TOUT EST DIT

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vendredi 13 septembre 2013

Quand le bijoutier flingue son braqueur

Quand le bijoutier flingue son braqueur


Un braquage « qui a mal tourné ». Vous connaissez cette écœurante tarte à la crème médiatique, à laquelle ils n’ont toujours pas renoncé ? Parce qu’un braquage qui tourne bien, voyez-vous, c’est quand le braqueur repart avec la caisse ou, à la rigueur, quand c’est le commerçant qui prend un pruneau. A Nice le bijoutier, attaqué pour la deuxième fois en quelques mois, a ouvert le feu sur ses agresseurs qui prenaient la fuite avec le butin. Il a tué un braqueur armé. Et pas l’inverse, pour une fois. Et c’est le bijoutier qui se retrouve en cellule de garde à vue toute la nuit, pour « homicide volontaire ». En attendant la prison ?
Ce sont les malfaiteurs armés qui viennent menacer et dépouiller ce commerçant dans sa boutique et c’est lui qui est coupable d’« homicide volontaire » ? Sa seule volonté, à lui, c’était que les braqueurs lui foutent la paix. Qui sont les victimes à la base ? Les braqueurs ? Selon l’idéologie Taubira, oui, sûrement…
Mercredi matin, à 9 heures, deux « jeunes » casqués, arrivés à bord d’un scooter, menacent violemment le bijoutier en lui collant un fusil à pompe sur la tempe. Ils exigent qu’il ouvre son coffre pour voler les bijoux. Les deux voleurs tentent ensuite de prendre la fuite à scooter. Le commerçant se saisit alors d’une « arme de poing », selon le procureur Eric Bedos et, depuis le pas de son commerce, « fait feu à trois reprises », touchant « au moins une fois » le passager que son complice abandonnera dans une rue adjacente, continuant sa fuite. Le braqueur abattu, âgé d’une vingtaine d’années, décède sur place. Des armes et une partie des bijoux seront retrouvées sur lui.
Des braqueurs qui font la fête
Dans le voisinage, on estime que le bijoutier « a bien fait » de se défendre.
Yann Turk, le fils du bijoutier arrêté, crie son « dégoût » et son « ras-le-bol » après ce énième braquage dans la région :
« Tous les jours, on ouvre avec la boule au ventre, surtout depuis l’affaire Unik. » [NDLR : le braquage de Cannes au cours duquel un bijoutier a été abattu d’une balle dans la tête par un des malfaiteurs.]
« Ce n’est pas normal qu’on retrouve dans la rue, le lendemain du vol, des braqueurs impunis qui font la fête », s’indigne-t-il.
Non loin de la bijouterie braquée, Michel Unik, le frère jumeau du commerçant abattu à Cannes, venu sur les lieux par « solidarité » avec le bijoutier arrêté, a fait part de son « inquiétude pour la profession » :
« Il n’y a pas un jour où il n’y ait une bijouterie braquée en France. »
L’antenne des Alpes-Maritimes du syndicat Unsa police a également fait part « de sa vive inquiétude quant à la multiplication des braquages de bijouterie » dans le département, estimant que « l’exaspération des commerçants développe inéluctablement ce sentiment qui consiste à vouloir rendre la justice soi-même ».
Jacques Morel, spécialiste sécurité de l’Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles, constate un léger « tassement » du nombre de faits enregistrés à l’encontre des professionnels du secteur de l’or et de la bijouterie (bijoutiers, transporteurs, fabricants, etc.) depuis 2012 en France. (+33 % en 2011). Mais les chiffres montrent « une augmentation des violences enregistrées par rapport aux faits, que l’on retrouve encore davantage (...) au premier trimestre 2013 ».
Plus violents
Selon lui, 580 attaques (vols à main armée, cambriolages, séquestrations, vols avec violence, etc.) ont été enregistrées en 2012, 260 au premier semestre 2013.
Ce hold-up niçois intervient après une série de braquages sur la Côte d’Azur, notamment au sein de l’hôtel Carlton de Cannes, cible d’un casse record fin juillet.
Le courant de solidarité et de sympathie pour le bijoutier est en train de prendre de l’ampleur, heure par heure, sur les réseaux sociaux, avec des dizaines de milliers de messages en sa faveur :
« Quand un braqueur entre dans notre boutique avec une arme, même s’il ne tire pas, nous, on a peur pour notre vie », témoigne une bijoutière de Marseille. « Pour ces individus, la vie n’a aucune valeur », écrit un boulanger des Yvelines, « pour voler quelquefois trois fois rien, ils n’hésitent pas à tirer et à vous tuer. Au fond de nous-mêmes, on se répète la scène souvent. » « Désolée pour les pleureurs officiels, déclare un convoyeur de fonds anonyme, mais je préférerai toujours la mort d’un voyou à celle d’un honnête commerçant. » « Il fallait mettre fin à cette vague de violences sauvages », envoie une pharmacienne (déjà braquée trois fois), « et que les voyous se souviennent que leur métier aussi comporte des risques »…

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