lundi 11 février 2013
Mouvement
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Un mois jour pour jour après le début de l’offensive française au Nord Mali, la guerre vient de changer de visage. Pas radicalement, pas encore, mais de façon suffisamment spectaculaire toutefois pour que soit réexaminé le calendrier de retrait des troupes françaises. Celui-ci devait débuter à la fin du mois, rien n’est désormais moins sûr.
Les événements qui se sont produits à Gao ce week-end ont fait resurgir la hantise de l’enlisement, cette peur primale de tout chef d’armée que l’on croyait en l’espèce définitivement évacuée.
Ils obligent la France à repenser une stratégie militaire jusqu’alors basée sur la vitesse d’exécution et l’effet de surprise. Ils la contraignent à ralentir sa marche en avant, à prendre le temps de sécuriser les alentours des villes stratégiques du nord et donc à différer l’approche du sanctuaire montagneux de l’Adrar des Ifoghas.
En attaquant le cœur d’une cité pourtant aux mains des Français depuis le 26 janvier, les commandos islamistes n’avaient pas d’autre but. Les jours qui viennent diront si ce n’était là qu’un coup de bluff, un baroud d’honneur un peu désespéré ou le début d’une guérilla sans merci qui attendait son heure.
Pour François Hollande, ce serait évidemment le pire des scénarios. Cette guerre, si parfaitement maîtrisée, doit absolument être brève pour être un succès, il le sait depuis le premier jour.
La France ne peut quitter le Mali en donnant l’impression de fuir ses responsabilités. Et surtout pas en laissant derrière elle des poches islamistes qui se réactiveront dès son départ pour ne faire qu’une bouchée d’une armée malienne qui en est à s’affronter armes aux poings dans les rues de Bamako.
Mais elle ne peut pas non plus s’attarder. Elle n’en a pas les moyens financiers et sans doute pas humains non plus. L’opinion publique, si prompte à se retourner, ne le comprendrait pas. La marge de manœuvre est infime.
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