vendredi 16 novembre 2012
L’horreur de l’impuissance publique
L’horreur de l’impuissance publique
Les déclarations récentes de plusieurs hauts dirigeants du pays
illustrent le drame de l’impuissance politique. Le président déclarait
hier, lors de sa conférence de presse, que « le nombre de demandeurs
d’emploi allait continuer à croître de façon continue pendant un an ».
Le plafond historique de trois millions de chômeurs est donc en voie
d’exploser et le chef de l’Etat ne peut que constater. Au-delà de sa
banalité apparente, ce propos a un côté accablant, reflet de
l’abdication du pouvoir face à un drame épouvantable qui est celui de
l’exclusion de centaines de milliers de jeunes de notre pays et de
l’obstacle à leur entrée dans la vie sociale. Face aux statistiques
désastreuses de la délinquance – les violences ont augmenté de près de 9
% en octobre – le ministre de l’Intérieur invoque, lui, la
responsabilité de ses prédécesseurs. La fureur, les cris, la polémique,
ce n’est que leurre, écran de fumée sans intérêt. Mais enfin, n’est-il
pas temps de se poser les questions de fond ? Pourquoi, depuis environ
trente-deux ans, en gros le début des années 1980, les multiples
gouvernements se brisent tous sur les mêmes problèmes, en
particulier le chômage de masse et la violence sur les personnes, qui
monte inexorablement, à des rythmes divers il est vrai selon les
majorités, la tendance actuelle étant à une accélération vertigineuse.
Qu’est-ce qui ne va pas dans les fondements même de notre société,
ses institutions politiques, les formes de sa construction européenne,
son modèle social, ses valeurs, son fonctionnement judiciaire et
administratif, les bases de ses politiques économiques, migratoires,
sécuritaires? Deux attitudes sont alors possible. Soit la fuite vers les
extrêmes et les slogans débiles (« faire payer les riches! »), soit
rassembler les hommes et les femmes de bonne volonté, faire le vide de
toutes les idées reçues, à la mode, les blocages mentaux et
idéologiques, et se poser enfin, en dehors de tout a priori, les
questions qui fâchent sur les causes profondes de notre malheur – en
tout celui de nos enfants – quitte à provoquer une crise peut-être
salutaire.
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