Depuis 40 ans, la même ritournelle faussement
antiraciste abrutit les oreilles et l'esprit d'un peuple intoxiqué à
doses massives et permanentes. Depuis 40 ans, on ne cesse de triturer le
même abcès de fixation. Et pourtant, insensiblement, la contre-culture
de résistance que je préconisais commence à rendre ridicule les maîtres
chanteurs qui exploitent sans vergogne la vieille rengaine d’après
Nuremberg.
Extraits hebdomadaires de cette variation obsessionnelle sur des thèmes victimaires :
- un article critique du Monde (26 octobre) autour du « racisme anti-blanc qui diviserait le mouvement antiraciste » :
des citations de mon ami Pierre-André Taguieff, (qui fut, il y a une
vingtaine d'années désigné à la vindicte publique antiraciste, par le
même journal qui l'interroge aujourd'hui) et qui lui fait dire que la
notion de racisme anti-blanc pourrait être dangereuse. Las, l'intéressé
considère qu'il a été cité improprement…
À noter cette aimable
plaisanterie du vespéral, décidément incorrigible : mentionner parmi les
« antiracistes » questionnés, Houria Bouteldja, responsable
emblématique des « Indigènes de la République » mouvement racialiste
agressif s'il en est, auteur de la célèbre formule des « sous chiens »,
radicalement antisioniste et anti blanc, et poursuivie pour ses sorties
délirantes. Sans doute, la journaliste en est-elle encore à considérer
inconsciemment que l'intéressée ne peut être, par essence, raciste.
Classer les Indigènes de la République dans la mouvance antiraciste en
dit cependant long sur l’état de la réflexion Mondaine sur le sujet.
À
noter que la presse consacre également plusieurs articles sur la
procédure judiciaire que la Licra s'est décidée à diligenter en matière
de racisme anti-blanc et sur le fait que le M.R.A.P, au rebours de
SOS-Racisme, reconnaisse désormais, du bout des lèvres, le
phénomène. Pour le dire autrement, ceux qui, hier encore, collectaient
les fagots pour dresser le bûcher des téméraires qui osaient invoquer la
détestation anti-occidentale, en sont réduits désormais à faire feu de
tout bois pour ne pas voir leur barque sombrer.
-
Deux interrogateurs de France 2, jeudi, soumettaient gauchement à la
question Jean-François Copé pour ses sorties remarquables et donc
remarquées sur le racisme anti blanc, et sur un pain au chocolat
confisqué qui, décidément, reste sur l'estomac délicat des journalistes
du service public. David Pujadas, ordinairement mieux inspiré,
n'arrivait pas à croire que la chose était possible dans notre France si
harmonieuse, et Jeff Wittenberg, lui la croyait, mais en était encore à
considérer qu'il valait mieux la taire…
À noter que M. Pujadas
semblait avoir également du mal à accepter que le secrétaire national de
l'UMP puisse, au nom d'une élémentaire réciprocité, lui retourner sa
causticité. On aurait préféré que ce journaliste, par ailleurs
talentueux, réserve son alacrité à ceux qui le traitent de larbin, comme
un vulgaire Mélenchon, par exemple.
-
Enfin, dans un autre registre, la sortie de Mme Najat-Belkacem,
prescrivant la réécriture des livres scolaires pour prendre en compte
l'homosexualité éclairante des grands hommes, des grandes femmes, et des
grands transsexuels est, à n'en pas douter, à ranger dans la même
obsession clientéliste de la minorité souffrante, forcément souffrante.
Sans doute, le fait que l'occidental soit en train de
sortir peu à peu du complexe qui l’empêchait jusqu'alors de pouvoir
seulement évoquer les discriminations dont il peut faire, lui aussi,
l'objet, oblige-t-il les professionnels de la victimisation à investir
davantage d'autres champs et à entonner d'autres chants doloristes. Il
n'est pas sûr qu'ils soient désormais plus audibles.
Toujours
à propos du débat Copé-Fillon sur France 2, Le Monde, toujours lui,
dédie un blog qui se voudrait très factuel pour traquer les
approximations de nos hommes politiques, tellement moins rigoureux que
les journalistes sérieux.
Ainsi, Jean-François Copé,
toujours lui, est-il contesté pour avoir osé, dans un souci d'équilibre
que les lecteurs me savent partager avec lui, ne pas vouloir renvoyer
dos à dos une gauche donneuse de leçons se commettant avec le Front de
Gauche tandis que la droite continuerait toujours à snober le Front
National.
Et le journal du soir d’ériger
en doute l'opinion du secrétaire général de l'UMP que le Front de Gauche
puisse être considéré « d'extrême gauche »… Ainsi, le fait que
le PCF en fasse partie, que M. Mélenchon admire sans retenue Messieurs
Castro et Chavez, qu’il entonne à la Bastille des airs révolutionnaires
qu’un Gracchus Babeuf ne renierait pas, n'est pas de nature à entamer
l'esprit de doute scientifique du journaliste.
Ah que l'on aurait
aimé une rigueur aussi cartésienne lorsqu'il s'est agi de cataloguer des
intellectuels imprudents qui se laissaient à évoquer la nécessité de
lutter sans relâche contre les progrès de l’insécurité, l'islamisme dans
les banlieues, l'antisémitisme en terre d'islam, la nécessaire
régulation des flux migratoires, … ou le racisme anti blanc. Toutes
choses qui, aujourd'hui, relèvent de la plus affligeante banalité…
Dans
un ordre d'idée voisin, Gilles Paris, ne prend pas autant de
précautions pour qualifier cette semaine dans son blog (26 octobre), «
d'extrême droite religieuse » le parti qui fait alliance avec le Likoud
de Benjamin Netanyahou. J'aimerais bien que ce journaliste du
Monde m'explique pour quelles raisons le Shass, assurément parti
religieux, populiste, nationaliste et conservateur mériterait
l'étiquette peu enviable, au rebours du Hamas, du parti des Frères
Musulmans égyptiens ou du parti iranien du président Ahmadinejad,
ouvertement antisémites, homophobes et sexistes, qualifiés, eux, plus
prudemment, « d’islamo-conservateurs » ? Ou plutôt, je vais me permettre
humblement de l'expliquer à Gilles Paris : pour les raisons
inconscientes, partagées par sa consœur évoquée plus haut : de même que,
par essence, Mme Bouteldja ne peut pas être raciste, le Hamas ou les
frères musulmans ne peuvent pas être d'extrême droite… L'étiquette
honteuse étant exclusivement réservée à l'usage des occidentaux, ou des
blancs, si l'on préfère. Pour combien de temps encore ?
S'agissant
du Hamas, l'émir du Qatar a visité en grande pompe la bande de Gaza, à
la grande satisfaction de Khaled Meechal, leader du parti islamiste mais
au grand dam de l'Autorité Palestinienne, sans que les observateurs
internationaux, et notamment français, y trouvent à redire. Il
est vrai que lorsque l'on ne dit mot pour protéger ses banlieues de
l'influence islamiste, on ne saurait s'immiscer dans les affaires de
Gaza.
Au-delà du pouvoir de persuasion que confèrent les
pétrodollars, si l'on veut trouver quelques explications complémentaires
à la torpeur médiatique, s'agissant d’un potentat obscurantiste,
néo-esclavagiste et diffuseur, via Al-Jazira, à l'échelle désormais
planétaire, des prêcheurs de haine, on peut toujours se reporter au
paragraphe précédent. Je rappelle, pour l'Histoire, que la dernière fois
qu'un pays riche a voulu aider financièrement la France, il s'agissait
de l'Amérique du plan Marshal, et que le PCF s'y est violemment
opposé. Il est vrai que les Américains avaient, eux, l’immense tort
d'avoir libéré le pays. Aujourd'hui, personne pour s'opposer à ce qui
pourrait ressembler à un plan Mechaal pour les banlieues.
Enfin, polémique germanopratine assez
graveleuse sur fond de vaseline autour de la mémoire de Louis Aragon,
accusé par l'un de ses proches amis de l'avoir dragué de manière
soi-disant ridicule et tentative de censure de ce récit par un autre de
ses proches. (Voir l'excellent article de Josiane Savigneau dans le
Monde du 28 octobre). Je déconseille cependant à Madame Najat
Vallaud-Belkacem d'intervenir auprès des éditeurs de livres scolaires
pour modifier la notice de l'immense écrivain et poète pour des
broutilles d'alcôve. En revanche, il ne serait peut-être pas inutile
d'édifier les élèves sur son passé de collaborateur zélé du stalinisme,
comme on le fait à propos de la conduite de Drieu la Rochelle et de
Brasillach pendant l'occupation nazie.
Pour
ma part, rien ni personne ne m'empêchera de détester et d'apprécier
tout à la fois Céline et l'auteur des yeux d'Elsa. Quand comprendra-t-on
qu'on peut être à la fois grand et petit ? Car c'est ainsi, parfois,
que les hommes vivent.
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