mardi 18 mars 2014
Pourquoi y a-t-il autant de pharmacies en Grèce ?
La Grèce serait le pays qui compte le plus grand nombre de pharmacies par habitant en Europe à en croire le site Quartz. Il y aurait ainsi plus de 97 officines pour 100.000 habitants. Ce qui est presque le double de la Belgique, qui, selon le site, arriverait en 5e position, avec plus de 46 établissements.
Comme le montre le graphique de Quartz (cf. ci-dessous), la France arriverait ainsi à la 12e place, avec un peu plus de 35 officines pour 100.000 habitants, juste derrière la Slovaquie et l'Estonie.
Ce sont surtout des pays scandinaves qui arrivent en queue de peloton. Le Danemark arrive ainsi bon dernier avec 5,6 pharmacies pour 100.000 habitants, juste derrière les Pays-Bas (11,89), la Suède (11,92), la Norvège (13,19) et la Finlande (15,18).
L'explication serait à chercher du côté de la règlementation grecque. En effet, selon l'OCDE, la Grèce serait l'un des rares pays de l'UE qui fixe les prix pour les médicaments, comme l'aspirine, au niveau national - en France, les prix diffèrent d'une pharmacie à l'autre et peuvent parfois varier du simple au triple -, et qui en limite la distribution dans les établissements autorisés.
Par ailleurs, la règlementation limite la propriété des officines aux pharmaciens, et chaque diplômé ne peut en posséder qu'une seule. Sachant que les implantations sont elles aussi règlementées, tout comme les heures d'ouverture. Bref, la législation est assez stricte en la matière. De quoi laisser la concurrence à distance.
Pour autant, malgré une règlementation qui peut de prime abord paraître assez contraignante, l'OCDE relève que la marge des pharmacies est plus élevée (+ 4 points de pourcentage) que partout ailleurs en Europe.
Mais depuis que l'Union européenne aide financièrement la Grèce, la troïka (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) a émis le souhait de voir la législation s'assouplir en la matière, et notamment réduire les restrictions sur la vente libre des médicaments, dans d'autres types de magasins, comme les supermarchés.
La raison ? La concurrence fait baisser les prix , ce qui permettra d'augmenter les ventes et donc de donner un coup de pouce à l'économie du pays, selon la troïka. A ceci près que les médicaments ne sont pas tout à fait des biens de consommation comme les autres...
Quoi qu'il en soit, les pharmaciens ne voient pas cela d'un bon œil. Bien au contraire, il s'agirait d'une véritable "menace existentielle" pour une grande majorité d'entre eux, note Quartz. Une telle modification des règles se traduirait selon eux par la fermeture de quelque 11.000 pharmacies et de nombreuses pertes d'emploi. Ce qui n'est pas spécialement souhaitable dans une économie déjà en difficulté, avec un taux de chômage de 28% en novembre d'après les chiffres officiels publiés en février.
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