gauche, ils ont gardé un fond bonapartiste.
Justement, l’autoritaire Sarkozy devrait annoncer son retour…
Oui sans doute. Mais les Français veulent-ils de lui ? Ils ne l’ont pas réélu. Qu’a-t-il de nouveau à leur dire ? Et puis les Français sont singuliers, un brin schizophrènes : ils veulent tout et le contraire de tout. Ils ont pris Hollande pour chasser Sarkozy, reprendrait-il Sarkozy pour chasser Hollande ?
Une chose paraît sûre. Quelle que soit la date de la prochaine élection présidentielle et si le régime ne change pas, Marine Le Pen sera au deuxième tour.
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