La visite de François Hollande en Chine s’inscrit dans une subtile confrontation où les vieux dragons de l’ouest tentent de ne pas céder trop de terrain face à une Chine qui compte sur sa force de travail, son intelligence et la formidable masse de sa population moins bien payée.
Derrière les sourires et paroles de bienvenue se cache une partie redoutable où tout peut s’inverser. Exporter des avions, des trains, des centrales nucléaires françaises ou européennes semble a priori flatteur. Mais dès lors que les contrats de vente s’accompagnent de transferts de technologie draconiens, ils déplacent inexorablement vers la Chine les dernières industries où nous gardons encore une longueur d’avance. Les victoires commerciales d’aujourd’hui ne sont donc pas forcément des atouts solides pour les concurrences de demain.
Il faut aussi avoir conscience que l’avance des laboratoires européens, américains et japonais est fragile depuis que la recherche et l’innovation de la Chine (ainsi que de l’Inde) grandissent en qualité comme en quantité. Avec 36 millions d’étudiants, la Chine est le premier réservoir de formation au monde, devant les États-Unis. L’équilibrage des échanges dont rêve François Hollande est donc une opération compliquée par cette arithmétique démographique qui nous laisse peu d’espérances.
Des obstacles non négligeables ralentissent toutefois la marche de la Chine.
Le défi est non seulement l’absorption sur le marché du travail des techniciens et ingénieurs formés en masse, mais aussi leur aptitude à manager des équipes dans un contexte moderne.
Cela revient à questionner le rôle du Parti communiste, qu’il faut moins regarder comme un cénacle doctrinal post-marxiste que comme la grande école nationale d’administration chargée de sélectionner les cadres du capitalisme d’État. Autant de données peu évoquées par la délégation française mais qu’il convient de garder à l’esprit dans toute négociation avec Pékin.
vendredi 26 avril 2013
Histoire de compétitivité
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