samedi 14 juin 2014
Crise de l’euro : le Parlement européen place la troïka sous contrôle
La commission a été créée suite aux évaluations négatives des recommandations de la troïka, censées faire sortir l’économie et les finances des dits Etats de la crise. Or selon plusieurs politiques et experts, ces recommandations ont aggravé leur situation. Tous les analystes ne partagent pas ce point de vue.
En juin dernier la presse européenne est allée jusqu’à évoquer une crise de la troïka elle-même. El Pais espagnol, en particulier, a cité les propos d’un haut fonctionnaire de l’UE tenus après son voyage au Portugal et en Grèce : « On peut considérer la troïka comme morte ». Les paroles du chef de la Commission Européenne José Manuel Barroso, selon lesquelles il était temps que l’Europe renonce aux services du FMI, dont les recommandations rencontrent une opposition particulièrement âpre, ont mis de l’huile sur le feu. Aussi le comité pour l’économie et les finances du Parlement européen a-t-il proposé en octobre dernier de mener une enquête sur les résultats des activités de la troïka.
D’ailleurs, les contradicteurs prétendent à leur tour qu’en l’absence de cette triple structure de contrôle les pays à problèmes de la zone euro auraient déjà connu la faillite. Ivan Rodionov, professeur à l’Ecole supérieure d’économie de Russie, estime qu’en dépit des critiques formulées par les parlementaires, les recommandations de la troïka, y compris du FMI, sont justifiées.
« En général, toute activité peut être critiquée, - dit le professeur. – D’autre part, les députés représentent une population et défendent ses intérêts, liés au taux des revenus, au taux du chômage. Et même si l’Europe sort de la crise, celle-ci se poursuit, et dans certains pays la situation est assez compliquée. On comprend donc pourquoi le FMI est constamment critiqué. Mais en son absence la situation serait tout simplement ingérable. »
Quoi qu’il en soit, le député européen de gauche Jürgen Klute estime possible d’apporter des changements aux activités prioritaires de la troïka.
« Les réformes, comment doivent-elles finalement être appliquées ? – s’est-il interrogé lors d’une interview à la radio. – C’est en fait le grand objectif que nous nous fixons. C’est-à-dire que si un jour nous avons à nouveau besoin de former une telle structure, elle devra alors fonctionner sur une base parlementaire – légalement, sous contrôle et de façon responsable. »
On apprend que les membres de la commission parlementaire n’ont pas pu se rendre à Athènes, la Grèce ayant demandé l’ajournement de ce voyage. A propos, ce pays assume depuis janvier la présidence tournante de l’UE. On ignore les motifs pour lesquels la Grèce a refusé de rencontrer les « inspecteurs » parlementaires.
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