samedi 14 juin 2014
Très chers intermittents…
Très chers intermittents…
Les revendications des intermittents du spectacle sont comme les hirondelles… Toutes deux reviennent au printemps. Quand les charmants volatiles envahissent nos campagnes, les intermittents préfèrent le feu des projecteurs et les caméras. Après s’être invités à la cérémonie des César, avoir interrompu le journal télévisé sur France 2, envahi le plateau du Grand Journal à Cannes, occupé l’opéra de Saint-Étienne, retardé la représentation de la Traviata à l’Opéra-Bastille, perturbé la cérémonie des Molière, forcé à annuler la Nuit des publivores à Toulouse et plusieurs spectacles lors du Printemps des comédiens, puis manifesté un peu partout en France, les voilà plus remontés que jamais alors que s’approche la saison des festivals.
Les intermittents, qui bénéficient déjà d’un régime spécial, manifestent aujourd’hui contre un accord signé le 22 mars entre le patronat et FO, la CFDT et la CFTC. Confrontés aux dérives d’un régime qui représente 3,5 % des allocataires et dont le déficit se situe entre 320 millions et 1milliard d’euros suivant les rapports, les partenaires sociaux ont décidé de plafonner les indemnités mensuelles à 5 475 euros, d’augmenter les cotisations et de créer un délai de carence. La première modification concerne peu de monde ; en revanche, la totalité des intermittents sera touchée par les deux autres mesures.
Pour désamorcer ce conflit à quelques jours de l’ouverture du Festival d’Avignon qui avait dû être annulé en 2003 — les intermittents demandent justement le retour aux conditions d’avant 2003, plus favorables —, le gouvernement a nommé le député PS Jean-Patrick Gille comme médiateur. Effrayés par le jusqu’au boutisme des grévistes, les directeurs de théâtres et de festivals supplient aujourd’hui Manuel Valls de revenir sur l’accord : « Agréer la convention en l’état relèverait d’une provocation au regard de la situation sociale de notre pays et de son niveau de chômage. Ce serait une erreur, voire une faute, à la veille des festivals d’été qui font le rayonnement international de notre pays. » Grave erreur… Quel crédit national et international donner en effet à un gouvernement qui cède sur tout ? Il serait temps que Manuel Valls démontre qu’il a (peut-être) du courage.
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