Ces minuscules fluctuations fournissent des indices de l'univers dans sa première enfance. Ainsi de petites différences de températures à travers le ciel révèlent où le cosmos était plus dense et où se sont formées des galaxies et des amas galactiques. "La détection de ce signal est l'un des objectifs les plus importants en cosmologie aujourd'hui et résulte d'un énorme travail mené par un grand nombre de chercheurs", a souligné John Kovac, professeur d'astronomie et de physique au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA), responsable de l'équipe de recherche BICEP2 qui a fait cette découverte.
Pour le physicien théoricien Avi Loeb, de l'Université de Harvard, cette avancée apporte "un nouvel éclairage sur certaines des questions les plus fondamentales à savoir pourquoi nous existons et comment a commencé l'univers". "Non seulement ces résultats sont la preuve irréfutable de l'inflation cosmique mais ils nous informent aussi du moment de cette expansion rapide de l'univers et de la puissance de ce phénomène", explique-t-il. Les données recueillies "confirment aussi la relation profonde entre la mécanique quantique et la théorie de la relativité générale", soulignent ces astrophysiciens. La physique quantique décrit des phénomènes à l'échelle atomique que la relativité générale ne peut expliquer.
Grâce à un faible rayonnement laissé par le Big Bang
"Cette caractéristique d'une polarisation 'en tourbillon' est la signature unique des ondes gravitationnelles...et c'est la première image directe de ces ondes à travers le ciel primordial", souligne Chao-Lin Kuo, un physicien de Stanford, et un autres membre de l'équipe de recherche. Pour Tom LeCompte, un physicien spécialiste des hautes énergies au Cern et au Laboratoire National Argone près de Chicago, qui n'a pas participé à ces travaux, cette percée "est la plus grande annonce en physique depuis des années". "Cela peut potentiellement donner le prix Nobel" à leurs auteurs, a-t-il dit à l'AFP comparant cette avancée à la découverte du Boson de Higgs en 2012, la clef de voûte de la théorie du Modèle standard, la particule élémentaire qui donne leur masse à nombre d'autres particules.
Cette détection directe des ondes gravitationnelles est "remarquable et enthousiasmante" dans le mesure où elle permet de voir ce qui s'est passé "le premier instant après le Big Bang", a-t-il poursuivi. "Cela va au-delà de ce que nous essayons de faire avec le Grand collisionneur de hadrons (en Suisse) pour voir comment se comportait l'univers à ses tout débuts (...) Cela permet de regarder encore plus loin dans le temps".
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