vendredi 2 mars 2012
Vertiges de campagne
Toute campagne électorale a des airs de bonneteau, on ne sait plus sous quelle carte est caché l’as de cœur, il bouge trop vite.
Prenez les propos sidérurgiques de Nicolas Sarkozy. Quand le candidat assure que le haut-fourneau de Florange a vraiment de l’avenir, c’est Gandrange qui se profile, la fameuse promesse de Gandrange que nous sommes priés d’oublier, quand le président jurait, en 2008, que la République ne laisserait pas le site mosellan péricliter. Un peu plus tard, on s’employait laborieusement à reclasser les salariés. D’où la solennité de la nouvelle promesse faite hier aux Lorrains. Florange vivra ! Et Florange effacera Gandrange ! Surtout ne pas laisser l’électeur sur une mauvaise impression…
L’espoir doit renaître, il va renaître, il renaît ! C’est le fondement des campagnes électorales. Elles sont censées remettre les compteurs à zéro, montrer que ce qui a été manqué, bâclé ou oublié au cours des années écoulées n’a rien d’insurmontable. Zorro vole au secours de Matamore, il saura métamorphoser les promesses hâtives en happy end. C’est pourquoi Sarkozy est sur la brèche -au risque de ne pas voir les pièges qui s’ouvrent sous ses pieds.
Le meilleur piège de la semaine est la super-taxation fiscale promise par François Hollande aux riches. La cible est moins le patron à essorer que le rival UMP à lessiver : plus Sarkozy s’étend sur l’absurdité d’une mesure propre à favoriser l’évasion fiscale, plus il fait le jeu de la gauche. Hollande jubile en soulignant que la droite qui se dit si proche du peuple a pour alliés majeurs les patrons du CAC40...
Ainsi va, en tourbillonnant, cette campagne si franco-française qui fait mine de nous demander où est passé l’as de cœur alors qu’elle-même, à cause de la crise mondiale, est fagotée comme l’as de pique.
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