samedi 25 mai 2013
L’énergie du désespoir
L’énergie du désespoir
Le fil des événements qui s’enchaînent en France comme en Europe, sur le plan factuel comme sur celui de l’esprit, me laisse profondément accablé, tétanisé, sans qu’il ne soit de la moindre utilité d’aller dans le détail. Le niveau actuel de cynisme, d’aveuglement et de renoncement me donne le vertige… Nulle part dans le champ de la vie publique apparente, médiatisée, je ne discerne aujourd’hui la moindre lueur d’intelligence honnête, de sens du bien commun, de lucidité ni de volonté. Je songe parfois à cette phrase de Jean-Paul Sartre, dans sa célèbre préface des « Damnés de la terre » de Frantz Fanon « C’est fini. L’Europe fait eau de toute part. » Que faire ? Deux solutions se présentent. L’une est celle d’Alceste, Molière, à a fin du Misanthrope : « Je vais sortir du gouffre où triomphent les vices/et chercher sur la terre un endroit écarté/où d’être homme d’honneur on ait la liberté. » L’autre, à l’inverse, est celle de Michel Montaigne, les Essais, tome III chapitre 9 : « On peut regretter de meilleurs temps mais on n’a pas le droit de fuir aux présents. » Même en l’absence d’espoir, même dans l’obscurité, la dignité de chacun lui commande de continuer à y croire – j’ai conscience du paradoxe – et à se battre, au sens noble du terme. Cela s’appelle l’énergie du désespoir, l’instinct de survie, l’instinct de vie, l’élan vital… Ma « maxime » favorite, est bien connue et des plus banales mais j’y tiens quand même : « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » (Guillaume d’Orange).
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