TOUT EST DIT

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mercredi 5 juin 2013

Le caractère immoral de l'abaissement du plafond du quotient familial

Au lieu de réduire les allocations, le gouvernement a choisi d'abaisser le plafond du quotient familial, au nom de la "justice". Cette mesure est pourtant immorale.

Un nouveau mini-drame vient de se jouer dans notre chère patrie. Dans sa quête de sauvetage perpétuel de notre système social, le gouvernement a décidé de ne point toucher aux allocations familiales mais plutôt de baisser le plafond du quotient familial. En somme d'augmenter les impôts d'une partie de la population.
Les raisons sont diverses et multiples ; on invoque la simplification de mise en œuvre ne nécessitant « pas d'administration supplémentaire qui aurait coûté plusieurs centaines de postes » oualors de façon presque ironique le caractère supposé indolore, car «aucun contribuable n'est en mesure de savoir combien lui rapporte le quotient familial, contrairement à la clarté des versements provenant de la CAF. »
Mais au-delà de ces distinctions, il y en a une autre qui, à la lumière de la philosophie libérale, mérite d'être mentionnée : la distinction entre le fait de bénéficier d'un allégement d'impôt et le fait de recevoir une subvention n'est pas que d'ordre technique, mais aussi d'ordre moral.
Dans le premier cas, on échappe à la spoliation légale qu'exerce l’État, on bénéficie d'un peu plus de liberté, ce qui est parfaitement légitime. Même si par ce biais on paye moins d'impôt que d'autres, et que cela peut s'interpréter comme une rupture d'égalité sous l'impôt – idée en vérité erronée –, la liberté recouvrée par ce moyen n'est en rien injuste. C'est l'exact opposé ; c'est juste. Toute liberté qu'un individu peut obtenir, même si d'autres n'y accèdent pas, n'est pas amorale. Murray Rothbard vilipendait ceux qui favorisaient ou encourageaient l'égalité de l'impôt (comme la flat tax) ; c'était, selon lui, favoriser l’égalité de servitude ou d'oppression. Qu'un esclave puisse bénéficier, dans un monde tyrannique, d'un peu plus de liberté qu'un autre, n'est pas répréhensible en soi. Tant mieux pour lui. Qu'un foyer dit aisé puisse diminuer sa charge fiscale par le nombre de ses enfants ne peut être répréhensible ; il ne fait que conserver ce qui de droit lui appartient.
Au contraire, bénéficier d'allocations est plus que tendancieux. C'est obtenir l'argent des autres. Même si c'est, par exemple, par le biais de l'assurance maladie, qui se prétend être une assurance pour laquelle on cotise et qui nous donne droit à des allocations en conséquence, ses fondations sont corrompues et reposent sur la coercition. C'est une simagrée de mutuelle privée. Ceux qui reçoivent ces allocations sont coupables de vivre d'argent volé. L'accusation est violente, mais elle n'en est pas moins vraie. Les bénéficiaires peuvent se défendre de payer de nombreuses taxes et cotisations, aussi bien directes qu'indirectes, et que dans cette atmosphère de matraquage fiscal, ils tentent de récupérer ce qu'ils peuvent. On peut comprendre l'argumentation ; il y a circonstance atténuante. Mais cela n'ôte en rien le caractère immoral du procédé. Et tout ce que cela peut engendrer et encourager.
En allant jusqu'au bout du raisonnement, et contrairement à ce que l'on pense intuitivement comme juste, baisser les allocations familiales eut été plus juste (mais il n'est pas certain par contre que les cotisations ou les impôts baisseraient en conséquence).
Cette distinction peut paraître au premier abord excessive, mais elle est de taille. Elle nous rappelle le caractère immoral de l'action de l'État, mais aussi la différence entre le fait de spolier et celui de ne pas spolier. Il n'existe pas de dépense fiscale, ni d'économie réalisée quand l'État abaisse le plafond du quotient familial. Considérer cela pour vrai, c'est prétendre que tout ce que chaque être humain possède appartient a priori à l'État, et qu'il n'est propriétaire de rien. Mettre fin à une niche fiscale n'économise en rien pour le budget de l'État, ce n'est qu'un artifice sémantique pour justifier le vol par l'augmentation des impôts.
Dénoncer cela n'est pas appeler à l'abolition immédiate de l'État, ce qui serait catastrophique à court terme, mais considérer les choses pour ce qu'elles sont, et non pas pour ce qu'elles prétendent être. 

C'est mieux connaître la nature du Léviathan qui nous gouverne.

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