samedi 14 juin 2014
Va-t-on mettre en prison les maires réfractaires ?
Va-t-on mettre en prison les maires réfractaires ?
Après le « mariage » homo, puis la réforme pénale, c’est maintenant sur la question des rythmes scolaires que le pouvoir socialiste fait preuve du pire dogmatisme soixante-huitard. Alors que parents et élus locaux ne cessent de souligner le caractère néfaste de cette réforme, le nouveau ministre de l’Education, Benoît Hamon, a mis très sérieusement en garde jeudi les maires qui n’appliqueraient pas les nouveaux rythmes scolaires contre un choix « parfaitement illégal » qui leur vaudrait d’être « condamnés ».
Les préfets en « commissaires politiques »
Invité sur France Info, le ministre a en effet déclaré : « Je vois mal des maires s’entêter dans une posture comme celle-ci. C’est parfaitement illégal, ils seraient condamnés comme tel ». Avant d’ajouter : « Les préfets exerceront le contrôle de la légalité. »
Il a eu beau expliquer que cette réforme n’était pas « une lubie de l’institution scolaire », on retrouve bien là le dogmatisme idéologique dont le gouvernement avait déjà fait preuve face aux maires opposés au « mariage » homo. Et le ministre nous ressert le discours habituel des soixante-huitards sur « le temps des adultes » qui doit s’achever au profit du « temps des enfants », les prétendus« bénéfices pour les élèves (...) de cette réforme dans les années à venir », ou encore met en avant les études de soi-disant « spécialistes de l’enfance » qui ont raconté tellement d’inepties depuis des années que plus personne ne les écoute sauf le gouvernement. Voilà en effet plus de quarante ans que l’enfant est « au cœur de la pédagogie », que l’on bricole les emplois du temps, et tout cela pour un résultat toujours plus lamentable.
À la schlague
Coûts exorbitants, manque d’effectifs, désorganisation totale et, surtout, enfants perturbés et plus fatigués qu’auparavant : la plupart des communes qui ont fait cette année l’expérience de ces nouveaux rythmes scolaires ne s’en sortent plus. Ainsi, à Belfort, 77, 51 % des parents et enseignants de 17 écoles maternelles et 15 écoles élémentaires consultés par la mairie en mai dernier exigeaient le retour à la semaine de quatre jours. « Un raz-de-marée » qui a poussé le député-maire UMP de la ville, Damien Meslot, à proposer la création d’un « collectif national des villes qui sont entrées en résistance » contre l’application de la réforme.
A Marseille, où Gaudin accuse le gouvernement « d’autisme » dans sa manière « d’imposer brutalement et sans concertation un décret », la mairie souligne que cette réforme va coûter à la ville 25 millions d’euros « qui ne seront pas compensés par l’aide promise par l’Etat » et nécessiteront « une augmentation des impôts locaux au prochain budget ». Mais rien n’y fait : le recteur de l’académie, Ali Saïb, assurait jeudi que la réforme s’appliquerait tout de même à la rentrée !
Et contrairement à ce que voudrait nous faire croire le gouvernement, cette levée de boucliers n’est pas fomentée par l’UMP. Témoins : les deux requêtes contre la réforme examinées mercredi par le Conseil d’Etat qui avaient été déposées, l’une par l’Association autonome des parents de l’école Emile-Glay de Montigny-lès-Cormeilles, l’autre par la fédération Sud-Education, et dont on attend – sans optimisme – le résultat pour les prochaines semaines.
Mais, aux abois après ses deux récentes déroutes électorales, ne représentant plus que quelques pour cent de Français, souffrant d’une impopularité inédite sous la Ve République, ce pouvoir n’a plus guère que la schlague pour gouverner.
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