lundi 11 février 2013
Égoïsme : 1 – Europe : 0
Égoïsme : 1 – Europe : 0
Mais est-ce cela, l’Europe ? L’Europe de ce compromis plus bancal que bancal signé à Bruxelles ? Peu importe le montant du budget de l’UE jusqu’en 2020, tel qu’adopté par les chefs d’État et de gouvernement. Ce qui devrait compter est la volonté politique exprimée sous les chiffres. Or, elle est inexistante. Elle frise le zéro absolu, style Société des Nations des années 1930.
Car chaque capitale semble fière d’avoir préservé ses acquis. Paris son « retour » financier au nom de la Politique agricole commune. Berlin la sauvegarde des aides communautaires aux régions de l’ex-RDA, tout en clamant haut et fort que l’Allemagne reste le grand « contributeur net » du budget de l’UE – ce qui est complètement faux par rapport au PIB/habitant. Et David Cameron peut se vanter d’avoir obtenu satisfaction sur les compressions réclamées par Londres. D’ailleurs, il n’a pas tout à fait tort : le fonctionnement de l’UE – qui représente au moins 6 % de son budget – est une gabegie.
Passons. Le véritable problème se résume encore plus simplement. Plus personne ne croit en l’Europe, chaque État défend bec et ongles son égoïsme national. Comme si l’UE n’était qu’une immense zone de libre-échange grevée par quelques politiques communes héritées du passé – comme la PAC – et de moins en moins tolérées. Quant à un avenir commun, qui s’y réfère encore ? Rappelons que mardi dernier, le président Hollande avait plaidé pour plus d’initiatives économiques et monétaires. En vain. La preuve en est ce budget avec rien pour la croissance, pratiquement rien pour les jeunes générations, et moins que rien en aides – notamment en secours alimentaire – pour les Européens qui en ont besoin.
Certes, le Parlement de Strasbourg aura le dernier mot sur ce budget. Sans doute va-t-il grappiller un euro ici ou là. Mais sur l’essentiel, malgré la fronde annoncée d’une majorité d’eurodéputés, il se pliera. Les élections européennes se dérouleront en juin 2014. Sur des scrutins de listes établies par les partis au gouvernement… ou par les formations d’opposition prêtes à prendre les rênes.
Bref, il faudrait beaucoup, beaucoup de courage politique aux eurodéputés pour dire non. Au risque d’une crise ? Chiche !
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