vendredi 17 janvier 2014
Indignation à géométrie variable
Indignation à géométrie variable
Ça suffit ! a lancé Arnaud Montebourg, le 13 janvier, au fabricant de pneumatiques Goodyear et à la CGT d’Amiens, les exhortant à négocier. On aurait aimé que lui et les autres membres du gouvernement aient eu un peu plus de fermeté, une semaine plus tôt, lorsque deux cadres de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord ont été pris en otages par la CGT. Ce qui démontre, soit dit en passant, que la centrale syndicale n’a (presque) plus de prise localement. Il a fallu attendre un peu plus de 24 heures pour que les cégétistes d’Amiens libèrent les deux hommes (uniquement parce que Goodyear menaçait de rompre toute négociation) et presque une semaine pour que le gouvernement réagisse (mollement). Montebourg s’est montré plus pressant dans le dossier Alcatel-Lucent, où 900 emplois sont en jeu en France sur les 10 000 supprimés dans le monde. Bercy jugeant le plan de licenciements inacceptable en l’état, le ministre du Redressement productif a rencontré Michel Combes, le patron de l’équipementier de télécommunications, pour « réaffirmer avec force l’exigence portée par le gouvernement du maintien en France d’un maximum d’emplois et d’une base industrielle performante ».
Bercy a donc exigé des propositions concrètes tant sur le nombre de postes à supprimer que sur le devenir des sites. La direction régionale du travail d’Île-de-France a, de son côté, demandé à Natixis de revoir son plan social qui porte sur 537 postes.
En revanche, silence radio du gouvernement dans le dossier de La Redoute, encore propriété de Kering (ex-PPR) — seule Martine Aubry, édile local, a logiquement réagi. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible que le plan présenté au comité d’entreprise par la future équipe de direction, emmenée par Nathalie Balla et Éric Courteille, prévoit la suppression de 1 350 postes (1 178 dans la société même et 172 chez Relais Colis), soit près de la moitié des effectifs. Les syndicats s’attendaient à un plan d’une ampleur identique à celui de 2008, qui avait vu la disparition de 672 postes. Peut-être Arnaud Montebourg juge-t-il, compte tenu de la personnalité des protagonistes, que ce n’est pas la peine d’en faire tout un cirque… C’est ce que l’on appelle l’indignation sélective !
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