La zone euro s'est mise d'accord jeudi pour débloquer l'aide financière à la Grèce gelée depuis des mois et versera 34,3 milliards d'euros dès la semaine prochaine, a indiqué le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.
"L'Eurogroupe
a formellement approuvé le déblocage" de l'aide financière pour la
Grèce après (...) avoir évalué les résultats de l'opération de rachat de
dette menée par Athènes", indique l'Eurogroupe dans un communiqué.
"La
zone euro salue le résultat de cette opération, qui permettra de
nettement réduire la dette publique grecque. En prenant en compte les
mesures annoncées le 27 novembre et l'application du programme
d'ajustement budgétaire, la dette grecque devrait être ramenée à 124% du
PIB en 2020", poursuit-il.
Dans la foulée de la réunion de l'Eurogroupe, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a recommandé le versement de l'aide promise par son institution.
Mme Lagarde a précisé dans un communiqué qu'une décision formelle sur ce point pourrait être prise dès janvier à l'occasion d'une réunion du conseil d'administration du FMI.
Elle confirme que les mesures et engagements pris vont permettre à la dette publique de la Grèce de revenir à "124% du produit intérieur brut en 2020 et substantiellement en dessous de 110% en 2022". Cet objectif était un préalable pour que le FMI juge la dette grecque soutenable et continue donc à prêter de l'argent à Athènes.
Au final, la zone euro va débloquer 49,1 milliards d'euros en faveur de la Grèce d'ici fin mars, dont 34,3 milliards qui seront versés "dès la semaine prochaine", a indiqué M. Juncker lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Les sommes restantes (14,8 milliards d'euros au total) seront versées au premier trimestre en plusieurs fois et serviront à couvrir les besoins de recapitalisation des banques grecques et les dépenses d'Etat, "en fonction de la mise en place de certaines mesures et leur approbation par la troïka", qui rassemble les principaux bailleurs de fonds de la Grèce.
Dans l'immédiat, sur les 34 milliards qui seront versés la semaine prochaine, 16 milliards d'euros sont destinés à recapitaliser les banques grecques, 7 milliards pour les dépenses d'Etat et 11,3 milliards pour couvrir l'opération de rachat de dette qui a été menée par Athènes.
Cet appel d'offres a été lancé il y a un peu plus d'une semaine auprès des banques et fonds détenteurs d'obligations grecques, dans l'objectif de réduire d'au moins 20 milliards la dette abyssale du pays.
"C'est une étape très importante, qui montre que le programme pour la Grèce est un programme crédible, que son financement est crédible", a estimé le ministre français des Finances, Pierre Moscovici.
"Les Européens ont montré leur capacité et leur volonté à tourner la page de la crise. Et aujourd'hui, à la fin de cette année 2012, l'existence de l'euro n'est plus en doute. La volonté des Européens de trouver une solution à la crise est manifeste. Nous nous en donnons les moyens", a-t-il ajouté.
Les dirigeants européens se pencheront dans l'après-midi lors d'un sommet qui débute à 17H00 (16H00 GMT) sur les propositions pour approfondir l'Union économique et monétaire et renforcer l'intégration européenne, en se fondant sur un rapport rédigé sous la houlette de Herman Van Rompuy, le président de l'UE.
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