Le FMI a jugé jeudi avoir fait son
possible pour aider la Grèce et affirmé qu'il appartenait "sans doute"
aux Européens de passer à l'action pour ramener la faramineuse dette du
pays à un niveau "supportable".
Lors d'une conférence de presse à
Washington, un porte-parole du Fonds, William Murray, a d'abord soutenu
que les discussions sur la Grèce "n'étaient pas dans une impasse" et que
des "consultations actives" se poursuivaient entre le FMI et l'Union
européenne.
Signe, selon M. Murray, que le fil n'est pas rompu, Mme Lagarde va "écourter sa mission en Asie", où elle est actuellement en déplacement, pour assister à la prochaine réunion de l'Eurogroupe sur la Grèce mardi.
Mais sur le fond, le porte-parole n'a rien cédé, alors qu'Athènes attend toujours le versement d'une nouvelle tranche d'aide vitale pour le pays.
"Ce qui est crucial pour nous, c'est la viabilité de la dette grecque. Cela veut dire qu'en 2020, nous voulons voir la dette grecque à 120% du PIB" conformément à l'accord passé entre la Grèce et ses créanciers, a souligné M. Murray.
Mercredi, Mme Lagarde avait déjà assuré que le FMI réclamait "une véritable solution" et non "une solution au rabais".
La tâche s'annonce particulièrement ardue. Enfoncée dans la récession depuis cinq ans, la Grèce prévoit elle-même que sa dette pourrait atteindre 190% en 2014 et pourra donc difficilement alléger ce fardeau d'ici à 2020 sans une aide extérieure.
Le secteur privé ayant déjà consenti un effacement de dette de 107 milliards d'euros en mars, les regards sont braqués sur les bailleurs de fonds publics de la troïka (FMI-UE-BCE) qui se renvoient la balle afin de ne pas avoir à payer l'addition.
Selon M. Murray, le FMI a déjà fait "le nécessaire" pour aider la Grèce. Au moment de lui accorder un nouvelle aide de 28 milliards d'euros en mars, la plus importante de son histoire, l'institution a étendu la maturité de ses prêts et réduit les taux d'intérêts qui tournent actuellement autour de 2,5%.
"C'est la contribution du FMI et il y a très clairement d'autres actions qui doivent être engagées pour s'assurer que la dette en Grèce atteigne un niveau supportable", a résumé M. Murray.
Prié de dire si, à son avis, c'était aux Européens désormais de prendre des mesures pour réduire le poids de la dette grecque, M. Murray a répondu: "C'est sans doute à eux d'agir".
"Il y a beaucoup d'options possibles", avait auparavant indiqué M. Murray sans donner plus de précisions.
Toutes les pistes jusque-là envisagées (effacement de dette, abaissement des taux d'intérêt payés par la Grèce, rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassés...) se traduiraient par une perte sèche pour les pays de la zone euro.
Mercredi, le représentant des principales banques mondiales, Charles Dallara, a estimé que le FMI devait encore fournir un effort en Grèce au côté de la zone euro pour "trouver le bon mélange" entre baisse des taux d'intérêt et extension des maturités.
En visite à Athènes, M. Dallara, directeur général de l'Institut de la finance internationale (IIF), a ainsi suggéré au FMI d'accorder un prêt à taux zéro à la Grèce.
Jeudi, le porte-parole du Fonds a catégoriquement rejeté cette option, expliquant que le Fonds réservait ce mécanisme aux pays les plus pauvres.
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