Observateur ou leader d’opinion ? Chaque site a mis au point ses propres critères, fondés sur des algorithmes complexes, tenus plus ou moins secrets. Ainsi, Klout passe au crible la taille de votre réseau sur Facebook, Twitter ou LinkedIn, la fréquence de vos messages et de vos changements de statuts, ainsi que le volume de «J’aime», de commentaires et de reprises qui leur sont associés. Il suffit de s’inscrire et le site vous attribuera automatiquement un score allant de 0 à 100. En fonction de ce dernier, vous serez affublé d’un titre, parmi une douzaine : «observateur», «leader d’opinion» ou carrément «célébrité» du Web… Pour progresser, pas de secret : il faut tweeter, poster et «liker» sans relâche, au moins deux fois par heure, et surtout ne pas prendre de vacances, sous peine de voir plonger son score !
Plus votre influence sera forte, plus vous aurez de chances d’obtenir des nuits d’hôtel gratuites, des places d’avion en classe affaires ou des ristournes diverses. La vocation première de Klout étant d’aider les marques à repérer les individus capables de lancer et de nourrir le buzz , celles-ci n’hésitent pas, en effet, à offrir des cadeaux aux plus influents pour en faire leurs ambassadeurs. Dans certains secteurs – la communication ou l’informatique, par exemple –, les entreprises s’en servent aussi pour mesurer l’audience en ligne des candidats à un poste.
Un modèle très critiqué. Ces nouveaux outils sont pourtant remis en cause, car ils se fondent uniquement sur des critères quantitatifs. «Or l’influence est avant tout qualitative, analyse Véronique Reille-Soult, présidente de 910, un cabinet de conseil en influence interactive. Se montrer hyperactif sur le Web ne signifie pas forcément être influent. Tout dépend de la pertinence des propos et du lien de confiance tissé avec les autres. Sur quels sujets êtes-vous influent ? En quoi ? Auprès de qui ? Autant de questions auxquelles un score ne répond pas.»
Affiner les algorithmes. Une analyse que nuance Olivier Fecherolle, directeur de la stratégie et du développement de Viadeo France : «Grâce aux réseaux sociaux, des gens qui n’avaient jamais la parole sont écoutés et reconnus dans leur domaine d’expertise. Les méthodes mesurant cette influence ne sont pas parfaites, mais d’ici peu les algorithmes seront affinés. Nous n’en sommes qu’au début.»
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