Le rapport de la concertation proscrit aussi le redoublement et prône «l'évaluation positive».
À l'arrivée, un rapport de 50 pages rendu vendredi au ministre et présenté ensuite à la presse - démarche qui a surpris, voire échaudé plusieurs syndicats. Sans surprise, il se situe dans la lignée des positions prises par François Hollande et défendues par Vincent Peillon et marque le grand retour de la gauche à l'Éducation nationale.
Formation des enseignants à travers de futures «écoles supérieure du professorat et de l'éducation» (Espe) et priorité à l'école primaire sont confirmées. Sur les rythmes scolaires, les propositions se confondent avec les annonces du ministre. Outre le retour de la semaine de quatre jours et demi, le rapport valide le raccourcissement de la journée scolaire, de l'école primaire à la 5e, tout en prévoyant un «accueil» plus tard dans l'après-midi, à 16 h 30, voire 17 heures «Plus question d'avoir des enfants de 6e ou de 5e dans la rue à partir de 15 heures», a expliqué Christian Forestier, évoquant «une aide aux devoirs dans les établissements», qui permettrait de «gagner la bataille des devoirs à la maison». Une position idéologique forte, dont la mise en œuvre et le coût posent quelques interrogations.
L'allongement de l'année scolaire est préconisé. Le 2 octobre, le ministre de l'Éducation a fait marche arrière sur l'idée de raccourcir les vacances d'été, anticipant son impopularité auprès des enseignants. «Pour allonger l'année, il faut aussi gagner la bataille du mois de juin et travailler sur le bac», a précisé Christian Forestier. «Je ne dis pas qu'il faut le supprimer, mais il existe des marges de simplifications réelles». Quant à l'alternance de sept semaines d'école et deux semaines de vacances préconisé par les chronobiologistes, le rapporteur a résumé la situation: «Ou bien on ne zone aucunes vacances, ou on les zone toutes.» Noël et congés d'été compris…
Quid du fameux «socle de connaissances et de compétences», bagage minimum que tout élève doit avoir acquis à l'issue de sa scolarité obligatoire, instauré en 2005 par la loi Fillon? Le Snes, syndicat majoritaire, s'est toujours opposé à la logique de compétence qui prévaut actuellement, défendant une «culture commune». Le Snalc y est hostile dans son principe. «Le débat est tranché. Nous restons dans la problématique du socle», a indiqué Christian Forestier, parlant d'un «large consensus autour de ce “corpus commun”». Tous les intervenants ne devraient donc pas s'y retrouver.
Évaluation positive
Le rapport explique par ailleurs que cette approche par connaissances et compétences doit aboutir à de «nouvelles méthodes pédagogiques» et à une évaluation revue. Sujet largement idéologique sur lequel deux visions s'affrontent. «Nous ne voulons pas transformer l'école en jardin d'enfants», a indiqué Christian Forestier, se défendant de vouloir supprimer les notes. Le rapport préconise une «évaluation positive». Certains n'y verront que peu de différences. Le redoublement, quant à lui, est proscrit. Le rapport propose à ce sujet que les parents aient le dernier mot dans cette situation.«Cette concertation, c'est l'avant-garde illuminée qui s'est réunie pour se faire plaisir et faire des propositions inacceptables pour leur propre base», estime Olivier Vial, président de l'Uni, qui craint une retombée dans les travers pédagogistes des années 1970. À l'Unsa, Christian Chevalier, salue, lui, une concertation qui a permis à tous de s'exprimer. «Nous voulons maintenant un calendrier social. Nous avons besoin d'une visibilité technique et politique», s'inquiète-t-il.
Hollande s'exprimera sur le sujet le 8 octobre, avant que Peillon ne fixe les arbitrages le 11 octobre. Viendra ensuite le temps de la négociation, avec un projet de loi déposé à la fin du mois, pour un vote prévu avant la fin de l'année.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire