A observer l’actu DSK depuis quelques semaines, il semble
bien difficile de ne pas y voir un nouveau plan de communication du clan
DSK avec pour unique but : l’imposer de nouveau comme acteur
incontournable de la scène publique. Avec un François Hollande affaibli
par les sondages, et surtout ses atermoiements, une crise de l’euro qui
se cristallise, un avenir sans lueurs, il existe une ouverture unique
pour DSK, à saisir maintenant.
Nonobstant le fait qu’il ait été directeur du FMI pendant 4 ans, donc
aux commandes de l’économie mondiale, et qu’il a, au pire, contribué à
laisser la crise prospérer, au mieux, démontré son incapacité à
l’endiguer, certains sont prêts à croire au mythe du sauveur de la zone
Euro.
DSK : Un mythe nourri par des plans de com depuis 2007
Depuis quelques semaines, tout en attaquant les médias pour «
atteinte à la vie privée », il multiplie les apparitions publiques,
toutes orchestrées par les mêmes, et éternels, communicants. On a connu
le plan de com initial, fondateur du mythe « DSK présidentiable ».
Rappelons-nous. Dans son ouvrage paru en 2010, prémonitoire, la fameuse
Cassandre prête aux communicants de DSK des propos éloquents.
« L’histoire débute en janvier 2007, juste après les primaires
socialistes. [...] Notre feuille de route était simple : nous devions
trouver l’idée qui permettrait à DSK de rebondir sans risque. [...]
Stéphane [Fouks] nous avait résumé la situation en deux phrases : il
faut protéger Dominique d’une autre piquette. En clair, on a quatre ans
pour le transformer en messie. »
Article complet (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-livre-qui-demonte-la-strategie-dsk_889807.html)
Souvenons-nous du plan com qui a suivi l’affaire du Sofitel de
New-York en mai 2011. Retour surmédiatisé à Paris, Interview sur une
grande chaine Télé par une amie de sa femme, quelques mois plus tard.
Rien n’est fini. Un homme tel que DSK dispose toujours d’un réseau
actif résiduel, malgré la séparation – apparente ?- d’avec son épouse et
pourvoyeur, Anne Sinclair.
Examinons l’actualité récente et les différentes composantes du
magnifique plan de communication qui prépare le retour de DSK sur la
scène publique, depuis quelques mois.
La séparation
Réelle ou pas, elle semblait inéluctable et se révèle un élément
indispensable au retour de l’un et de l’autre. L’un, DSK, sur le devant
de la scène politique, l’autre, Anne Sinclair, à la télé.
Car, en femme fière et ambitieuse, Anne pouvait-elle supporter plus
longtemps les conséquences de cette relation « sacrificielle » à un
époux, qui l’a, au final, considérée comme un porte-monnaie et un
fantassin de ses ambitions ? Elle pouvait certes tout sacrifier, tant
que cela n’atteignait pas sa propre ambition. Or, il s’est produit le
camouflet de trop, la goutte qui a fait déborder le vase, quand elle
s’est faite virer par BFM TV de la soirée du second tour des
présidentielles pour cause de médiatisation à outrance de son
incontrôlable mari.
Dès lors, il fallait s’attendre à cette séparation, qui sera,
peut-être un jour, suivie de retrouvailles, une fois DSK remis en selle
sur le plan public. Si 2012 s’est achevée en eau de boudin, 2017 n’est
peut-être pas perdu. En attendant, cette séparation a été agrémentée
d’une « petite amie » de DSK, réelle ou pas, dont les magazines people
se sont répandus et devront en répondre, et même d’un amoureux, réel ou
hypothétique, d’Anne Sinclair. Si cela fait partie du plan de com, c’est
bien vu, il faut le reconnaître. Cela fait ainsi plus vrai. Un scénario
qui ne pourrait naître que dans l’esprit du quatuor d’Euro RSCG : Ramzi Khiroun, Stéphane Fouks, Anne Hommel et Gilles Finkelstein.
Du moins retrouvons-nous l’un des quatre, Stéphane Fouks derrière la conférence de Yalta.
Le sommet de Yalta, organisé par son communicant Stéphane Fouks (Euro RSCG)
Au sommet de Yalta, qui s’est déroulé en septembre, et fut largement
évoqué dans la presse, l’on retrouve les mêmes organisateurs et amis de
DSK : Stéphane Fouks (Euro RSCG) et son ami, le milliardaire, Victor
Pintchouk. Les echos.fr a commenté l’intervention de DSK « Dominique
Strauss-Kahn propose que les pays, comme l’Allemagne et la France, qui
s’acquittent de taux d’intérêt faibles «remettent au pot une partie de
cet écart de taux», de telle sorte que la facture des pays dont la prime
de risque est la plus élevée – l’Espagne et l’Italie par exemple – soit
allégée. Les pays de la zone euro se réuniraient par exemple tous les
quinze jours pour déterminer quelle part de taux serait reversée. »
De nombreux analystes ont jugé cette proposition inadéquate voire
stupide. Capitaine economics en fait une analyse qu’il présente de façon
très simplifiée, et conclut que l’idée de DSK, d’une part n’est pas
innovante et rappelle les eurobonds, mais qu’en outre, elle
n’apporterait qu’une solution temporaire et illusoire aux problèmes de
l’Europe, récompensant au passage la mauvaise gestion de certains pays
(PIIGS). Article à lire ici.
Les interventions de DSK sur la crise depuis l’affaire du Sofitel de New York
Depuis 2011, DSK a donné de nombreuses conférences, espérant ainsi se
propulser de nouveau sur la scène publique comme un interlocuteur
incontournable, et réveillant les espoirs de ses soutiens, qui ont
continué d’espérer son retour en politique. Il suffit pour s’en
convaincre d’observer l’agenda très actif qu’il s’était préparé en
pleine campagne des présidentielles, avec plusieurs conférences sur
l’économie mondiale : Pékin, Cambridge, Bruxelles et Kiev.
A l’époque, l’on pouvait lire dans un journal Ukrainien « L’ancien
responsable du Fonds monétaire international (le FMI) Dominique
Strauss-Kahn livrera un cours public à Kiev le 4 avril. La conférence
est organisée par Victor Pinchuk (Fondation) abordera les questions de
l’économie mondiale et leurs conséquences pour l’Europe et l’Ukraine. »
On se souvient de Cambridge, où il fut chahuté par les étudiants, de
la conférence de Bruxelles, annulée suite à la décision du président du
conseil Européen. Quant au Maroc, pays de son enfance, il y compte de
nombreux amis et y a déjà conféré maintes fois.
Le retour de la gauche et le classement sans suite des affaires Lilloises
A ce jour, cette stratégie n’a recueilli aucun résultat concret,
permettant à DSK d’obtenir le moindre rôle dans la scène publique. Il
joue pour le moment un one-man show qui semble n’intéresser personne.
Ses tentatives de déconnecter vie privée et compétence économique n’ont,
à ce jour pas abouti à faire oublier le côté glauque de l’homme.
Aura-t-il plus de chance à l’avenir ? La période actuelle sera-t-elle
plus propice à lui permettre de se refaire une place en politique ?
En effet, depuis mai 2011, la gauche est revenue aux affaires, et ses
amis – Valls, Moscovici- occupent des postes clés. Et puisque ses
soutiens ont accusé Nicolas Sarkozy de « complot » anti-DSK, sans aucune
preuve, et sans vergogne, ils forment logiquement le secret espoir que
ses amis socialistes vont l’aider à effacer son passé judiciaire.
Avec la gauche, qui a porté DSK sur le devant de la scène, désormais
revenue au pouvoir, le doute est-il permis sur le fait que les ennuis
français de DSK vont enfin d’apaiser ? Sans soupçonner quiconque
d’intervenir directement dans les dossiers, il est évident que lorsque
l’on dispose d’un ami fidèle au poste de ministre de l’intérieur, ce
dernier ne peut que se satisfaire de voir son mentor sorti d’affaire,
voire le voir revenir aux affaires..
Est-il surprenant d’entendre, que, moins de 6 mois après l’arrivée de
la gauche au pouvoir, le procureur s’apprête à classer l’accusation de
viol à Lille ?
N’allons-nous pas voir toutes les affaires – françaises- classées les
unes après les autres ?
Reste l’affaire de New-York, l’épine au pied
Les rumeurs de négociation entre les avocats de Nafissatou Diallo et
ceux de DSK résonnent d’une drôle de musique. « Je suis innocent mais
pas prêt à affronter des jurés avec ma vérité ». Sûr que la vérité de
l’un n’est pas celle de l’autre, comme il n’y a pas de fumée sans feu.
Hors de nos frontières se trouve le talon d’Achille de DSK : Nafissatou
Diallo, adossé à son avocat, maitre Thompson, qui ne relâchera jamais la
pression, sauf s’il arrive à négocier un bon chèque pour sa cliente
(c’est peut-être déjà fait si l’on en juge par le silence assourdissant
du Bronx sur le sujet).
DSK peut-il revenir aux affaires publiques ?
Un DSK qui a été gavé aux délices du pouvoir ne peut accepter à long
terme la déchéance publique. Coupable ou pas, il œuvrera dur à son
retour, à sa revanche sur la disgrâce. Il rêve d’un pied de nez à tous
ceux qui lui ont craché dessus. Ce sera sa vengeance. Il y arrivera
peut-être un jour. Dés lors qu’on a permis à la gauche caviar, sa
famille politique, de revenir au pouvoir , tous les espoirs lui sont
permis.
Hollande patauge, et les amis de DSK préparent son retour façon «
François, on n’y arrive pas, il faut le laisser faire ». François
Hollande est sans doute déjà en ballotage dans les probables rendez-vous
secrets entre DSK, Valls, Moscovici, Pupponi, Cambadélis et Cie.
Aurons-nous bientôt un président de paille ? Parfois, il suffit
d’imaginer le pire pour se donner une chance de l’éviter. Dire à
l’ennemi que l’on connaît sa stratégie peut l’obliger à en changer.
En parallèle, ses amis communicants travaillent encore à un plan de
communication qui amadouera l’opinion publique encore très remontrée
contre DSK. Ils trouveront bien quelques journalistes pour les y aider.
Les mêmes journalistes, qui à coups de sondages et de communiqués de
presse Euro RSCG, ont permis de fabriquer un DSK futur président de la
République, après son échec aux primaires socialistes de 2006 (20%
contre plus de 60% à Ségolène Royal).
Cependant, cette fois, les limites ont été franchies comme jamais
auparavant, par quiconque. Peut-on vraiment effacer un tel parcours,
d’où il ressort que DSK n’a finalement pas brillé comme directeur du
FMI, ayant échoué à prévenir ou atténuer la crise ( 4 années tout de
même à la tête de la docte institution), et ayant plutôt brossé dans le
sens du poil tous les dictateurs d’Afrique, en parallèle d’une vie
privée très active, où le mépris des femmes, de sa femme restera gravé
dans les mémoires.
Personne n’oubliera les sms évoquant du « matériel » à propos des
femmes, les dialogues salaces avec des commissaires de police véreux, où
il semblait déjà vendre des morceaux de son futur pouvoir présidentiel
contre de la chair fraîche (ou pas).
Il demeurera l’impression qu’il s’est foutu de bien des gens, et que
maintenant il nous ferait un bras d’honneur en revenant en sauveur
triomphant de l’Europe moribonde, foulant au pied l’opinion de l’anonyme
citoyen. Qui va oublier et applaudir au retour du faux sauveur, dont on
ne saura jamais s’il a vraiment tenté de violer une pauvre femme de
chambre noire? Les affaires auront eu le mérite de nous révéler le
caractère dominant et méprisant du bonhomme, attesté par la call-girl de
Lille, Tristane Banon et d’autres.
mardi 25 septembre 2012
La gauche prépare-t-elle le retour de DSK ?
Même si, on l’admet, ce n’est pas un délit en soi.
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